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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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Lorsqu’il
reprend — au chapitre suivant, si l’on peut dire – les jeunes filles vont
épouser leurs cousins et leur père préside le festin des noces. Aucune
explication ne nous est donnée sur la façon dont les choses en sont venues là
mais dès l’abord, il apparaît clairement que l’opinion de Danaos et de ses
filles n’a pas varié, car, au festin, on nous le montre armant chacune d’elles
d’une dague. Ainsi que le prouve la suite des événements, toutes avaient reçu
des instructions et promis de s’y conformer. Après le mariage, au cœur de la
nuit, chacune d’elles poignarda son mari – toutes, sauf Hypermnestre. Elle
seule fut émue de pitié. Elle regarda le jeune homme si fort étendu à ses côtés
dans l’inconscience du sommeil, et elle ne put se résoudre à transformer en
froide mort tant de vigueur triomphante. Elle oublia sa promesse à son père et
à ses sœurs. Elle fut, ainsi que le dit le poète latin Horace, superbement félonne.
Elle réveilla le jeune homme – son nom était Lyncée – elle lui révéla toute la
vérité et l’aida à prendre la fuite.
    Pour la punir de l’avoir trahi, son père la jeta en prison.
Un récit nous dit qu’elle réussit à rejoindre Lyncée, que tous deux vécurent
heureux par la suite et qu’ils eurent un fils, Abas, l’arrière-grand-père de
Persée. Les autres légendes s’achèvent sur la fatale nuit de noces et
l’emprisonnement d’Hypermnestre, mais toutes néanmoins relatent l’inanité éternelle
de la tâche imposée aux quarante-neuf Danaïdes coupables d’avoir égorgé leurs
maris. Sur la berge du fleuve, elles remplissent à jamais des tonneaux criblés
de trous dont l’eau s’échappe au fur et à mesure, puis encore et encore, elles
retournent puiser une eau qu’elles voient encore et toujours s’enfuir.
     
Glaucos et Scylla
    Glaucos était un pêcheur qui péchait un jour au bord d’un
pré descendant jusqu’à la mer. Il étala sa prise sur l’herbe et comptait ses
poissons quand soudain il les vit tous frétiller à nouveau, prendre la
direction de l’eau, s’y glisser et s’éloigner en nageant. Il en fut complètement
abasourdi. Le phénomène avait-il un dieu pour cause, ou bien le gazon
possédait-il un étrange pouvoir ? Il ramassa une poignée d’herbe et la
mangea. Aussitôt, il fut possédé d’une attirance irrésistible pour la mer. Il
courut se plonger dans les vagues. Les dieux marins l’accueillirent avec
cordialité et prièrent Océan et Téthys de le purger de sa nature mortelle afin
qu’il devînt l’un des leurs. Cent rivières furent invitées à déverser leurs
eaux sur lui et sous ce déferlement, il perdit conscience. Quand il la
retrouva, il était devenu un dieu marin, avec des cheveux verts comme la mer et
un corps s’achevant en queue de poisson – une forme belle et familière aux
habitants des eaux mais étrange et repoussante à ceux qui séjournent sur la
terre. Et c’est bien ainsi qu’il parut à Scylla, la nymphe ravissante, quand
elle le vit surgir de la mer alors qu’elle se baignait dans une crique. Elle
lui échappa et se réfugia sur un promontoire élevé d’où elle pouvait en toute
sécurité observer cette créature surprenante, moitié homme, moitié poisson.
Glaucos l’implora : « Jeune fille, je ne suis pas un monstre. Je suis
un dieu doué de pouvoir sur les eaux. » Mais Scylla se détourna de lui et
se hâtant vers l’intérieur des terres, elle disparut aux yeux de Glaucos.
    Il en fut désespéré car il était éperdument amoureux ;
il décida de se rendre auprès de Circé, l’enchanteresse, et de la prier de lui
donner un philtre qui attendrirait le cœur de Scylla. Mais comme il lui contait
son histoire et la suppliait de lui venir en aide, Circé s’éprit de lui. Par
les mots les plus doux et les plus tendres regards, elle tenta de le conquérir,
mais il resta insensible : « Les arbres couvriront le fond de la mer
et les algues croîtront sur les cimes des montagnes avant que je cesse d’aimer
Scylla. » La colère envahit Circé, mais elle se tourna contre Scylla et
non contre Glaucos. Elle prépara un poison violent et le versa dans la crique
où la nymphe avait coutume de se baigner. À peine Scylla était-elle entrée dans
l’eau qu’elle fut transformée en un monstre affreux. De son corps sortaient des
serpents et des têtes de chiens féroces : ces formes horribles faisaient
partie d’elle-même, elle ne

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