La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
Et ainsi la
chasse au sanglier de Calydon s’acheva dans la tragédie.
Pour Atalante, toutefois, ce n’était que le début de ses
aventures. D’aucuns disent qu’elle s’embarqua avec les Argonautes, d’autres que
Jason la persuada de n’en rien faire. Elle n’est jamais mentionnée dans le
récit de leurs exploits – et comme elle n’était certes pas de ceux qui hésitent
à participer à des actions audacieuses, il semble assez probable qu’elle ne fut
pas de l’expédition. C’est après le retour des Argonautes que pour la première
fois nous entendons reparler d’elle, lorsque Médée tua Pélias, l’oncle de Jason,
sous le prétexte de lui rendre sa jeunesse. Aux joutes qui eurent lieu en l’honneur
des funérailles de ce prince, Atalante parut parmi les compétiteurs et triompha
du jeune homme qui devait plus tard devenir le père d’Achille, le grand héros
Pélée.
Ce fut après cette victoire qu’elle découvrit l’identité de
ses parents et s’en fut vivre avec eux, son père s’étant apparemment résigné à
accepter une fille qui, en vérité, valait bien un garçon. Il peut sembler
étrange que bien des hommes aspiraient à l’épouser parce qu’elle excellait à la
chasse, à la course et à la lutte, et cependant, il en était ainsi ; elle
avait de très nombreux prétendants. Elle choisit une façon fort aimable et
facile de les décourager : elle déclara qu’elle épouserait celui qui la
vaincrait à la course, sachant fort bien qu’il n’existait aucun homme capable d’y
parvenir. Elle passa d’heureux moments. De toutes parts, des jeunes gens au
pied léger arrivaient pour lutter de vitesse avec elle et elle les distançait
tous.
Mais enfin il en vint un qui usa de sa tête autant que de
ses talons. Il se savait moins bon coureur qu’elle, mais il avait un plan. Par
la grâce d’Aphrodite, toujours à l’affût des vierges qui méprisaient l’amour, ce
jeune homme ingénieux – dont le nom est soit Mélanion, soit Hippomène – s’empara
de trois pommes merveilleuses, toutes de l’or le plus pur et aussi belles que
celles du Jardin des Hespérides. Aucune créature vivante ne pouvait les voir
sans désirer les posséder.
Sur la piste de course, comme Atalante – prête pour le
signal du départ et cent fois plus belle dévoilée que vêtue – jetait un regard
vif autour d’elle, tous ceux qui la voyaient furent saisis d’admiration mais
plus encore que les autres, l’homme qui se préparait à se mesurer avec elle. Il
n’en perdit pas la tête, cependant, et il tenait fermement les pommes dans ses
mains. Ils s’élancèrent, elle comme une flèche, les cheveux répandus sur ses
blanches épaules, une ondée rose teintant son corps neigeux. Elle le dépassait
quand il fit rouler l’une des pommes juste devant elle. Il ne lui fallut qu’un
moment pour se baisser et ramasser la ravissante chose, mais cette brève pause
suffit à Hippomène qui parvint à sa hauteur. Un instant plus tard, il lança la
seconde pomme, cette fois un peu sur le côté.
Elle dut faire un écart pour l’atteindre et il la dépassa. Toutefois,
elle le rattrapa presque aussitôt et le but était maintenant tout proche. Mais
alors la troisième sphère d’or passa comme un éclair devant elle et roula dans
l’herbe, au bord de la piste. Elle vit le miroitement dans la verdure et ne put
y résister. Tandis qu’elle ramassait la pomme, son prétendant, essoufflé et
presque hors d’haleine, toucha le but. Elle était à lui. Ses jours de liberté
dans la forêt et ses victoires athlétiques prenaient fin.
On dit qu’ils furent tous deux changés en lions à cause de
quelque affront à Zeus ou à Aphrodite dont ils se seraient rendus coupables. Mais
avant cela, Atalante donna naissance à un fils, Parthénopée, qui fut l’un des
Sept contre Thèbes.
IV
Les héros de la guerre de Troie
La guerre de Troie
Bien entendu, cette histoire
est prise presque en entier à Homère. Toutefois, l’Iliade débute après que les
Grecs ont atteint Troie, quand Apollon leur envoie la peste. Il n’y est pas fait
mention du sacrifice d’Iphigénie et on n’y trouve qu’une allusion incertaine au
Jugement de Pâris. J’ai emprunté l’histoire d’Iphigénie à une tragédie du V e siècle, l’Agamemnon d’Eschyle, et
celle du Jugement de Pâris aux Troyennes, œuvre du contemporain d’Eschyle,
Euripide, en y ajoutant quelques détails, telle la légende d’Œnone,
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