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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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au-delà de l’orée. Kuro, attaché à un
arbre, avait saisi entre ses crocs la manche du kimono d’Okō. Elle tirait
frénétiquement sur la manche. D’un seul coup, la manche céda, et Okō
s’enfuit.
    L’unique survivant, l’autre
prêtre, avançait en boitant, pesamment appuyé sur sa lance ; du sang
coulait d’une blessure à la tête. Le chien, peut-être affolé par l’odeur du
sang, se mit à faire un vacarme effrayant. Un temps, les échos de ses aboiements
se démultiplièrent ; mais alors, la corde céda, et le chien poursuivit Okō.
Lorsqu’il atteignit le prêtre, celui-ci leva sa lance et visa la tête de
l’animal. Blessé au cou, il s’enfuit dans les bois.
    — Cette femme est en train de
s’enfuir ! cria Iori.
    — Tant pis. Maintenant, tu
peux descendre.
    — Il y a un prêtre blessé,
là-bas. Ne devriez-vous pas l’attraper ?
    — Oublie-le. Il n’a plus
d’importance.
    — La femme doit être celle de
la maison de thé Oinu, dit Gonnosuke.
    Et il expliqua sa présence, la
coïncidence providentielle qui lui avait permis de venir au secours de Musashi.
Profondément reconnaissant, ce dernier lui demanda :
    — Avez-vous tué l’homme au
mousquet ?
    — Non, répondit Gonnosuke en
souriant. Pas moi ; mon gourdin. Je savais que d’ordinaire vous pouviez
vous charger de ce type de gens ; mais puisqu’ils entendaient se servir
d’une arme à feu, j’ai décidé d’intervenir. Alors, je suis arrivé ici avant eux
pour me glisser derrière l’homme pendant qu’il faisait encore sombre.
    Ils examinèrent les cadavres. Sept
avaient été tués au bâton, seulement cinq au sabre. Musashi déclara :
    — Je n’ai fait que me
défendre, mais ce terrain appartient au sanctuaire. Je crois que je devrais
exposer l’affaire au représentant du gouvernement.
    En redescendant de la montagne,
ils tombèrent sur un contingent de fonctionnaires armés au pont de Kosaruzawa.
Musashi raconta son histoire. Le capitaine écouta, apparemment perplexe, mais
n’en ordonna pas moins de ligoter Musashi.
    Ce dernier, choqué, demanda
pourquoi.
    — Allez, ordonna le
capitaine.
    Quelle que fût l’irritation de
Musashi d’être traité en criminel, une seconde surprise l’attendait. Plus bas
au flanc de la montagne, il y avait d’autres fonctionnaires. Lorsqu’ils arrivèrent
en ville, sa garde ne comprenait pas moins d’une centaine d’hommes.
     
     
     
Codisciples
     
    — Allons, assez pleuré, dit
Gonnosuke en serrant Iori contre sa poitrine. Tu es un homme, non ?
    — C’est parce que je suis un
homme... que je pleure.
    Il leva la tête, ouvrit la bouche
toute grande et hurla vers le ciel.
    — Ils n’ont pas arrêté Musashi.
C’est lui qui s’est rendu.
    Les paroles bénignes de Gonnosuke
masquaient sa propre inquiétude.
    — ... Allons, partons,
maintenant.
    — Non ! Pas avant qu’ils
le ramènent.
    — Ils le relâcheront bientôt.
Ils ne pourront faire autrement. Tu veux donc que je te laisse tout seul
ici ?
    Gonnosuke s’éloigna de quelques
pas.
    Iori ne bougea pas. A cet instant,
le chien de Baiken jaillit des bois, le museau ensanglanté.
    — Au secours ! cria Iori
en courant se réfugier près de Gonnosuke.
    — Tu n’en peux plus,
hein ? Ecoute : veux-tu que je te porte sur mon dos ?
    Iori, enchanté, marmonna des
remerciements, grimpa sur le dos offert, et entoura de ses bras les larges
épaules.
    A la fin de la fête, la veille au
soir, les visiteurs étaient repartis. Une brise légère poussait des enveloppes
de bambou et des bouts de papier le long des rues désertes.
    En passant devant la maison de thé
Oinu, Gonnosuke jeta un coup d’œil à l’intérieur, désireux de ne pas se faire
remarquer. Mais Iori s’exclama de sa voix flûtée :
    — Voilà la femme qui s’est
enfuie !
    — Je pensais bien la trouver
ici.
    Il s’arrêta et se demanda tout
haut :
    — ... Si les fonctionnaires
ont arrêté Musashi, pourquoi ne l’ont-ils pas arrêtée, elle aussi ?
    Quand Okō vit Gonnosuke, ses
yeux étincelèrent de colère. Comme elle paraissait rassembler en hâte ses
affaires, Gonnosuke lui demanda en riant :
    — ... On part en
voyage ?
    — Ça ne vous regarde pas. Ne
croyez pas que je ne sache pas qui vous êtes, sale mouchard. Vous avez tué mon
mari !
    — Vous l’avez cherché.
    — Je me vengerai, un de ces
jours.
    — Diablesse ! cria Iori
par-dessus la tête de Gonnosuke.
    Okō se retira

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