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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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qui concernait Hercule. De son côté, Apollon, confronté
avec ce personnage intrépide et pénétré d’admiration pour tant de hardiesse, ordonna
à la prêtresse de transmettre la réponse.
    Toute sa vie, Hercule eut la conviction absolue qu’il ne
pouvait être vaincu par un adversaire, quel qu’il fut, et les faits
justifièrent sa confiance. L’issue d’un combat engagé par lui était connue d’avance
en toute certitude. Seule une force surnaturelle pouvait triompher de lui. Héra
usa de la sienne contre lui et il succomba finalement à la magie, mais rien de
ce qui vivait dans l’air, la mer, ou sur terre ne put jamais le vaincre.
    L’intelligence n’entrait guère dans tout ce qu’il
entreprenait, souvent même elle en était manifestement absente. Un jour qu’il
se sentait incommodé par la chaleur, il pointa une flèche vers le soleil et
menaça de l’éteindre. Une autre fois, comme les flots ballottaient le bateau
sur lequel il se trouvait, il dit aux vagues qu’il les punirait si elles refusaient
de se calmer. Son intelligence manquait de vivacité mais non ses émotions. Elles
étaient vite éveillées et susceptibles d’échapper à tout contrôle, ainsi qu’il
advint lorsque désespéré par la disparition de son jeune écuyer Hylas, il
abandonna l’ Argo et oublia ses compagnons
et la Conquête de la Toison d’Or. Cette sensibilité affective de la part d’un
homme si démesurément fort avait quelque chose d’étrangement attachant, mais
elle causait aussi des maux immenses. Il se déchaînait parfois en colères
furieuses, qui se révélaient toujours fatales pour leurs objets souvent
innocents. Quand sa rage se calmait et qu’il se reprenait, il montrait un
repentir désarmant et acceptait humblement toute punition infligée. Sans son
consentement, personne n’aurait pu le châtier – cependant, personne jamais n’endura
plus de châtiments. Il passa la plus grande partie de sa vie à expier des
actions infortunées et jamais il ne se révolta contre les exigences impossibles
qui lui furent imposées. Il lui arrivait de se punir lui-même lorsque les
autres inclinaient à l’absoudre.
    Il aurait été absurde de lui confier un royaume, ainsi qu’il
fut fait pour Thésée. Il n’avait que trop de peine à se gouverner lui-même. Jamais,
comme le héros athénien passe pour l’avoir fait, il n’aurait pu méditer une
nouvelle et grande idée. Ses réflexions se limitaient à chercher un moyen de
tuer un monstre qui menaçait de le tuer lui-même. Toujours est-il qu’il
montrait une vraie grandeur, non parce qu’il avait un courage absolu basé sur
une force irrésistible – ce qui va de soi – mais parce qu’il témoignait d’une
véritable noblesse d’âme dans ses remords après une faute et dans son désir de
la réparer. Si seulement il avait eu aussi quelque grandeur d’esprit, il aurait
été l’incarnation du héros parfait.
    Il naquit à Thèbes et longtemps on le crut fils d’Amphitryon,
un stratège fort distingué. Il fut d’abord appelé Alcide ou descendant d’Alcée,
père d’Amphitryon. Mais en réalité il était le fils de Zeus, qui vint trouver
Alcmène, femme d’Amphitryon, sous la forme de son mari alors que le stratège
était à la guerre. Elle mit au monde deux enfants, Hercule, fils de Zeus, et
Iphiclès, fils d’Amphitryon. L’origine différente des jumeaux se manifesta
clairement dans leur réaction devant un grand danger qui les menaça alors qu’ils
n’avaient pas atteint leur première année. Héra, comme toujours, était
furieusement jalouse et elle avait résolu de tuer Hercule.
    Un soir, Alcmène baigna les enfants, les nourrit et les
déposa dans leur berceau ; elle les caressa, leur murmura de tendres mots :
« Dormez, mes tout-petits, âmes de mon âme. Que votre sommeil soit heureux
et votre réveil aussi. » Elle balança le berceau et les bébés s’endormirent.
Mais au plus sombre de la nuit, alors que tout était silencieux dans la maison,
deux grands serpents se glissèrent dans la chambre des enfants ; une
lumière y brillait, les deux reptiles se coulèrent dans le berceau, têtes et
langues oscillantes, et les enfants se réveillèrent. Iphiclès cria et tenta de
fuir le berceau, mais Hercule se dressa et saisit les deux mortelles créatures
par le cou. Elles se contorsionnèrent, enroulèrent leurs anneaux autour de son
corps mais il ne lâchait pas prise. La mère entendit les cris d’Iphiclès

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