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La nièce de Hitler

La nièce de Hitler

Titel: La nièce de Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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elle avait bien suivi les
instructions de Hess, et avait dit qu’après le déjeuner, et après le départ du Führer,
elle avait entendu un bruit semblable à un coup de feu provenant de la chambre
de Geli, mais qu’elle avait pensé que la Fräulein avait jeté par terre une
bouteille de parfum qui était sur la commode. « C’est qu’elle avait un
sacré caractère », commenta-t-elle. Elle ne l’avait pas vue après ça. À
neuf heures samedi matin, elle avait frappé à la porte pour réveiller Geli, et,
n’obtenant pas de réponse, elle avait appelé Anni Winter qui, à son tour, avait
appelé son mari. Georg Winter avait forcé la serrure et elle avait hurlé en
voyant le corps.
    — Je ne peux pas expliquer pourquoi
Raubal s’est tuée, dit-elle, avant d’ajouter : Elle était très agitée ces
derniers temps.
    Selon les rapports de police, le témoignage d’Anni
Winter disait que « Raubal ne voulait pas passer le week-end à
Obersalzberg comme prévu, parce qu’elle n’avait rien à se mettre. Elle m’a dit
que son oncle Adolf avait refusé de lui acheter une nouvelle robe, ce qui
impliquait de lui payer le train jusqu’à Vienne, car elle n’achetait ses beaux
vêtements qu’à Vienne ou à Salzbourg. Mais elle n’a pas semblé trop déçue. Elle
était très lunatique. Vers trois heures de l’après-midi, j’ai vu Raubal, très
énervée, aller dans le bureau d’Hitler et retourner en hâte dans sa chambre. Cela
m’a semblé plutôt étrange. Maintenant je, me dis qu’elle était allée chercher
le pistolet. À neuf heures ce matin j’ai voulu lui apporter le journal dans sa
chambre, comme à mon habitude, mais je n’ai pas pu entrer, et personne ne m’a
répondu quand j’ai frappé. J’ai d’abord cru que Raubal avait passé la nuit
dehors, mais ensuite je me suis rendu compte que la porte était fermée à clé de
l’intérieur, avec la clé dans la serrure. J’étais présente quand mon mari a
forcé la serrure. Je ne sais pas pourquoi Raubal s’est tuée ».
    Anna Kirmair n’a fait que confirmer que la clé
était encore dans la serrure, et que la porte était fermée de l’intérieur.
« Pourquoi Raubal s’est donné la mort, je n’en sais rien. »
    Il y aurait aussi de nombreux récits, tous
différents, d’une violente dispute entre Hitler et sa nièce dans l’après-midi
du 18 septembre – elle était enceinte d’Adolf, d’un pianiste, elle était
jalouse d’Eva Braun, elle avait un amant juif à Linz, un amant juif à Vienne, elle
voulait absolument rendre visite à sa tante Paula –, mais tout cela n’était que
fiction et fantasmes destinés à créer l’image d’une jeune femme déprimée et
détraquée, et la diversité même de ces histoires montrait que personne n’y
croyait vraiment.
    À deux heures de l’après-midi, Maria
Fischbauer, préparatrice de cadavres de profession, se présenta à l’appartement
avec un seau en fer-blanc, une barre de savon et un gant de toilette. Elle lava
le cadavre de Geli sans le déshabiller, et avec l’aide d’Anna Kirmair allongea
le corps dans un cercueil en bois que trois employés du cimetière de l’Est
avaient monté. Puis ils furent autorisés à l’emporter discrètement. Lorsqu’on l’interrogea
par la suite, Frau Fischbauer déclara : « À part l’entrée de la
blessure sur la poitrine, je n’ai pas constaté de blessures, et en particulier
je n’ai pas constaté que son nez était cassé ou blessé de toute autre façon. »
    Rosina Zweckl, qui travaillait au cimetière de
l’Est, transféra le corps de Geli dans un cercueil en zinc, plus beau, fourni
par le parti. Elle dit qu’elle avait soigneusement examiné le corps car elle
avait entendu dire qu’il s’agissait de la nièce d’Hitler. On lui avait dit qu’elle
était vierge, sans doute pour faire taire la rumeur d’une grossesse. « Son
visage était très bleu », déclara-t-elle aux enquêteurs, mais elle ne put
en dire guère plus. Puis, comme si on lui avait fait la leçon, elle paraphrasa
Maria Fischbauer : « À part l’entrée de la blessure sur la poitrine, je
n’ai pas constaté de blessures, et en particulier je n’ai rien constaté de
suspect au niveau du nez. »
    Sauer revint à l’appartement du 16, Prinzregentenplatz
à trois heures et demie ; il y trouva Adolf Hitler et Heinrich Hoffmann, comme
leurs amis l’avaient promis.
    Le photographe alluma une cigarette dans ce qu’il
appelait « la

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