La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
vœu. Zeus
savait que nul mortel ne pouvait le voir dans cet appareil et y survivre, mais
ayant juré par le Styx, il n’avait plus le choix. Il apparut donc devant Sémélé
comme elle l’avait demandé, au milieu de la foudre et des éclairs et devant cet
embrasement de gloire, elle mourut. Mais avant qu’elle ne succombât et disparût
dans le brasier, Zeus lui arracha son enfant près de naître ; il le mit
dans sa propre cuisse afin de le dissimuler à Héra et l’y garda le temps qu’il
fallait avant sa venue au monde. Hermès l’emporta alors et le confia aux
nymphes de Nysa – la plus jolie de toutes les vallées terrestres, mais aucun
homme ne l’a jamais vue et nul ne sait où elle se trouve. Les uns disent que
ces nymphes étaient les Hyades, que Zeus plus tard plaça dans le ciel après les
avoir transformées en étoiles, ces étoiles qui amènent la pluie lorsqu’elles approchent
de l’horizon.
Et le dieu du Vin naquit ainsi du feu et fut élevé par la
pluie, la chaleur brûlante qui mûrit la grappe et l’eau qui empêche le plant de
mourir.
Devenu adulte, Dionysos vagabonda dans des contrées
lointaines, parmi lesquelles :
Les terres de Lydie, riches en or,
Puis celles de Phrygie ; les plaines
brûlées de soleil
De Perse ; les grands murs de la
Bactriane,
Les contrées balayées par l’orage où habitent
les Mèdes,
Et l’Arabie Heureuse.
Partout il enseigna aux hommes l’art de cultiver la vigne et
aussi les mystères de son culte ; et partout on le reçut comme un dieu – sauf
quand enfin il revint dans son propre pays.
Un jour, un bateau de pirates s’en vint voguer sur la mer, non
loin des côtes de la Grèce. Ils aperçurent, debout sur un promontoire, un bel
adolescent. Ses cheveux abondants se répandaient en boucles sombres sur le
manteau pourpre qui recouvrait ses fortes épaules. Il semblait bien être un
fils de Roi, un jeune homme que ses parents rachèteraient au prix d’une lourde
rançon. Exultants, les marins sautèrent sur le rivage et se saisirent de lui. Remontés
à bord, ils voulurent le lier avec des cordages solides mais à leur
stupéfaction, ils ne purent y parvenir ; les cordages refusaient de se
laisser nouer, ils tombaient en touchant les mains ou les pieds du bel
adolescent. Lui restait assis et les regardait, avec un sourire au fond de ses
yeux sombres.
Seul parmi les pirates, le timonier comprit et cria aux
autres que celui-ci devait être un dieu et qu’il fallait tout de suite le
libérer, sinon un grand dommage les atteindrait. Mais le capitaine se moqua du
timonier qu’il traita de sot, et il ordonna à l’équipage de hisser la voile au
plus vite. Le vent gonfla la voile et les hommes tendirent les toiles, mais le
navire ne bougea pas. Alors, on vit merveille après merveille. Un vin parfumé
coula en ruisseaux sur le pont ; une vigne aux grappes abondantes se
déploya sur la voile ; un lierre aux feuilles vert sombre s’enroula autour
du mât comme une guirlande garnie de fleurs et de fruits. Frappés de terreur, les
pirates ordonnèrent au timonier de virer vers la terre. Trop tard, car tandis
qu’ils parlaient, leur captif s’était transformé en lion rugissant et terrible.
À cette vue tous sautèrent par-dessus bord et furent changés en dauphins, tous
sauf le bon timonier. Le dieu eut pitié de lui, il lui dit de reprendre courage
car un dieu en effet lui accordait sa faveur – Dionysos, né de l’union de Zeus
et de Sémélé.
Tandis qu’il traversait la Thrace pour s’en revenir en Grèce,
le dieu fut insulté par l’un des Rois de la région, Lycurgue, qui s’opposa
violemment à ce nouveau culte. Dionysos recula devant lui et même se réfugia
dans les profondeurs de la mer. Mais plus tard il revint à la charge, le défit
et le punit de sa méchanceté, sans rigueur cependant, en :
L’emprisonnant dans une caverne rocheuse
Jusqu’à ce que sa première rage furieuse
Se dissipât lentement et qu’il apprît à
connaître
Le dieu dont il avait osé se moquer.
Mais les autres divinités se montrèrent moins clémentes. Zeus
frappa Lycurgue de cécité et celui-ci mourut bientôt après. Qui s’en prend aux
dieux ne vit pas longtemps.
Au cours de ses errances, Dionysos rencontra l’inconsolable
Ariane, une princesse de Crète qui avait été abandonnée sur le rivage de l’île
de Naxos par Thésée, le Prince athénien qu’elle avait sauvé. Dionysos la prit
en compassion ; il lui vint en
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