La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

être. Il échafauda enfin un nouveau
plan. Il se présenta sous les traits d’une très vieille femme et c’est ainsi
que Pomone ne trouva rien d’étrange à ce qu’il lui dît, après avoir admiré ses
fruits : « Mais tu es bien plus belle encore », et l’embrassât.
Toutefois, il continua à lui donner des baisers comme aucune vieillarde ne
l’aurait fait et Pomone s’alarma. Il s’en aperçut et desserrant son étreinte,
il s’assit non loin d’un orme qu’enlaçait une vigne couverte de grappes
pourpres. Il dit doucement : « Qu’ils sont beaux ensemble et combien
ils seraient différents séparés l’un de l’autre, l’arbre inutile et la vigne
rampant sur le sol, incapable de porter des fruits. N’es-tu pas toi-même comme
cette vigne ? Tu te détournes de tous ceux qui te désirent. Tu tentes de
demeurer seule. Et cependant, il en est un… écoute ce que te dit une vieille
femme qui t’aime plus que tu ne t’en doutes – tu ferais bien de ne pas
repousser Vertumne. Tu es son premier amour, il n’en aura pas d’autre. Comme
toi, il aime les jardins et les vergers. Il travaillerait à tes côtés. »
Alors, avec un grand sérieux, il lui rappela que Vénus avait plus d’une fois
montré combien elle haïssait les jeunes filles au cœur dur, et il lui raconta l’histoire
d’Anaxarête, qui avait dédaigné son soupirant Iphis jusqu’à ce qu’enfin, il se
pendît à sa grille. Sur quoi, Vénus avait changé la fille sans cœur en statue
de pierre. « Que ceci te serve de leçon », implora-t-il, « et
t’incite à céder à celui qui t’aime avec tant de sincérité. » Sur ces
mots, il abandonna son déguisement et se tint devant elle dans toute sa
radieuse jeunesse. Pomone fut conquise par tant de beauté jointe à tant
d’éloquence, et désormais ses vergers eurent deux jardiniers.

Mythes brefs cités dans l’ordre alphabétique
Amalthée
    Selon un récit, elle serait la chèvre qui nourrit l’enfant
Zeus de son lait. Selon un autre, elle était une nymphe qui possédait une
chèvre. Son front, disait-on, s’ornait d’une corne toujours pleine de mets et
de boissons – la Corne d’Abondance (en latin Cornu
Copiae – aussi connue sous le nom de Cornucopia en mythologie latine).
Mais les Latins disaient encore que la Cornucopia était cette corne qu’Hercule
enleva à Achéloüs, quand il vainquit le dieu marin qui avait pris la forme d’un
taureau pour lutter contre le héros.
     
Les Amazones
    Eschyle les appelait les « Amazones guerrières,
ennemies des hommes ». Elles étaient en effet une nation de femmes
seulement, toutes guerrières et censées vivre non loin du Caucase ; leur
ville principale était Thémiscyre. Assez curieusement, elles inspirèrent plus
les peintres et les sculpteurs que les poètes ; aussi familières qu’elles
nous soient devenues, il existe peu de récits à leur sujet. Elles envahirent la
Lycie et furent repoussées par Bellérophon. Elles envahirent la Phrygie pendant
la jeunesse de Priam, et l’Attique lorsque Thésée y était Roi. Il avait enlevé
leur Reine et elles tentèrent de la délivrer, mais Thésée les vainquit. Selon
un récit conté par Pausanias mais qui ne figure pas dans l’ Iliade , sous la conduite de leur Reine
Penthésilée, elles combattirent les Grecs. Pausanias dit aussi que Penthésilée
fut tuée par Achile qui se lamenta ensuite sur son cadavre et pleura de la voir
morte, si jeune et si belle.
     
Amymone
    C’était une Danaïde. Son père l’envoya puiser de l’eau et un
satyre l’ayant aperçue se mit à sa poursuite. Poséidon entendit l’appel
angoissé de la jeune fille et la sauva du satyre. De son trident, il créa en
son honneur la fontaine qui depuis porte son nom.
     
Antiope
    Princesse de Thèbes, Antiope fut séduite par Zeus et lui
donna deux fils, Zèthos et Amphion. Craignant la colère de son père, elle
abandonna les enfants dès leur naissance sur un mont solitaire, mais ils y
furent découverts par un berger qui les éleva. Lycos, l’homme qui régnait alors
à Thèbes, et sa femme Dircé, traitèrent Antiope avec une grande cruauté, tant
et si bien qu’elle résolut de fuir. Elle parvint un jour à une chaumière ;
ses fils y vivaient. D’une façon ou d’une autre, ils la reconnurent — à
moins que ce ne soit le contraire – et rassemblant une bande de leurs amis, ils
se rendirent tous au palais pour la venger. Ils tuèrent Lycos et infligèrent