La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
l’aide de Thésée, qui combattit avec eux jusqu’à la fin, ils
chassèrent du pays toute la race des Centaures.
Mais dans la dernière aventure qu’ils entreprirent ensemble,
Thésée ne put sauver son ami. Après la mort de l’épousée de ce désastreux
festin de noces, Pirithoüs, par un trait bien typique de son caractère, décida
que sa seconde femme devait être la dame la mieux protégée de l’univers, nulle
autre que Perséphone elle-même. Thésée accepta bien entendu de lui prêter
secours, mais probablement stimulé par la perspective d’une entreprise si
magnifiquement dangereuse, il déclara qu’il voulait lui-même d’abord enlever
Hélène, la future héroïne de Troie alors encore une enfant, pour l’épouser plus
tard, quand elle aurait grandi. Ceci, bien que moins hasardeux que le rapt de Perséphone,
présentait assez de péril cependant pour satisfaire le plus ambitieux. Hélène
avait deux frères, Castor et Pollux, qui étaient de taille à lutter contre n’importe
quel mortel. Thésée réussit – on ne nous dit pas comment – à enlever la petite
fille, mais les deux frères marchèrent contre la ville où elle avait été menée
et la délivrèrent. Heureusement pour lui, ils n’y trouvèrent pas Thésée ; avec
Pirithoüs, il était en route pour le monde souterrain.
Nous ne connaissons rien des détails de leur voyage et de
leur arrivée – sauf le fait que le Seigneur du Hadès était parfaitement au
courant de leur intention et se divertissait fort de la contrarier d’une façon
originale. Il ne les tua pas, bien entendu, puisqu’ils étaient déjà parvenus
dans le royaume des morts, mais en geste amical il les convia à s’asseoir en sa
présence. Ils prirent donc place sur le siège qu’il leur désignait – et ils y
demeurèrent. Ils ne pouvaient s’en relever. Ce siège était appelé la Chaise de
l’Oubli. Celui qui s’y asseyait était figé dans l’immobilité, son esprit se
vidait, il perdait toute mémoire. C’est là que Pirithoüs est fixé à jamais, mais
Thésée fut délivré par son cousin. Quand Héraclès descendit dans le monde
souterrain, il souleva Thésée du siège et le ramena sur terre. Il tenta de
faire de même pour Pirithoüs mais en vain. Le Roi des Morts, sachant que
celui-ci avait formé le projet d’enlever Perséphone, n’allait pas le relâcher.
Dans les dernières années de sa vie, Thésée épousa la sœur d’Ariane,
Phèdre, et par là il attira bien des malheurs sur lui-même, sur sa femme et sur
Hippolyte, le fils que lui avait donné l’Amazone. Il avait envoyé Hippolyte, encore
enfant, dans la vieille cité méridionale où il avait lui-même passé sa jeunesse.
Le jeune garçon devint un jeune homme splendide, un athlète accompli et un
grand chasseur n’ayant que mépris pour ceux qui vivent dans un luxe facile et
plus encore pour ceux qui sont assez sots et faibles pour succomber à l’amour. Il
dédaignait Aphrodite et ne vénérait qu’Artémis, la belle et chaste chasseresse.
Les choses en étaient là lorsque Thésée revint à son ancienne demeure, amenant
Phèdre avec lui. Une grande affection unit aussitôt le père et le fils ; ils
n’étaient jamais aussi heureux que lorsqu’ils se trouvaient ensemble. Quant à
Phèdre, son beau-fils ne s’aperçut même pas de sa présence ; jamais il ne
remarquait les femmes. Mais il en allait tout autrement avec elle. Follement, désespérément,
elle s’éprit du jeune homme ; bien qu’accablée par la honte d’un tel amour,
elle se sentait tout à fait incapable d’y résister. Aphrodite, qui en voulait à
Hippolyte et était bien résolue à le châtier durement, était à l’arrière-plan
de cette sinistre situation.
Désespérée, épouvantée, ne voyant nulle part où trouver du
secours, Phèdre prit la décision de se donner la mort sans en révéler la raison
à personne. Thésée était alors absent mais la vieille nourrice de Phèdre – qui
lui était toute dévouée et n’aurait pu blâmer le moindre de ses désirs – découvrit
tout ; sa passion secrète, son désespoir, et ses projets de suicide. N’ayant
qu’une pensée en tête, celle de sauver sa maîtresse, elle s’en fut droit chez
Hippolyte.
— Elle meurt d’amour pour vous, lui dit-elle. Rendez-lui
la vie. Rendez-lui amour pour amour.
Hippolyte recula avec horreur. L’amour de n’importe quelle
femme lui aurait répugné mais cette passion coupable lui donnait la
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