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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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dans
l’arrière-salle avec un rire de mépris :
    — Vous avez du toupet de dire
du mal de moi, alors que vous êtes les voleurs qui ont cambriolé le trésor.
    — Qu’est-ce que c’est que
cette histoire ?
    Gonnosuke laissa glisser Iori à
terre pour entrer dans la maison de thé.
    — ... Qui traitez-vous de
voleurs ?
    — Je vois clair dans votre
jeu.
    — Répétez ce que vous venez
de dire.
    —  Voleurs !
    Alors que Gonnosuke l’attrapait
par le bras, elle se retourna et le frappa d’un poignard. Sans recourir à son
gourdin, il lui arracha le poignard et l’envoya s’étaler dans la rue. Okō
se releva d’un bond et cria :
    — Au secours ! Au
voleur ! On m’attaque !
    Gonnosuke visa et lança le
poignard. Il s’enfonça dans le dos, et la pointe ressortit par-devant. Okō
s’abattit, face contre terre.
    Surgi de nulle part, Kuro bondit
sur le corps ; d’abord, il engloutit voracement le sang, puis leva la tête
pour hurler à la lune.
    — Regardez ses yeux !
s’exclama Iori, horrifié.
    Les appels au secours d’Okō
étaient parvenus aux oreilles des villageois surexcités. Un peu avant l’aube,
on s’était introduit par effraction dans le trésor du temple. Il s’agissait manifestement
de gens du dehors : le trésor religieux – sabres et miroirs anciens,
etc. — avait été laissé intact, mais une fortune en poudre d’or, or en barres
et espèces, accumulée sur une période de nombreuses années, manquait. La
nouvelle, qui avait filtré lentement, n’était pas encore confirmée. L’effet du
cri d’Okō, preuve la plus tangible jusque-là, fut électrisant.
    — Les voilà !
    — A l’Oinu !
    Ces cris attirèrent une foule
encore plus vaste, armée d’épieux de bambou, de fusils à sangliers, de gourdins
et de pierres. En un rien de temps, l’on eût dit que tout le village, assoiffé
de sang, cernait la maison de thé.
    Gonnosuke et Iori s’enfuirent
par-derrière, et, durant les quelques heures qui suivirent, passèrent d’une
cachette à l’autre. Mais ils tenaient maintenant une explication : l’on
avait arrêté Musashi non pour le « crime » qu’il était sur le point
d’avouer mais en tant que voleur. Ils n’échappèrent aux derniers de leurs
poursuivants qu’au col de Shōmaru.
    — D’ici, on peut voir la
plaine de Musashino, dit Iori. Je me demande ce que devient mon maître.
    — Hum... Je suppose qu’il se
trouve en prison à l’heure qu’il est, et qu’on l’interroge.
    — Est-ce qu’il n’y a pas
moyen de le tirer de là ?
    — Il doit bien y en avoir un.
    — Je vous en prie, faites
quelque chose. Je vous en prie.
    — Inutile de supplier. Pour
moi aussi, il est une sorte de maître. Mais, Iori, tu ne sers pas à grand-chose
ici. Es-tu capable de rentrer seul chez toi ?
    — Je pense, s’il le faut.
    — Bon.
    — Et vous ?
    — Je retourne à Chichibu.
S’ils refusent de relâcher Musashi, je le tirerai de là par un moyen
quelconque. Même si je dois pour cela démolir la prison.
    Pour souligner son propos, il
frappait le sol de son gourdin. Iori, témoin de la puissance de cette arme,
s’empressa d’acquiescer.
    — ... Voilà un garçon
raisonnable. Tu retournes surveiller les affaires jusqu’à ce que je ramène
Musashi sain et sauf.
    Il prit son gourdin sous son bras,
et retourna vers Chichibu. Iori ne souffrait pas de solitude ; il n’avait
pas peur et ne craignait pas de se perdre. Mais il avait affreusement sommeil
et, tout en cheminant sous le soleil brûlant, à peine pouvait-il garder les
yeux ouverts. A Sakamoto, il vit un Bouddha de pierre au bord du chemin, et se
coucha dans son ombre.
    Lorsqu’il se réveilla, le soir
tombait ; il entendait parler à voix basse, de l’autre côté de la statue.
Pour ne pas paraître indiscret, il feignit de continuer à dormir.
    Ils étaient deux, l’un assis sur
une souche, et l’autre sur une pierre. Attachés à un arbre, non loin de là,
deux chevaux avec des coffres laqués suspendus de chaque côté de leur selle.
Une étiquette en bois, fixée à l’un des coffres, indiquait :
« Province de Shimotsuke. Pour la construction de l’enceinte ouest. Fournisseur
de laque du Shôgun. »
    Aux yeux d’Iori, qui les épiait
maintenant de l’autre côté de la statue, ils ne ressemblaient pas aux habituels
fonctionnaires bien nourris des châteaux. Ils avaient le regard trop aigu, le
corps trop musclé. Le plus vieux était un homme

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