Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
Vom Netzwerk:
respect mêlé de crainte.
    Elle pria Déméter de s’asseoir, lui offrit elle-même du vin
de miel, mais la déesse ne voulut pas y goûter ; elle demanda de l’eau d’orge
parfumée de menthe : la boisson rafraîchissante du faucheur au temps de la
moisson et aussi celle que l’on tendait dans la coupe sacrée aux adorateurs d’Eleusis.
Sa soif apaisée, elle prit l’enfant dans ses bras et le pressa contre son sein
parfumé, et le cœur de la mère se réjouit. Déméter nourrit ainsi Démophoon, le
fils que Métanire avait donné au sage Céléos. Et l’enfant grandit comme un jeune
dieu, car jour après jour Déméter l’oignait d’ambroisie et la nuit, elle le
déposait dans le cœur rouge du foyer ; son but était d’assurer ainsi à l’enfant
une jeunesse éternelle.
    La mère, cependant, se sentait mal à l’aise, si bien qu’une
nuit elle décida de veiller et cria d’épouvante quand elle vit déposer son fils
dans le feu. La déesse se fâcha ; elle saisit le petit garçon et le jeta
sur le sol. Elle avait voulu le libérer de la vieillesse et de la mort, mais en
vain. L’enfant, cependant, s’était appuyé contre ses genoux, il avait dormi
dans ses bras et devait, en conséquence, s’en voir honoré toute sa vie.
    Alors, Déméter manifesta sa divinité ; elle révéla sa
beauté tandis qu’un parfum délicieux se répandait autour d’elle ; elle
brillait d’une telle lumière que la vaste maison en fut tout entière éclairée. Elle
était Déméter, dit-elle aux femmes apeurées. Si elles voulaient regagner sa
faveur, il fallait qu’un grand temple fût bâti en son honneur aux abords de la
ville.
    Sur ce, elle les laissa, et Métanire tomba sans voix sur le
sol, et toutes tremblaient de crainte. Quand vint le matin, elles racontèrent à
Céléos ce qui s’était passé et il rassembla le peuple pour lui révéler le vœu
de la déesse. Avec entrain, tous se mirent à l’œuvre et lorsque le temple fut
achevé, Déméter y élut domicile – seule, loin des dieux de l’Olympe, et
toujours inconsolable de la perte de sa fille.
    Sur toute la terre, cette année-là fut terrible et cruelle
pour l’humanité. Aucune semence ne germa ; le bœuf tira en vain le soc
dans le sillon. II semblait que la race humaine tout entière dût mourir de
famine. Zeus s’aperçut enfin qu’il lui fallait prendre l’affaire en main. L’un
après l’autre il dépêcha les dieux auprès de Déméter avec mission d’apaiser sa
colère, mais elle ne voulut en écouter aucun. Jusqu’à ce qu’elle revoie sa
fille, elle refuserait à la terre de porter son fruit. Zeus compris alors que
son frère devait céder. Il dit à Hermès de descendre dans l’empire souterrain
et de prier le souverain du lieu de laisser son épouse retourner chez sa mère.
    Hermès trouva le couple assis côte à côte, Perséphone bien à
contrecœur et tentant timidement de s’écarter, car elle souhaitait ardemment
retrouver sa mère. Quand Hermès parla, elle se leva d’un bond, pressée de s’en
aller. Son mari comprit qu’il ne pouvait qu’obéir à l’ordre de Zeus et la
renvoyer sur terre ; mais il la pria de penser à lui avec indulgence et de
ne pas témoigner tant de répugnance à être la femme d’un dieu si grand parmi
les immortels ; il lui fit alors manger un pépin de grenade, sachant bien
en son for intérieur qu’elle serait alors forcée de lui revenir.
    Il fit préparer son chariot d’or et Hermès, prenant les
rênes, mena les chevaux noirs droit au temple où se trouvait Déméter. Celle-ci,
avec la rapidité d’une Ménade descendant le flanc d’une montagne, courut
au-devant de sa fille et Perséphone se jeta dans les bras tendus, qui se
refermèrent sur elle. Tout le jour, elles se racontèrent leurs aventures et
Déméter pleura quand elle entendit parler du pépin de grenade, car elle
craignait de ne pouvoir garder sa fille auprès d’elle.
    Zeus alors lui envoya un nouveau messager, un très grand
personnage qui n’était autre que sa mère vénérée, Rhéa, la doyenne des dieux. Celle-ci,
descendant en hâte des hauteurs de l’Olympe vers la terre aride et stérile, arriva
jusqu’au temple et se tenant debout à la porte, elle s’adressa à Déméter :
    Viens, ma fille, car Zeus le clairvoyant t’en
prie.
    Retourne aux palais des dieux, tu y seras
honorée.
    Tu y verras l’objet de ton désir, ta fille.
    Elle consolera ta peine à chaque année qui

Weitere Kostenlose Bücher