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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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conduite, fut déclaré innocent et mis en liberté ; mais comme il avait été présent à tout ce qui s’était passé la nuit de la mort de Porteous, on exigea de lui sous cautionnement qu’il ne s’absenterait pas de Libberton, sa résidence ordinaire, afin qu’il pût paraître comme témoin toutes les fois qu’on croirait sa présence nécessaire. Le second incident fut la disparition de Meg et de Madge Murdockson ; elles trouvèrent le moyen de se soustraire à la vigilance de la police ; et M. Sharpitlaw ayant voulu leur faire subir un nouvel interrogatoire, il fut impossible de découvrir leur retraite.
    Cependant le désir d’assurer la punition de ceux qui s’étaient rendus coupables de la mort de Porteous dicta au conseil de régence des mesures dans lesquelles on consulta le désir de la vengeance plus que le caractère du peuple et surtout celui des ministres de la religion. Un acte du parlement promit une récompense de deux cents livres sterling à quiconque découvrirait un des auteurs ou complices du meurtre de Porteous ; et, par une disposition sévère et inusitée, la peine de mort fut prononcée contre quiconque cacherait les coupables. Mais ce qui souleva tous les esprits, ce fut une clause qui ordonnait que cet acte serait lu par le ministre dans chaque église le premier dimanche de chaque mois, avant le sermon. Les ministres qui refuseraient d’obéir à cet ordre seraient déclarés pour une première fois inhabiles à occuper en Écosse aucune fonction ou à donner aucun vote dans les tribunaux ecclésiastiques, et, pour la seconde, incapables d’obtenir aucun grade ecclésiastique en Écosse.
    Ce dernier ordre réunissait dans une même cause ceux qui pouvaient se réjouir seulement de la mort de Porteous sans oser en approuver la forme illégale, et ces presbytériens plus scrupuleux qui estimaient que prononcer même le nom de lords spirituels dans une chaire écossaise, c’était en quelque sorte reconnaître l’épiscopat, et que l’injonction de la législature était un empiétement du gouvernement civil sur le droit divin du Presbytère, puisqu’à l’assemblée générale seule, représentant le chef invisible de l’Église, appartenait le droit unique et exclusif de régler tout ce qui concernait le culte public. Plusieurs personnes, encore de différentes opinions politiques ou religieuses, peu touchées, par conséquent, de ces considérations, croyaient voir dans un acte si violent du parlement un esprit de vengeance indigne de la législature d’un grand État, et comme un des sein prémédité de fouler aux pieds les droits et les priviléges de l’Écosse. Les diverses mesures adoptées contre les chartes et les libertés d’Édimbourg pour punir cette ville du tumulte d’une populace violente et désordonnée furent regardées par bien des gens comme un prétexte qu’on avait saisi pour humilier l’antique métropole de l’Écosse. En un mot, on avait excité généralement le mécontentement et la désaffection par ces mesures inconsidérées.
    Ce fut dans ces entrefaites qu’on fixa le jour où devait avoir lieu le jugement d’Effie Deans, qui était en prison depuis plusieurs semaines. Peu de jours auparavant, M. Middleburgh se rendit chez le père de la pauvre fille. Il choisit un beau jour pour cette promenade.
    L’excursion paraissait assez longue dans ce temps-là pour un digne bourgeois de cette ville, quoique aujourd’hui la plupart d’entre eux aient des maisons de campagne à une distance plus considérable. Une promenade de trois quarts d’heure, faite du pas convenable à la gravité d’un magistrat, suffit pourtant pour conduire le bienveillant bailli aux rochers de Saint-Léonard et à l’humble demeure de David Deans.
    Le vieillard était assis à sa porte sur un banc de gazon et s’occupait à raccommoder un harnais de ses propres mains ; car à cette époque tous les ouvrages qui demandaient un degré de soin et d’adresse un peu plus qu’ordinaire étaient le partage du chef de famille, même quand il jouissait d’une certaine aisance. Il leva la tête en voyant un étranger s’approcher, et n’interrompit pas son travail. Il était impossible de découvrir sur son visage ou dans son maintien aucun signe des angoisses intérieures qui l’agitaient ; M. Middleburgh espéra un instant que Deans lui prouverait de quelque manière qu’il s’était aperçu de sa présence et qu’il ouvrirait la conversation ;

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