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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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le moment impossible de voir
clair dans ses émotions mais il finit par laisser échapper :
    — ... J’ai résolu de ne pas
me faire prêtre... d’en revenir à la vie ordinaire. Je n’ai pas encore été
ordonné.
    — D’en revenir à la vie
ordinaire ? s’exclama Kōetsu. Si soudainement ? Hum... Vous avez
l’air étrange.
    — Je suis incapable de vous
l’expliquer pour le moment. Même si je le pouvais, j’aurais probablement l’air
d’un fou. Je viens de voir la femme avec laquelle je vivais. Et elle porte un
bébé sur le dos. Je crois qu’il est de moi.
    — Vous êtes sûr ?
    — Mon Dieu, oui...
    — Allons, calmez-vous et
réfléchissez. C’est réellement votre enfant ?
    — Oui ! Je suis
père !... Je regrette. Je ne savais pas... J’ai honte. Je ne peux la
laisser vivre ainsi... à vendre des marchandises dans un panier comme la
dernière des dernières. Je dois travailler pour élever mon enfant.
    Kōetsu et Gonnosuke se
regardaient l’un l’autre, consternés. Bien qu’il ne fût pas tout à fait sûr que
Matahachi eût toute sa tête, Kōetsu lui dit :
    — Je suppose que vous savez
ce que vous faites.
    Matahachi retira l’habit de prêtre
qui recouvrait son kimono ordinaire, et le tendit à Kōetsu ainsi que son
chapelet :
    — Je regrette de vous
ennuyer, mais voulez-vous remettre ceci à Gudō, au Myōshinji ?
Je vous serais obligé de lui dire que je vais rester ici, à Osaka, trouver du
travail et être bon père.
    — Vous êtes bien certain que
c’est là ce que vous voulez ? Renoncer à la prêtrise, sur un coup de
tête ?
    — Oui. De toute façon, le
maître m’a dit que je pouvais retourner à la vie ordinaire à n’importe quel
moment.
    — Hum...
    — Il dit qu’il n’est pas
nécessaire d’être dans un temple pour pratiquer la discipline religieuse. C’est
plus difficile, mais il assure qu’il est plus méritoire d’être capable de se
maîtriser et de garder sa foi au milieu des mensonges, des saletés, des conflits – de
toutes les laideurs du monde extérieur –, que dans l’environnement propre
et pur d’un temple.
    — Je suis bien certain qu’il
a raison.
    — Voilà maintenant plus d’un
an que je suis auprès de lui ; or, il ne m’a pas donné de nom de prêtre.
Toujours, il m’appelle seulement Matahachi. Peut-être qu’il se produira dans
l’avenir quelque chose que j’ignore. Alors, j’irai le trouver aussitôt.
Dites-lui cela de ma part, voulez-vous ?
    Sur quoi, Matahachi s’éloigna.
     
     
     
Le bateau du soir
     
    Un seul nuage rouge, qui
ressemblait à une grande banderole, planait bas au-dessus de l’horizon. Au fond
de la mer transparente, sans ride, il y avait une pieuvre.
    Aux environs de midi, un petit
bateau s’était amarré dans l’estuaire du fleuve Shikama, discrètement hors de
vue. Maintenant, cependant que tombait le crépuscule, une mince colonne de
fumée s’élevait d’un brasero d’argile, sur le pont. Une vieille femme cassait
des morceaux de bois pour alimenter le feu.
    — As-tu froid ?
demanda-t-elle.
    — Non, répondit la jeune
fille étendue au fond du bateau derrière la natte de roseaux.
    Elle secoua faiblement la tête,
puis la leva pour considérer la vieille femme.
    — ... Ne vous inquiétez pas
pour moi, grand-mère. Vous-même, soyez prudente. Vous m’avez l’air un peu
enrouée.
    Osugi mit un pot de riz sur le
brasero pour préparer du gruau.
    — Ce n’est rien, dit-elle.
Mais tu es malade. Tu dois manger comme il faut pour te sentir forte quand
arrivera le bateau.
    Otsū retint une larme et
regarda la mer. Des bateaux péchaient la pieuvre, et il y avait deux navires
marchands. On ne voyait nulle part le vaisseau de Sakai.
    — ... Il se fait tard, dit
Osugi. On prétendait que le bateau arriverait avant le soir.
    Sa voix était légèrement
plaintive. La nouvelle du départ du bateau de Musashi s’était rapidement
répandue. Lorsqu’elle atteignit Jōtarō à Himeji, il envoya un
messager en informer Osugi. Elle, à son tour, était allée droit au Shippōji,
où Otsū était alitée, souffrant des effets des coups que lui avait
administrés la vieille femme.
    Depuis cette nuit-là, Osugi avait
imploré son pardon si fréquemment et avec tant de larmes que c’en était plutôt
devenu un fardeau pour Otsū. Celle-ci ne la tenait pas pour responsable de
sa maladie ; elle estimait qu’il s’agissait d’une rechute des maux qui
l’avaient

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