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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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de
derrière, qui servait aux commerçants et à d’autres personnes ayant affaire au
château. Elle était gardée par un samouraï armé d’une lance. Il adressa un
salut de la tête et un sourire à Otsū. Ushinosuke était lui aussi une
silhouette familière, et le garde le laissa franchir la porte sans vérifier
l’autorisation écrite, pour le garçon, de se trouver dans l’enceinte du château.
Les gens qui se trouvaient dans les champs et sur la route saluaient cordialement
Otsū, qu’ils la connussent ou non. Quand les demeures se firent plus
clairsemées, elle se retourna vers le château blanc niché au pied de la
montagne, et dit :
    — Je pourrai rentrer avant la
nuit ?
    — Sûr, mais de toute façon je
vous raccompagnerai.
    — Le village d’Araki est
au-delà de Tsukigase, n’est-ce pas ?
    — Ça n’a pas d’importance.
    Bavardant de choses et d’autres,
ils passèrent devant chez un marchand de sel où un homme troquait de la viande
de sanglier contre un sac de sel. Sa transaction terminée, il sortit et suivit
la route derrière eux. Avec la neige qui fondait, la route devenait de plus en
plus mauvaise. Les passants étaient rares.
    — Ushinosuke, dit Otsū,
tu viens toujours à Koyagyū, n’est-ce pas ?
    — Oui.
    — Le château d’Ueno n’est
donc pas plus proche du village d’Araki ?
    — Si, mais au château d’Ueno,
il n’y a pas de grand homme d’épée comme le seigneur Yagyū.
    — Tu aimes donc l’épée ?
    — Oui.
    Il arrêta le bœuf, lâcha la corde,
et descendit en courant jusqu’au bord du cours d’eau. Il y avait un pont dont
une poutre était tombée. Il la remit en place, et attendit que l’homme qui se
trouvait derrière eux traversât le premier.
    Cet homme avait l’air d’un rōnin.
En dépassant Otsū, il la considéra effrontément puis se retourna plusieurs
fois du pont et de l’autre rive avant de disparaître dans le pli de la
montagne.
    — Qui crois-tu que ce
soit ? demanda Otsū, nerveuse.
    — Il vous a fait peur ?
    — Non, mais...
    — Il y a des tas de rōnins
dans les montagnes, par ici.
    — Vraiment ? fit-elle,
mal à l’aise.
    En se retournant, Ushinosuke lui
déclara :
    — Otsū, je me demande si
vous accepteriez de m’aider. Croyez-vous que vous pourriez demander à Maître
Kimura de m’engager ? Je veux dire, vous savez bien : je pourrais
ratisser, tirer de l’eau... faire des choses de ce genre.
    Depuis peu, le garçon avait reçu
de Sukekurō la permission spéciale d’entrer au dōjō regarder les
hommes s’entraîner ; mais déjà, il n’avait qu’une ambition. Ses ancêtres
portaient le nom de famille de Kikumura ; le chef de famille, depuis
plusieurs générations, portait le prénom de Mataemon. Ushinosuke avait décidé
que lorsqu’il deviendrait samouraï, il s’appellerait Mataemon ; mais aucun
des Kikumura n’avait fait quoi que ce soit de remarquable. Ce serait donc son
village qui lui fournirait son nom de famille, et si son rêve se réalisait, il
deviendrait universellement célèbre sous le nom d’Araki Mataemon.
    En l’écoutant, Otsū pensait à
Jōtarō ; un sentiment de solitude s’empara d’elle. Elle avait
maintenant vingt-cinq ans ; Jōtarō devait en avoir dix-neuf ou
vingt. En regardant autour d’elle les fleurs de prunier – pas encore
en plein épanouissement –, elle ne pouvait se défendre du sentiment que le
printemps était déjà passé pour elle.
    — Rentrons, Ushinosuke,
dit-elle soudain.
    — Halte ! cria une voix
masculine.
    Deux rōnins s’étaient joints
à celui du marchand de sel. Tous trois vinrent entourer le bœuf, les bras
croisés.
    — Que voulez-vous ?
demanda Ushinosuke.
    Les hommes gardaient les yeux
fixés sur Otsū.
    — Je vois ce que tu veux
dire, déclara l’un.
    — C’est une beauté,
hein ?
    — Je l’ai déjà vue quelque
part, dit le troisième. A Kyoto, je crois.
    — Elle doit être de
Kyoto ; sûrement d’aucun des villages du coin.
    — Je ne me souviens pas si
c’était à l’école Yoshioka ou ailleurs, mais je sais que je l’ai vue.
    — Vous étiez à l’école
Yoshioka ?
    — Trois ans, après
Sekigahara.
    — Si vous nous voulez quelque
chose, dites-le ! reprit Ushinosuke avec irritation. Nous voulons rentrer
avant la nuit.
    L’un des rōnins le toisa,
comme s’il s’apercevait seulement de sa présence :
    — Tu es bien d’Araki ?
L’un des fabricants de charbon de

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