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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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malgré lui, l’avocat du roi à essayer si, en donnant à l’acte du parlement porté pour prévenir ce crime, toute l’extension et la force dont il était susceptible, il ne pourrait pas le rendre plus rare.
    – « Je crois, dit-il, pouvoir prouver, par les déclarations des témoins et celles de l’accusée elle-même, qu’elle est dans le cas prévu par le statut. L’accusée n’avait communiqué sa grossesse à personne ; elle en a elle-même fait l’aveu. Ce secret est le premier point sur lequel se fonde la prévention. Il conste de la même déclaration qu’elle a mis au monde un enfant mâle, et dans des circonstances qui ne donnent que trop de raisons de croire qu’il est mort par les mains ou du consentement de la malheureuse mère. » – Il n’était cependant pas nécessaire à l’avocat du roi de donner des preuves positives que l’accusée était complice du meurtre, ni même d’établir que l’enfant avait péri ; il lui suffisait pour soutenir l’accusation qu’il eût disparu. D’après la sévérité nécessaire de la loi, celle qui cachait sa grossesse, et se passait des secours presque indispensables lors de l’accouchement, était supposée avoir médité la mort de son fruit. À moins qu’elle ne parvînt à prouver que l’enfant était mort naturellement, ou à le produire en vie, elle devait être déclarée coupable, et condamnée à mort en conséquence.
    L’avocat de l’accusée, homme renommé dans sa profession, ne prétendit pas réfuter directement les argumens de l’avocat du roi.
    – « Il suffit à Vos Seigneuries, observa-t-il, de savoir que telle est la loi, et le ministère public a eu le droit de réclamer le cas de relevance ; mais j’espère atténuer l’accusation. L’histoire de ma cliente est courte, mais bien triste. Elle a été élevée dans les plus austères principes de la religion et de la vertu ; c’est la fille d’un homme estimable, qui, dans les temps critiques, s’est fait connaître par son courage en souffrant la persécution pour sa conscience. »
    David Deans se leva par une sorte de mouvement convulsif, en entendant parler de lui de cette manière, et se rassit au même instant en s’appuyant la tête sur les deux mains. Les avocats whigs présens à la séance firent entendre un léger murmure d’approbation, tandis que les torys au contraire se mordaient les lèvres.
    – « Quelque opinion que nous puissions avoir des dogmes religieux de cette secte, continua l’avocat, qui sentait la nécessité de se concilier la faveur des deux partis, personne ne peut nier que la morale n’en soit pure, et que les enfans n’y soient élevés dans la crainte de Dieu. C’est pourtant la fille d’un tel homme qu’on citerait devant un jury pour la convaincre d’un crime appartenant plutôt à un pays païen ou aux nations sauvages qu’à un royaume chrétien et civilisé. Je ne nierai pas que, malgré les excellens principes qu’elle avait reçus, la malheureuse fille n’ait cédé, dans un moment de faiblesse, aux artifices d’un séducteur qui cache sous un extérieur prévenant une âme capable de tous les crimes, qui lui avait promis de l’épouser, et qui aurait peut-être exécuté cette promesse, si son emprisonnement, sa condamnation à mort, sa fuite et la nécessité de se cacher, n’y eussent mis obstacle. En un mot, messieurs, l’auteur des malheurs de ma cliente, le père de l’enfant dont la disparition est un mystère, est le trop célèbre Georges Robertson, le complice de Wilson, et le principal auteur de l’insurrection qui se termina par la mort de Porteous. »
    – Je suis fâché d’interrompre l’avocat dans une telle cause, dit le président mais je dois lui rappeler que tous ces faits sont étrangers à l’affaire dont il s’agit.
    L’avocat répondit au président par un salut. – Il avait cru nécessaire, reprit-il, de parler de Robertson, parce que la position où se trouvait cet homme rendait assez raison du silence sur lequel l’avocat du roi s’était appuyé pour prouver que sa cliente méditait le meurtre de son enfant. Elle n’avait pas déclaré à ses amies qu’elle avait été séduite ; – et pourquoi ne l’avait-elle pas fait ? – Parce qu’elle espérait tous les jours que son honneur lui serait rendu par celui qui le lui avait ravi, et qu’elle croyait en état et dans l’intention de réparer, en l’épousant, les torts dont il était coupable

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