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La nièce de Hitler

La nièce de Hitler

Titel: La nièce de Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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du 18 septembre alors qu’elle avait été présente toute la nuit.
    Finalement Heinrich Hoffmann appela Rudolf
Hess depuis l’hôtel de Nuremberg, situé à environ deux heures de voiture. On le
mit au courant du meurtre et on lui ordonna de dire qu’Hitler était resté avec
eux à l’hôtel cette nuit-là, et de rentrer en vitesse à Munich avec Schaub
comme si le Führer était avec eux.
    — Et comment est-il ? demanda
Hoffmann.
    — Rongé par le chagrin, naturellement.
    — Non, je veux dire réellement.
    — On s’en sortira, dit Hess, et il
raccrocha.
    Il tendit le combiné à Schwarz tandis qu’Amann,
Schirach et lui se rendaient à la Maison brune pour conférer avec le Führer.
    Schwarz appela Franz Gürtner, le ministre
bavarois de la Justice, qui avait qualifié les nazis de « chair de notre
chair », ainsi que Ernst Pöhner, ancien commissaire de police et
nationaliste patriotique qui excusait constamment la violence des SA du moment
qu’elle était dirigée contre les communistes. De nombreux détails furent omis.
    Le médecin légiste, Doktor Müller, et deux
inspecteurs de la police criminelle de la Polizeidirektion München arrivèrent à
l’appartement peu après onze heures ce matin-là et furent poliment conduits à
la scène du crime par Schwarz, qui affirma avoir été appelé par Maria Reichert
dès que celle-ci eut vu le corps.
    On ne prit pas de photographies. On ne fit pas
d’autopsie. Le Kriminal Kommissar Forster se promena dans la pièce à la
recherche de preuves, mais ramassa seulement le Walther 6.35, la douille, et la
lettre inachevée de Geli. Le Doktor Müller déplia une toile cirée sur le sang
et s’accroupit dessus pour examiner le corps, indiquant aux inspecteurs de
police que la balle fatale était entrée dans la poitrine de la victime juste
au-dessus du cœur, qu’elle avait manqué, et avait traversé verticalement le
poumon et le rein gauches avant de s’arrêter bien à gauche de la colonne
vertébrale, juste au-dessus de la ceinture pelvienne, où on la sentait sous la
peau. À l’entrée de la blessure, la peau était comme tatouée, ce qui voulait
dire que l’on avait tiré à une distance de quelques centimètres. La rigidité du
visage, du tronc et des extrémités semblait indiquer que la mort était survenue
entre quatre et quarante heures auparavant. La rigidité cadavérique, expliqua-t-il,
était trop variable pour fournir une plus grande précision sur l’heure de la
mort. Il trouva des hématomes violacés sur le cou et les cuisses de Geli, mais
il estima que ce n’était que la lividité cadavérique. Le Doktor Muller pensait
que la couleur grisâtre de la peau devait venir du fait que la mort était
essentiellement due à la suffocation suivant le coup de feu dans le poumon. Quelques
jours plus tard, lors d’une enquête supplémentaire, il sembla se souvenir d’une
blessure au nez, mais affirma que celui-ci avait été aplati pour être resté
contre le sol pendant de nombreuses heures. Mais ce samedi, Doktor Müller se
releva après avoir examiné Geli et, tout en arrachant d’un geste brusque ses
gants de caoutchouc, il dit aux policiers :
    — Suicide ou homicide, allez savoir !
    Le Kriminal Kommissar Sauer demanda à son
collègue de tenir le Walther de façon à reproduire la même trajectoire, et il n’y
réussit qu’en se tenant face au canon et en insérant ses pouces dans la sécurité
de la détente tout en serrant la crosse avec les doigts.
    — Ça donne quoi ?
    — Pas très pratique, dit Forster.
    — Mais c’est possible ?
    — Si elle avait voulu se tuer, pourquoi
est-ce qu’elle s’y serait prise comme ça ?
    Sauer et Forster allèrent interroger les
domestiques sous la surveillance silencieuse de Franz Xaver Schwarz. Georg
Winter n’avait pas grand-chose à dire, si ce n’est qu’il avait forcé la porte
avec un tournevis et avait « trouvé Raubal allongée par terre comme un
cadavre. Elle s’était tuée. Je ne vois aucune raison pour expliquer son geste ».
    Plus tard Maria Reichert affirmerait qu’elle
était dans l’appartement quand le coup de feu avait été tiré, vers les huit
heures du soir, mais qu’elle avait cru que le bruit avait été fait par des fêtards
dans la rue. Elle maintiendrait aussi que le lendemain matin elle avait appelé
Schwarz et que lui-même avait appelé un serrurier du nom de Hatzk pour ouvrir
la porte fermée à clé. Pourtant le samedi avec Sauer,

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