Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La nièce de Hitler

La nièce de Hitler

Titel: La nièce de Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
Vom Netzwerk:
Führer deviennent dans une
certaine mesure serviles et timorés en sa compagnie. C’est ainsi que cela doit
être. Nous ne devrions pas mépriser nos faiblesses, Herr Göring, mais ne les
considérer que comme un hommage à la force mystique de Herr Hitler.
    — J’ai utilisé tout mon mépris pour les
autres, répondit Göring d’un ton méchant. Il ne m’en reste plus pour moi.
    — Un déséquilibre flagrant, sourit Goebbels,
que je vais m’employer à corriger.
    Et il s’éloigna en claudiquant.
    Göring traita Goebbels de « pied-bot »
derrière son dos, avec un grand sourire, tel un gamin de huit ans, comme s’il
avait fait un mot d’esprit. Geli se contenta de le dévisager. Elle se demanda s’il
était sous l’effet de l’Eukodal. Tout en savourant son château-latour, Göring
vit qu’Hitler était dans la salle à manger, en train de traiter une affaire
urgente avec Alfred Rosenberg, et son expression changea.
    — J’ai quelque chose à vous montrer, dit-il
à Geli.
    Et il l’emmena dans son bureau lambrissé de
noyer, où il avait entassé la Langenscheidtsche Bibliothek et les premières
éditions d’autres ouvrages qu’il ne lirait jamais. Mais son acquisition
préférée était une rutilante table ronde en acajou, dont les quatre pieds
sculptés représentaient quatre gigantesques pénis en érection, avec des tétons
fixés aux testicules gros comme des boulets de canon qui reposaient sur le sol.
    — Vous êtes vraiment bizarre, dit Geli.
    Elle sentit alors que Göring bougeait derrière
elle et que l’oreiller mou de son énorme ventre se collait dans son dos tandis
que ses mains écrasaient ses seins. Elle sentit sur lui trois parfums
différents.
    — Ma belle enfant, murmura-t-il. Vous
avez sans doute entendu dire que j’étais impuissant, non ? Que diriez-vous
de me guérir ?
    — Je ne saurais pas par où commencer, dit-elle,
furieuse.
    — Par là, lui répondit-il en s’emparant
de sa main et en la guidant vers le renflement de son pantalon. Et ici, que
sentez-vous ?
    — Du dégoût !
    Elle libéra son poignet et se tortilla, et il
la laissa partir.
    Apparemment épuisé, il s’assit pesamment sur
un divan et, dans un geste mélodramatique, enfouit son visage dévoré par la
culpabilité dans le livre ouvert de ses mains.
    — Et vous ne me trouvez pas du tout
séduisant ? marmonna-t-il.
    — Vous alors, vous adorez vous faire
rembarrer !
    — Je suis un imbécile ! Un Hanswurst  ! Un clown !
    — Vous vous attendez à ce que je dise le
contraire ?
    — Est-ce que je serais en train de perdre
l’esprit ? Oh, je le crains !
    Pris de sanglots incontrôlables, il était une
planète de chagrin, et bien qu’elle sentît qu’elle devait partir, Geli resta, assise
au bord d’un sofa, à bonne distance.
    Göring finit par essuyer ses larmes avec la
manche de son costume blanc, maculant le tissu de mascara.
    — Vous pourriez causer ma perte, vous
savez.
    Elle se tut.
    Le gros homme sourit faussement. Seul Hitler, pensa-t-elle,
pouvait transformer sa personnalité de façon si radicale.
    — Oh, le luxe du pouvoir dont vous
jouissez à présent ! Ça ne vous excite pas ? Vous pourriez faire une
entrée triomphale dans la salle à manger dès maintenant, envoyer paître Herr
Rosenberg et raconter à votre oncle ce qui vient de se passer. Et moi ? Les
SA m’écrabouilleraient le visage en guise de hors-d’œuvre, et je serais fini, sans
toit, sans travail, sans un pfennig pour les médicaments de Carin. Dire que
vous pourriez faire tout cela ! Moi, si j’étais à votre place, je le
ferais. Sans hésiter.
    — Vous êtes drôlement malin de présenter
les choses comme ça. Vu que je n’ai aucune envie de vous imiter.
    Il se leva avec peine.
    — Angelika Maria Raubal ! Une si
gentille fille, entourée d’hommes si épouvantables ! Mais vous avez pris
goût à la vie facile, n’est-ce pas, ma chérie ? Et vous craignez de faire
quelque chose qui y mettrait fin ? Est-ce qu’Hitler vous croirait ? Est-ce
qu’il se demanderait pourquoi vous étiez seule ici avec moi ? dit-il en s’épongeant
le visage avec un mouchoir. Une magicienne, c’est ce qu’on dit de vous. Affectueuse,
gaie, sexy. Les femmes ne sont-elles pas toujours en faute, d’une certaine
façon ? Je suis allé à Vienne il y a quelques années. Il y avait des
filles de votre âge qui se vendaient pour le prix d’un paquet de cigarettes. Elles
avaient l’air…

Weitere Kostenlose Bücher