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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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les y exhorta et les fils d’Œdipe y consentirent.
Œdipe ne pouvait donc plus compter que sur ses filles ; dans toutes ses
infortunes, elles seules lui demeurèrent fidèles. Lorsqu’il fut banni de
Thèbes, Antigone partit avec lui pour le guider et veiller sur lui, tandis qu’Ismène
restait dans la ville pour sauvegarder ses intérêts et l’informer de tout ce
qui pourrait le toucher.
    Après son départ, ses deux fils proclamèrent leur droit au
trône et chacun d’eux tenta de se faire choisir pour Roi. Etéocle y réussit,
bien qu’il fût le plus jeune, et il chassa son frère de Thèbes. Polynice se
réfugia à Argos et fit tout ce qui était en son pouvoir pour susciter des
ennemis à sa cité natale.
    Au cours de leurs vagabondages désolés, Œdipe et Antigone
parvinrent à Colone, un endroit charmant des environs d’Athènes où les
ci-devant Erinnyes, devenues les Euménides (Bienveillantes), possédaient un
lieu qui leur était consacré et qui servait par conséquent de refuge à tous les
suppliants. Le vieil homme aveugle et sa fille s’y sentirent en sécurité et
c’est là que mourut Œdipe. L’infortune l’avait poursuivi pendant la plus grande
partie de sa vie mais sa fin fut heureuse. L’oracle qui lui avait un jour dit
des mots terribles, le réconforta à ses derniers moments. Apollon lui promit
que le lieu où lui, le maudit, l’errant sans foyer, serait inhumé, attirerait
par la suite une mystérieuse bénédiction des dieux. Thésée, le Roi d’Athènes,
le reçut avec grand honneur et le vieil homme rendit le dernier soupir en se
réjouissant d’être reçu en bienfaiteur par le pays qui l’accueillait et non
plus comme un être haïssable.
    Ismène, qui était venue apporter à son père la bonne
nouvelle de cet oracle, se trouvait avec sa sœur quand il mourut et ensuite,
par les soins de Thésée, toutes deux regagnèrent saines et sauves leur patrie.
Elles y arrivèrent pour trouver l’un de leurs frères marchant contre leur cité
et l’autre résolu à la défendre à tout prix. Polynice, l’assaillant, avait
peut-être le droit pour lui, mais le plus jeune, Etéocle, combattait pour
empêcher la ville d’être investie. Il était impossible aux deux sœurs de
prendre parti pour l’un comme pour l’autre de leurs frères.
    Polynice avait été rejoint par six princes dont l’un était
Adraste, Roi d’Argos, et un autre Amphiaraos, beau-frère d’Adraste. Celui-ci
s’était rallié bien à contrecœur à l’entreprise car étant devin, il savait
qu’aucun des sept – sauf Adraste — n’en reviendrait vivant. Mais il était
lié par un serment ; il avait juré de laisser sa femme Eriphyle arbitrer
tout différend qui pourrait s’élever entre lui-même et son beau-frère. Cette
promesse venait de ce qu’Adraste et lui s’étant un jour querellés, Eriphyle les
avait réconciliés. Polynice persuada la jeune femme de prendre son parti en la
séduisant par le don d’un collier merveilleux, cadeau de noces de son aïeule
Harmonie, et elle força son mari à prendre les armes.
    Sept champions se préparaient donc à attaquer les sept
portes de Thèbes que sept autres, tout aussi valeureux, défendraient de
l’intérieur. Polynice attaquait la porte que défendait Etéocle ; dans le
palais, Antigone et Ismène attendaient d’apprendre lequel avait tué l’autre.
Mais avant qu’un combat décisif ait eu lieu, un adolescent avait déjà péri pour
sa patrie et il s’était en mourant révélé entre tous le plus noble. Ce jeune
homme était Ménécée, le plus jeune fils de Créon.
    Tirésias, le devin qui si souvent avait transmis des
prophéties affligeantes à la famille royale, se vit une fois encore chargé de
la même mission. Il vint dire à Créon que seule la mort de Ménécée pouvait
sauver Thèbes. Le père refusa obstinément de consentir à ce sacrifice. Il
préférait mourir lui-même, dit-il. « Fût-ce pour sauver ma propre cité, je
n’égorgerai pas mon fils. » Il ordonna au jeune garçon, qui avait entendu
parler Tirésias : « Lève-toi, mon enfant, et fuis au plus vite avant
que la cite l’apprenne. » « Et où irai-je, Père ? » demanda
l’adolescent.
    « Vers quel pays… quel ami ? » « Loin,
au plus loin », répondit le père. « Je trouverai les moyens, – je
trouverai de l’or. » « Va donc le chercher », dit Ménécée ;
mais quand Créon se fut éloigné en hâte, il prononça

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