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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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nausée et
le révoltait. Il se précipita dans la cour du palais, elle sur ses talons, le
suppliant toujours. Phèdre s’y trouvait assise mais il ne la vit pas. Avec une
colère indignée, il se tourna vers la vieille femme :
    — Scélérate, qui veut me faire trahir mon père ! dit-il.
    — D’entendre de telles paroles, déjà je me sens souillé.
Oh femmes, viles femmes – chacune d’elles est vile ! Jamais plus je n’entrerai
dans cette maison en l’absence de mon père.
    Il s’enfuit ; la nourrice regarda Phèdre qui s’était
levée et dont le visage avait une expression qui effraya la vieille femme.
    — Je t’aiderai encore, bégaya-t-elle.
    — Tais-toi, dit Phèdre. Je m’occuperai moi-même de mes
propres affaires. Sur ces mots, elle entra dans la maison et la nourrice, tremblante,
s’y glissa derrière elle.
    Quelques minutes plus tard, on entendit des voix d’hommes
qui accueillaient le maître de céans, et Thésée entra dans le vestibule. Des
femmes en pleurs vinrent à sa rencontre. Elles lui dirent que Phèdre était
morte. Elle s’était tuée – elles venaient de la trouver, sans vie, mais sa main
tenait encore une lettre adressée à son époux.
    — O très chère, dit Thésée – m’aurais-tu écrit là tes
derniers désirs ? Voici ton sceau – le sceau de celle qui jamais plus ne
me sourira.
    Il ouvrit la lettre, la lut, la relut. Puis il se tourna
vers les serviteurs groupés dans le vestibule.
    — Cette lettre clame à grands cris, dit-il. – Les mots
parlent – ils ont une voix. Sachez tous que mon fils a porté les mains sur ma
femme. O Poséidon, ô dieu, entends ma malédiction et charge-toi de l’accomplir.
    Le silence qui suivit fut rompu par un bruit de pas rapides.
Hippolyte entra.
    — Que s’est-il passé ? s’écria-t-il. – Comment
est-elle morte ? Père, apprends-le moi toi-même. Ne me cache pas ta peine.
    — On devrait pouvoir mesurer l’affection à son aune, dit
Thésée. – Il devrait exister un moyen de reconnaître à qui se fier, de qui se
défier. Vous tous ici, regardez mon fils – que la main de la morte accuse. Il
lui a fait violence – les mots que voici l’emportent sur tous ceux qu’il
pourrait prononcer. Va-t’en. Tu es banni de ce pays. Va vers ta ruine, à l’instant
même.
    — Père, répondit Hippolyte – je n’ai aucun talent pour
les mots et il n’existe aucun témoin pour te dire mon innocence ; la seule
qui pourrait le faire est morte. Je ne peux que jurer sur Zeus, le très haut, que
jamais je n’ai porté la main sur ton épouse, jamais je n’ai souhaité le faire, jamais
je ne lui ai accordé une pensée. Que je meure dans les tourments si je suis
coupable !
    — Morte, elle en donne la preuve, dit Thésée. – Va-t’en.
Tu es banni.
    Hippolyte partit, mais non en exil ; pour lui aussi la
mort était proche. Comme il se dirigeait vers la route longeant la mer et s’éloignait
du foyer qu’il quittait à jamais, la malédiction de son père s’accomplit. Un
monstre surgit des flots et les chevaux terrifiés, échappant au ferme contrôle
de leur conducteur, s’emballèrent. Hippolyte tomba du char fracassé, blessé à
mort.
    Thésée ne fut pas épargné. Artémis lui apparut et lui révéla
la vérité.
    Ce n’est pas un secours que je t’apporte
mais seulement de la peine
    Afin de te convaincre de l’honneur de ton fils.
    Ta femme était coupable ; folle d’amour
pour lui.
    Elle lutta contre sa passion et elle mourut.
    Mais ce qu’elle a écrit n’est que mensonge.
    Thésée l’écoutait encore, accablé par une telle accumulation
d’événements affreux, quand on apporta Hippolyte.
    Il haleta : – J’étais innocent. Artémis, te voilà ?
Ma déesse, ton chasseur se meurt.
    — Et nul autre ne peut te remplacer, toi qui m’es le
plus cher des mortels, lui dit-elle.
    Hippolyte détourna les yeux de cette vision radieuse pour
les porter sur son père effondré.
    — Père, cher père, dit-il. – Rien de tout ceci n’est de
ta faute.
    — Si seulement je pouvais mourir pour toi, s’écria
Thésée.
    La voix douce et calme de la déesse se fit entendre.
    — Prends ton fils dans tes bras, Thésée. Ce n’est pas
toi mais Aphrodite qui l’a tué. Apprends ceci : jamais Hippolyte ne sera
oublié. Toujours les hommes se souviendront de lui dans leurs chants et leurs
récits.
    Elle disparut, mais Hippolyte lui aussi les avait quittés. Déjà
il cheminait sur la

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