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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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s’achève,
    Quand se termine l’hiver cruel.
    Car le royaume de l’ombre ne la gardera qu’un
tiers de ce temps.
    Pour le reste, tu la garderas, toi, et les
heureux immortels.
    Paix à présent. Donne aux hommes la vie qui ne
leur vient que de toi.
    Déméter ne refusa pas – bien que ce lui fut un piètre
encouragement de perdre Perséphone pendant quatre mois l’an et de voir sa jeune
beauté s’ensevelir ainsi dans le monde des morts. Mais elle était bienveillante,
les hommes l’appelaient toujours la « Bonne Déesse » ; et elle
était navrée de la désolation qu’elle avait apportée sur la terre. Elle fit
reverdir les champs ; les vergers furent à nouveau garnis de fruits
abondants et la terre entière se couvrit de fleurs et de feuillages. Elle se
rendit chez les princes d’Eleusis qui avaient bâti son temple et elle choisit l’un
d’eux, Triptolème, pour son ambassadeur auprès des hommes et pour leur
apprendre comment semer le blé. Elle lui enseigna, ainsi qu’à Céléos et aux
autres, les rites sacrés, « ces mystères dont nul ne peut parler car une
crainte profonde paralyse la langue. Béni soit celui qui les a vus ; son
sort sera heureux dans le monde à venir. »
    Reine de l’odorante Eleusis,
    Dispensatrice des dons de la terre,
    Accorde-moi tes grâces, ô Déméter.
    À toi aussi, Perséphone,
    Belle entre toutes les jeunes filles,
    J’offre mon chant en échange de tes faveurs.
    Dans l’histoire de ces deux déesses, Déméter et Perséphone, l’idée
de la souffrance prédomine. Déméter, déesse de la richesse des moissons, est
plus encore une mère divine et inconsolable qui chaque année voit mourir sa
fille. Perséphone est l’adolescente radieuse du printemps et de l’été, dont le
pas léger, en effleurant le flanc roussi et desséché de la colline, suffit à le
faire reverdir et fleurir, ainsi que l’a chanté Sapho.
    J’entendis le pas de la fleur du printemps…
    — le pas de Perséphone. Mais Perséphone savait combien
cette beauté était éphémère : feuillages, fleurs et fruits, toute pousse
annuelle sur la terre prend fin quand vint le froid et succombe, comme
Perséphone elle-même, au pouvoir de la mort. Après son enlèvement par le
souverain du sombre empire souterrain, elle ne fut plus jamais la jeune fille
radieuse et gaie, sans trouble ni souci, qui jouait dans le pré fleuri de
narcisses. Certes, à chaque printemps, elle revenait d’entre les morts, mais
elle emportait avec elle le souvenir du lieu dont elle venait ; malgré son
étincelante beauté, il restait en elle quelque chose d’étrange et de terrifiant,
et souvent on la désignait comme « celle dont le nom ne doit pas être
prononcé ».
    Les Olympiens étaient les « dieux heureux », les « immortels »,
fort éloignés des êtres souffrants et promis à la mort. Mais dans leurs
chagrins et à l’heure de la mort, les hommes pouvaient se tourner, pour
implorer leur compassion, vers les deux déesses dont l’une n’ignorait pas la
douleur et l’autre connaissait la mort.
     
Dionysos ou Bacchus
     
    Cette histoire et celle de Déméter sont racontées de
façon très différente. Dionysos fut le dernier dieu à entrer dans l’Olympe. Homère
ne l’y a jamais admis. Il n’existe pas de sources anciennes auxquelles se
référer sauf une brève allusion dans Hésiode, vers le VIII e ou le IX e  siècle.
Un Hymne Homérique tardif, datant peut-être du IV e  siècle, ne
donne que le récit concernant le bateau des pirates, et le sort de Penthée fait
le sujet des Bacchantes, la dernière œuvre d’Euripide, le plus moderne de tous
les poètes grecs, qui vivait au V e  siècle.
    Thèbes était la ville de Dionysos. Il y était né, fils de
Zeus et d’une princesse thébaine, Sémélé. Il est l’unique dieu dont les parents
ne sont pas tous deux divins.
    Seulement à Thèbes les femmes mortelles
    Enfantent des dieux immortels.
    De toutes les femmes que Zeus aima, Sémélé fut la plus infortunée ;
son malheur vint, pour elle aussi, de la jalousie d’Héra.
    Follement amoureux d’elle, Zeus dit un jour à Sémélé qu’il
lui accorderait tout ce qu’elle lui demanderait ; il jura par le Styx et c’était
là un serment que même lui ne pouvait rompre. La réponse de Sémélé fut qu’elle
souhaitait par-dessus tout le voir dans sa splendeur de Souverain des Cieux et
de Maître de la Foudre. C’était Héra qui lui avait perfidement inspiré ce

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