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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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fleurs d’altitude –
rhododendrons, gentianes, chrysanthèmes sauvages –, mais de nuit, là, dans
l’immense océan de ténèbres, il ne pouvait distinguer qu’un brouillard
cotonneux agrippé à la terre. Il était à environ trois kilomètres de la maison
de thé quand l’un des hommes qu’il y avait vus le héla :
    — Attendez ! Vous avez
oublié quelque chose.
    Rattrapant Musashi, l’homme lui
dit, tout essoufflé :
    — ... Dites donc, ce que vous
marchez vite ! Après votre départ, j’ai trouvé cet argent, et je vous le
rapporte. Il doit être à vous.
    Il tendait une pièce d’argent que
Musashi refusa, disant qu’elle n’était sûrement pas à lui. L’homme affirma que
si :
    — Elle doit avoir roulé dans
le coin quand vous avez laissé tomber votre bourse.
    N’ayant pas compté l’argent,
Musashi n’était pas en mesure de prouver que l’homme se trompait. Avec un mot
de remerciement, il prit la pièce et la fourra dans la manche de son kimono.
Cependant, Dieu sait pourquoi, cette manifestation d’honnêteté ne le toucha
point.
    Bien que l’homme eût accompli sa
mission, il emboîta le pas à Musashi et se mit à parler de la pluie et du beau
temps :
    — Peut-être que je suis
indiscret, mais étudiez-vous l’escrime auprès d’un maître célèbre ?
    — Non. Je pratique mon propre
style.
    Cette réponse lapidaire ne
découragea pas l’homme, qui déclara que lui-même avait été samouraï, et
ajouta :
    — Mais pour le moment, j’en
suis réduit à vivre ici, dans les montagnes.
    — Vraiment ?
    — Oui. Les deux autres, de
là-bas, aussi. Nous étions tous des samouraïs. Maintenant, nous gagnons notre
vie à couper des arbres et à cueillir des herbes. Nous ressemblons au dragon de
la fable, qui attend son heure dans un étang. Je ne prétends pas être Sano
Genzaemon, mais le moment venu j’empoignerai mon vieux sabre, je mettrai mon
armure rouillée, et j’irai me battre pour un grand daimyō quelconque. Je
vis dans l’attente de ce jour-là !
    — Vous êtes pour Osaka ou
pour Edo ?
    — Peu importe. Le principal,
c’est d’être dans le camp de quelqu’un ; sinon, je gâcherai ma vie à
traînasser par ici.
    Musashi eut un rire poli.
    — Merci de m’avoir rapporté
l’argent.
    Puis, pour essayer de semer
l’homme, il se mit à faire de longues enjambées rapides. L’homme ne décollait
pas. Il essayait aussi de presser Musashi du côté gauche, empiétement que
n’importe quel homme d’épée expérimenté considérerait comme suspect. Mais au
lieu de révéler sa circonspection, Musashi ne faisait rien pour protéger son
flanc gauche. L’homme devenait de plus en plus cordial :
    — Puis-je vous faire une
proposition ? Si vous voulez, pourquoi ne viendriez-vous pas passer la
nuit chez nous ? Après le col de Wada, vous avez encore devant vous
Daimon. Vous pourriez le passer demain matin mais il est très abrupt : une
route difficile pour un homme qui n’a pas l’habitude de ces régions.
    — Merci. Je crois que je vais
vous prendre au mot là-dessus.
    — Vous faites bien, vous
faites bien. Seulement, nous n’avons rien à vous offrir en fait de nourriture
ou d’hospitalité.
    — Je serai content d’avoir un
endroit où m’étendre. Où donc est votre maison ?
    — A environ huit cents mètres
à gauche et un peu plus haut.
    — Vous êtes vraiment en
pleine montagne, n’est-ce pas ?
    — Je vous l’ai dit, avant que
l’heure ne sonne, nous nous faisons tout petits, nous cueillons des herbes,
nous chassons, ce genre de chose. Je partage une maison avec les deux autres
hommes.
    — A propos, où sont-ils
passés ?
    — Ils doivent être encore en
train de boire. Chaque fois que nous allons là-bas, ils se soûlent, et
finalement je les ramène ivres morts. Ce soir, j’ai décidé de les laisser, tout
simplement... Prenez garde ! Il y a ici un ravin... une rivière en bas.
C’est dangereux.
    — Nous passons la
rivière ?
    — Oui. Ici, c’est étroit, et
un tronc d’arbre la traverse, juste au-dessous de nous. Une fois que nous
aurons traversé, nous tournerons à droite et grimperons le long de la berge.
    Musashi sentit que l’homme s’était
arrêté mais ne regarda pas en arrière. Il trouva le tronc, et commença à
traverser. Un instant plus tard, l’homme bondit en avant et souleva l’extrémité
du tronc pour essayer de jeter Musashi dans la rivière.
    — Qu’est-ce que

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