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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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cria-t-il.
    — Que... quoi ?
    Elle était prête à courir après
lui, mais Kojirō lui saisit le bras pour la retenir.
    — Laissez, dit-il avec un
sourire. Ce n’est qu’un enfant.
    Puis il cria à Iori :
    — ... Tu n’as rien de mieux à
dire ?
    — Non...
    Des larmes de colère lui montaient
aux yeux.
    — ... Mais vous le
regretterez. Il est impossible que Musashi soit vaincu par un homme comme vous.
    — Tu es bien comme lui !
Il ne faut jamais dire : « Fontaine... » Mais j’aime la façon
dont tu prends sa défense. Si jamais il meurt, viens à moi. Je te ferai
ratisser le jardin, ou quelque chose de ce genre.
    Ne s’apercevant pas que
Kojirō ne faisait que le taquiner, Iori se sentit profondément vexé. Il
ramassa une pierre. Quand il leva le bras pour la lancer, Kojirō le fixa
des yeux.
    — ... Ne fais pas ça, dit-il
d’une voix calme, mais forte.
    Iori, que les yeux avaient frappé
comme deux balles de fusil, lâcha la pierre et reprit sa course. Il courut,
courut jusqu’à ce que, complètement épuisé, il s’effondrât au milieu de la
plaine de Musashino.
     
    Il resta assis là deux heures, à
penser à l’homme qu’il révérait comme étant son maître. Bien qu’il sût que
Musashi avait beaucoup d’ennemis, il le considérait comme un grand homme, et
voulait devenir un grand homme lui-même. Croyant devoir faire quelque chose
pour remplir ses obligations envers son maître et assurer sa sécurité, il résolut
de développer ses propres forces aussi rapidement que possible.
    Puis le souvenir de la lueur
terrifiante, dans les yeux de Kojirō, revint le hanter. Il se demanda si
Musashi pourrait vaincre un homme aussi fort ; pessimiste, il conclut que
même son maître devrait étudier et s’entraîner davantage. Il se leva.
    La brume blanche qui dévalait des
montagnes se répandait sur la plaine. Décidant d’aller à Chichibu remettre la
lettre de Kojirō, il se rappela soudain le cheval. Dans la crainte que des
bandits ne s’en fussent emparés, il chercha frénétiquement, l’appela, le siffla
à chaque pas.
    Il crut entendre un bruit de
sabots venir de la direction de ce qu’il prenait pour un étang. Il y courut.
Mais il n’y avait ni cheval ni étang. Rien que la brume.
    — C’est bien Iori, n’est-ce
pas ?
    — Je crois que oui.
    Iori se tourna vers les voix et
les deux silhouettes humaines qui se détachaient en noir contre le ciel du
soir.
    —  Sensei  ! cria
Iori, qui trébucha en courant vers le cavalier. C’est vous !
    Fou de joie, il se cramponnait à
l’étrier, les yeux levés pour s’assurer qu’il ne rêvait pas.
    — Qu’est-il arrivé ?
demanda Musashi. Que fais-tu donc, seul ici ?
    Le visage de Musashi paraissait
émacié – était-ce le clair de lune ? — mais la voix chaleureuse
était ce qu’Iori avait faim d’entendre depuis des semaines.
    — Je pensais aller à
Chichibu...
    Iori aperçut la selle.
    — ... Comment, mais c’est le
cheval que je montais !
    — Il est à toi ? demanda
Gonnosuke en riant.
    — Oui.
    — Nous ne savions pas à qui
il appartenait. Il errait près du fleuve Iruma ; aussi, je l’ai pris pour
un présent du ciel à Musashi.
    — Le dieu de la plaine doit
avoir envoyé le cheval à votre rencontre, dit Iori avec une sincérité parfaite.
    — Ton cheval, dis-tu ?
Cette selle ne saurait appartenir à un samouraï qui gagne moins de cinq mille
boisseaux.
    — Eh bien, il est en réalité
à Shinzō.
    — Tu as donc séjourné chez
lui ? demanda Musashi en mettant pied à terre.
    — Oui. Takuan m’y a emmené.
    — Et notre nouvelle
maison ?
    — Elle est finie.
    — Bon. Nous pouvons y
retourner.
    —  Sensei ...
    — Oui ?
    — Vous êtes si maigre !
Pourquoi ?
    — J’ai passé un bon bout de
temps à méditer.
    — Comment êtes-vous sorti de
prison ?
    — Gonnosuke te le racontera
plus tard. Pour le moment, disons que j’avais les dieux avec moi.
    — Ne t’inquiète plus, Iori,
intervint Gonnosuke. Personne ne doute de son innocence.
    Soulagé, Iori devint très
bavard : il leur raconta sa rencontre avec Jōtarō, et le départ
de Jōtarō pour Edo. Quand il en vint à la « répugnante
vieille » qui s’était présentée à la résidence Hōjō, il se
rappela la lettre de Kojirō.
    — ... Ah ! j’oubliais
quelque chose d’important ! s’exclama-t-il en tendant la lettre à Musashi.
    — Une lettre de
Kojirō ?
    Surpris, il la tint

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