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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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d’Osaka, ces fleurs voyantes de l’époque,
fleurissent ou tombent.
    Quelques minces rayons de soleil
filtraient à travers les nuages ; durant un long moment, aucune des
silhouettes ne bougea, bien qu’aucune n’eût complètement perdu connaissance.
Akemi finit par murmurer :
    — Regarde, Matahachi :
de l’eau.
    Devant eux, deux seaux d’eau,
chacun muni d’une louche, témoignaient que le Commissariat n’était pas tout à
fait sans cœur. Après avoir avalé plusieurs gorgées, Akemi tendit la louche à
Matahachi. Comme il restait sans réaction, elle lui demanda :
    — ... Que se passe-t-il ?
Tu n’en veux pas ?
    Lentement, il tendit la main et
prit la louche. Une fois qu’elle eut touché ses lèvres, il but avidement.
    — ... Matahachi, es-tu devenu
prêtre ?
    — Hein ?... C’est
tout ?
    — Qu’est-ce qui est
tout ?
    — Le châtiment est
terminé ? Ils ne nous ont pas encore coupé la tête.
    — Ils ne devaient pas le
faire. Tu n’as donc pas entendu l’homme lire les sentences ?
    — Qu’est-ce qu’il a
dit ?
    — Il a dit que nous devions
être bannis d’Edo.
    — Je suis vivant !
s’écria-t-il d’une voix aiguë.
    Fou de joie, il se leva d’un bond
et s’éloigna sans même se retourner pour jeter un regard à Akemi. Celle-ci
porta les mains à sa tête et se mit à s’occuper de sa chevelure. Puis elle
ajusta son kimono et serra son obi.
    — Honteux, murmura-t-elle
avec une grimace.
    Matahachi n’était plus qu’un point
à l’horizon.
     
     
     
Le défi
     
    Au bout de quelques jours à peine
à la résidence Hōjō, Iori s’ennuya. Il n’y avait rien d’autre à faire
qu’à jouer.
    — Quand Takuan
revient-il ? demanda-t-il un matin à Shinzō, désireux en réalité de
savoir ce qui était arrivé à Musashi.
    — Mon père est encore au
château ; je suppose donc que Takuan y est aussi, répondit Shinzō.
Ils reviendront tôt ou tard. Pourquoi ne t’amuses-tu pas avec les
chevaux ?
    Iori courut à l’écurie et jeta une
selle laquée et nacrée sur son coursier favori. Il avait monté ce cheval, la
veille et l’avant-veille, sans le dire à Shinzō. En recevoir
l’autorisation le rendait fier. Il monta et franchit le portail de derrière au
grand galop.
    Les maisons des daimyōs, les
sentiers à travers champs, les rizières, les forêts : à peine avait-il le
temps de les voir qu’il les avait dépassés. Courges rouge vif et herbes rousses
proclamaient que l’automne était à son apogée. La chaîne de Chichibu se
dressait au fond de la plaine de Musashino. « Il est quelque part dans ces
montagnes », songea Iori. Il se représentait son maître bien-aimé en
prison, et les larmes, sur ses joues, donnaient au vent une apaisante
fraîcheur.
    Pourquoi ne pas aller voir
Musashi ? Sans réfléchir davantage, il fouetta le cheval.
    Après avoir parcouru plus d’un
kilomètre à bride abattue, il freina le cheval en se disant :
« Peut-être qu’il est retourné à la maison. » Il trouva la nouvelle
maison terminée, mais inhabitée. A la rizière la plus proche, il cria aux paysans
qui récoltaient leur riz :
    — Quelqu’un a-t-il vu mon
maître ?
    En réponse, ils secouèrent
tristement la tête. Alors, il fallait que ce fût Chichibu. A cheval, il pouvait
faire le voyage en une journée.
    Au bout d’un moment, il arriva au
village de Nobidome. L’entrée du village était pratiquement obstruée par des montures
de samouraïs, des chevaux de somme, des malles, des palanquins et quarante à
cinquante samouraïs en train de déjeuner. Iori fit demi-tour afin de chercher
un chemin pour contourner le village.
    Trois ou quatre serviteurs de
samouraïs lui coururent après :
    — Halte-là, espèce de
coquin !
    — C’est à moi que vous
parlez ? demanda Iori, furieux.
    — Descends de cheval !
    Ils le cernaient maintenant de
toutes parts.
    — Pourquoi ? Je ne vous
connais même pas.
    — Tais-toi et descends.
    — Non ! Vous ne m’aurez
pas.
    Avant qu’il se rendît compte de ce
qui lui arrivait, l’un des hommes lui souleva la jambe droite en l’air, ce qui
le fit basculer de l’autre côté du cheval.
    — Quelqu’un veut te voir.
Viens avec moi.
    Il saisit Iori au collet, et
l’entraîna vers une maison de thé du bord de la route. Osugi se tenait
au-dehors, une canne à la main. D’un geste de l’autre main, elle congédia les
serviteurs. En tenue de voyage, elle accompagnait tous ces

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