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La parade des ombres

La parade des ombres

Titel: La parade des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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une fesse.
    — Je dirais bien à mes hommes de baisser leurs armes, poursuivit Cork, mais il m’ennuierait que tu dégaines la tienne et me tues avant que j’aie pu t’expliquer.
    — Bonne déduction, ricana Corneille.
    — Je ne t’ai pas trahi, lâcha Cork, c’est moi qui l’ai été.
    — Comme c’est évident, vraiment.
    — Ecoute-moi, tête de mule, gronda Cork. J’ai fait ce qu’on m’avait ordonné, et conduit les Impériaux vers le piège que vous leur destiniez. Mais, contrairement à nos accords, ils ont refusé que le Bay Daniel intervienne et, pour ce faire, nous ont placés sous la surveillance d’un bâtiment.
    — Et tu t’en es débarrassé par magie, se moqua Corneille, amer.
    — On leur a collé une bonne canonnade, rectifia un des matelots de Cork. A bout portant.
    — Ils n’ont pas eu le temps de réagir. La corvette s’est éventrée. Tu veux les détails ?
    — Non. Continue, ça m’intéresse.
    — Nous avons filé et aperçu La Galatée qui mouillait dans la crique à côté de La Gentille et d’un brûlot. J’ai voulu m’en approcher, mais ton cher capitaine n’a pas semblé plus enclin que toi à m’écouter. Ses canons ont grondé. J’ai donc accosté de l’autre côté de l’île pour m’informer. On me connaît partout. C’était facile. Gabriela savait pouvoir me faire confiance et m’a avoué avoir caché des marins français.
    — Que sont devenus Clairon et nos compagnons ? demanda Marlin en crachant cette chique qu’il mâchouillait depuis des heures.
    — Tués, à l’exception d’une poignée, emmenés par les Impériaux, d’après ce qu’on m’a raconté. Forbin a débarqué avec ses hommes, il y a une heure, pour apprendre ce qui s’était passé. Ils ne se sont pas attardés au village. Gabriela s’était rendue à la source avec d’autres à ce moment-là, elle n’a pas pu les prévenir pour vous. Je suis désolé, Corneille. Forbin aurait dû suivre mon conseil et éviter Potrée.
    Corneille dut admettre qu’à la fin de leur entretien, à Ancône, Cork avait réellement insisté sur ce point, refusant que Junior soit stupidement exposé. C’était la raison pour laquelle Forbin l’avait déplacé sur La Gentille.
    — Que comptes-tu faire de nous ? demanda Christophe Raymond, qui, comme son frère, n’était convaincu qu’à moitié.
    — Rien, assura Cork. Je suis de votre côté, pas de celui des Impériaux. Ils ont quitté l’île et Forbin est toujours au mouillage. Je te l’ai dit, Corneille, je veux être sûr que vous vous tiendrez tranquille si je baisse ma garde. Je ne veux pas qu’il y ait de blessés. Junior et Gabriela n’ont rien à voir dans nos querelles.
    — C’est bon, lâcha Benoît.
    — Pour moi aussi, décida Marlin, de même que les jumeaux.
    Corneille et Cork s’affrontèrent du regard, comme autrefois lorsqu’un différend les opposait. Leur amitié avait toujours pris le dessus. Cette fois, Corneille avait du mal à trancher.
    Junior décida pour lui en s’écartant de sa protection. Il s’avança vers Cork et lui tendit une main franche.
    — Moi, je te fais confiance. Parce que tu as aidé ma mère à Venise.
    Cork glissa de la table et prit cette main qu’on lui tendait.
    — Comme elle, tu peux compter sur moi, garçon.
    — Nicklaus, rectifia Junior. Je m’appelle Niklaus Olgersen Junior.
    — Enchanté, Niklaus Olgersen Junior, le salua Cork avec dignité, tandis que ses hommes remettaient leurs pistolets à la ceinture.
    Corneille se rapprocha d’une enjambée et ramena Junior contre ses cuisses. L’enfant se laissa faire en souriant à Cork.
    — J’aurai tôt fait de vérifier tes dires, Clément.
    — Fais-le, répliqua Cork, le regard droit et fier. Et tu comprendras que je n’ai pas changé.
    Ils sortirent ensemble de la maison tandis que Christophe Raymond, reprenant l’idée qui l’avait traversé tantôt, agaçait le cou de Gabriela de petits baisers. Comme elle se mettait à glousser, ne manifestant pas l’envie de se débattre, il s’enhardit davantage.
    Corneille referma la porte sur eux, pour empêcher Junior d’assister à ce spectacle. Ce dernier poussa un soupir à fendre l’âme et tapa du pied dans un caillou, amusant les deux hommes.
    Devant eux, les matelots encadraient Marlin, Benoît et Antoine Raymond qui, détendus enfin, écoutaient le récit de la canonnade du navire impérial.
    — Qu’est-ce que tu vas faire ? demanda

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