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La nièce de Hitler

La nièce de Hitler

Titel: La nièce de Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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juif ?
    — Nous savons tout, ajouta son mari.
    Geli fut abasourdie.
    — Il n’y a personne !
    — Vous êtes enceinte ? demanda
Helene Bechstein.
    — Je croyais qu’était indispensable une
contribution masculine.
    — Ne soyez pas vulgaire, dit la vieille
femme en se détournant.
    — Ce n’était pas un pianiste ? demanda
le Direktor Bechstein à son épouse.
    — Un professeur de dessin à Linz, affirma
celle-ci avec conviction.
    — J’espère qu’il était beau, dit Geli. Je
déteste sortir avec des crapauds.
    Helene Bechstein la fixa.
    — Wolf nous a suppliés de vous amener. Pour
panser les blessures. Vous ne voyez pas qu’il désire ardemment une trêve ?
    Mais le Festival Wagner remplissait Bayreuth
de toutes les personnalités riches et célèbres que comptait l’Allemagne, et par
conséquent Hitler avait des scrupules à s’associer au scandale de sa nièce. Il
l’évita cet après-midi-là tandis qu’il parcourait les foules en serrant des
mains et sollicitant des subsides. Elle se présenta donc à Wahnfried juste
avant le spectacle dans une somptueuse robe de soirée rouge et chaussures
assorties, et on lui dit qu’il passait un habit, puis on lui annonça qu’il
partait. Elle dut partager une loge avec les Bechstein au Festspielhaus, et
pendant la représentation d’une version flamboyante du Crépuscule des dieux elle surveilla de loin la loge de Winifred où Hitler se pâmait en écoutant la
musique et flattait la bru du compositeur avec des petites tapes affectueuses, des
chuchotements juvéniles, et le bavardage suffisant qui était pour lui synonyme
de flirt. En rentrant à l’hôtel Goldener Anker Geli trouva un message disant qu’elle
devait rentrer à Obersalzberg par le train du matin.
    Elle ne revit son
oncle qu’en septembre, dans l’appartement de Prinzregentenplatz. Trois semaines
s’étaient écoulées. Elle sortait de la salle du petit déjeuner quand il apparut
dans le couloir vêtu de ses bottes montantes et de son uniforme des Chemises
brunes.
    — Comment s’est passé ton été ? lui
demanda-t-il en inclinant le buste.
    — Calmement.
    — Tu t’es bien reposée ?
    — J’ai bien dormi. Et vous ?
    — Anni ! appela-t-il en passant
devant Geli.
    Anni Winter sortit de la cuisine avec son
plateau de thé et de biscuits.
    Leurs rencontres fortuites dans l’appartement
étaient empreintes de raideur polie, comme s’ils n’étaient que de vagues
connaissances logeant au même étage d’un hôtel de luxe. Elle l’entendait
toujours interroger les Winter sur ses faits et gestes, et elle remarqua que
des hommes qu’elle pensait être des SS restaient pendant des heures devant la Drogerie de Grillparzerstraße, ou marchaient à cent mètres derrière elle
lorsqu’elle longeait l’Isar pour se rendre aux bains publics Millier.
    Un jour, vers midi, une amie d’université
appelée Elfi Samthaber lui téléphona, et Geli dit à Frau Reichert qu’elle
prendrait l’appel dans le bureau d’Hitler. Elle bavardait, assise à sa table de
travail, quand elle vit dans la corbeille une note écrite sur le même papier à
lettre bleu Wedgwood et parfumé à l’orchidée qu’elle avait reçu en cadeau pour
son anniversaire.
    Cher Herr Hitler,
    Merci encore pour votre merveilleuse
invitation au théâtre. Ce fut une soirée mémorable. Je vous suis très
reconnaissante de votre gentillesse. Je compte les heures qui me séparent du
plaisir d’une nouvelle rencontre.
    Bien à vous,
    Eva
Braun.
    Furieuse, elle
déchira la lettre en quatre morceaux qu’elle laissa sur le buvard. Elle
continua sa conversation.
    Pendant son sommeil
agité cette nuit-là, sentant l’air froid de l’Isar sur elle, elle essaya de
rattraper la couverture et finit par se réveiller. Elle vit alors son oncle agenouillé
par terre à côté du lit, tout habillé, et comprit que c’était lui qui avait
repoussé les couvertures, et doucement relevé sa chemise de nuit jusqu’à la
taille. Il lui posa la main sur la bouche pour la maintenir fermée pendant qu’il
la couvrait de baisers sonores qui lui irritaient la peau.
    — Elle n’est rien pour moi, murmurait-il.
C’est toi qui comptes.
    Sa main libre se força un chemin entre ses
cuisses serrées et un frisson glacé la parcourut lorsqu’il toucha son sexe. Enfouissant
son visage en elle, il lui demanda, de la voix étouffée des amants :
    — Dis-moi ce que tu veux, Geli.
    Et il enleva la main qui la

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