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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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adresse et en endurance, vertus
essentielles de cette rude vie. Un jour, deux Centaures – bien plus rapides et
plus forts que n’importe quel mortel – l’aperçurent alors qu’elle était seule
et la poursuivirent. Elle ne s’enfuit pas, c’eût été folie. Elle leur fit front,
fixa une flèche à son arc et tira. Une seconde flèche suivit. Les deux
centaures tombèrent, blessés à mort.
    Alors survint la fameuse chasse au sanglier de Calydon. C’était
une créature monstrueuse qu’Artémis avait envoyée ravager le pays de Calydon
pour en punir le Roi, Œnée, coupable d’avoir oublié cette déesse quand il
sacrifia aux dieux les premiers fruits de la moisson. La brute sauvage
dévastait les campagnes, détruisait le bétail et tuait les hommes qui tentaient
de l’abattre. Enfin Œnée appela à l’aide les hommes les plus braves de la Grèce
et une troupe splendide de jeunes héros se rassembla, dont beaucoup s’embarquèrent
plus tard sur l’ Argo. Parmi eux, cela va
sans dire, se trouvait Atalante, « l’orgueil des forêts d’Arcadie ». Nous
avons d’elle une description qui nous la dépeint au milieu de cette assemblée
masculine : « Une agrafe brillante retenait sa robe au cou ; ses
cheveux, simplement coiffés, étaient noués sur sa nuque. Un carquois d’ivoire
pendait à son épaule gauche et sa main tenait un arc. Elle était ainsi parée. Quant
à son visage, il paraissait trop virginal pour être celui d’un garçon et trop
garçonnier pour être celui d’une jeune fille. » Pour l’un des hommes présents,
cependant, elle était plus belle et plus désirable que toutes les jeunes filles
qu’il avait jamais rencontrées. Le fils d’Œnée, Méléagre, s’éprit d’elle au
premier regard. Mais nous pouvons être assurés qu’Atalante le traita en bon
camarade et non en prétendant possible. Elle n’avait aucun goût pour les hommes,
sauf en tant que compagnons de chasse, et elle était résolue à ne jamais se
marier.
    Parmi les héros, quelques-uns étaient irrités par la
présence d’Atalante ; chasser avec une femme les humiliait, mais Méléagre
insista et ils finirent par lui céder. Ils firent bien, car lorsqu’ils
encerclèrent le sanglier, la brute les chargea avec une telle célérité que deux
hommes furent tués avant que les autres aient eu le temps de les secourir, et
fait tout aussi sinistre, un troisième tomba percé par un javelot mal dirigé. Dans
cette mêlée confuse d’hommes agonisants et d’armes volant à l’aveuglette, Atalante
garda sa présence d’esprit et blessa le sanglier. Sa flèche fut la première à l’atteindre.
Méléagre courut alors à la bête abattue et lui porta un coup de couteau au cœur.
Techniquement parlant, ce fut lui qui la tua, mais les honneurs de la chasse
allèrent à Atalante qui reçut la peau en hommage, sur les instances de Méléagre.
    Assez étrangement, ceci fut la cause lointaine de la mort du
jeune homme. Huit jours après sa naissance, les Moires étaient apparues à sa
mère, Althée, et avaient jeté une bûche dans le feu qui flambait dans la
chambre. Alors, filant comme elles le faisaient toujours, tournant la
quenouille et tordant le fil de la destinée, elles chantèrent :
    À toi, ô enfant nouveau-né, nous faisons don
    De vivre jusqu’à ce que ce bois se consume en
cendres.
    Althée courut retirer le tison du foyer, l’éteignit et le
cacha dans un coffre. Ses frères étaient parmi ceux qui participaient à la
chasse de Calydon. Ils se sentaient humiliés et irrités de voir le prix
attribué à une jeune fille – ce qui, sans nul doute, était aussi le cas pour
les autres – mais étant les oncles de Méléagre, ils n’avaient pas à user de
cérémonie envers lui. Ils déclarèrent donc qu’Atalante n’avait aucun droit à la
peau du sanglier et ils dirent à leur neveu qu’il n’avait pas plus que les
autres celui d’en disposer.
    Althée ne tarda pas à apprendre ce qui se passa ensuite. Ses
frères bien-aimés avaient été tués par son fils parce que celui-ci s’était
rendu ridicule à propos d’une petite effrontée qui chassait avec les hommes. Une
grande rage la prit ; elle se précipita vers le coffre, y prit la bûche et
la jeta dans le feu. Comme elle s’embrasait, Méléagre tomba mourant sur le sol,
et quand elle fut consumée, l’esprit du jeune homme avait quitté son corps. Il
est dit qu’Althée, horrifiée de ce qu’elle avait fait, se pendit.

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