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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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donner le jour. Qu’est-il devenu ? sa disparition ou sa mort est-elle votre ouvrage ou celui de quelqu’autre personne ? c’est ce que Dieu et votre conscience ne peuvent ignorer. Malgré la recommandation que l’humanité des jurés a faite en votre faveur, je ne puis vous donner aucune espérance de pardon. Ne comptez donc pas que votre vie puisse se prolonger au-delà du terme fixé par la sentence de la cour. Nous l’avons reculé autant que la loi le permettait, pour vous laisser le temps de vous réconcilier avec le ciel. Vous pouvez appeler près de vous tel ministre que vous voudrez choisir ; ne pensez plus à ce monde, et préparez-vous, par le repentir, à la mort et à l’éternité. Exécuteur de la justice, faites lecture de la sentence.
    L’exécuteur des hautes œuvres en Écosse est chargé de faire la lecture des condamnations à mort, et il semble qu’en passant par sa bouche, elles acquièrent un nouveau degré d’horreur. Lorsqu’il se présenta vers le bureau des juges, chacun recula comme par instinct à la vue de cette figure hideuse, vêtue d’un habit étrange, noir et gris, avec des passemens de galons. On se serait regardé comme souillé par le seul contact de ses vêtemens. Il paraissait sentir lui-même qu’il était l’objet d’une horreur générale, et, comme les oiseaux de ténèbres qui se dérobent au grand jour, il ne se montrait qu’à regret en public et à l’air pur, malgré son brutal endurcissement.
    Répétant chaque phrase après le greffier de la cour, il murmura la sentence qui condamnait Euphémie Deans à être reconduite dans la prison d’Édimbourg, pour y être détenue pendant six semaines, à compter de ce jour, et à l’expiration de ce terme être conduite le mercredi… jour de… à la place ordinaire des exécutions, pour y être pendue jusqu’à ce que mort s’ensuivît ; Et voilà la sentence que je prononce, ajouta le bourreau en grossissant sa voix avec emphase.
    Il disparut aussitôt, semblable à un esprit de vengeance qui vient d’accomplir un sinistre message sur la terre ; mais l’impression d’horreur que sa présence avait excitée dura encore long-temps après son départ.
    La malheureuse criminelle, car c’est ainsi qu’il faut maintenant la nommer, quoique naturellement plus susceptible et moins résignée que son père et sa sœur, prouva en cette circonstance qu’elle participait à leur fermeté. Elle était restée debout et immobile, tandis qu’on lisait la sentence, et avait fermé les yeux en voyant paraître le bourreau ; mais dès que cet homme odieux se fut retiré, elle fut la première à rompre le silence.
    – Que Dieu vous pardonne, milords, dit-elle : ne trouvez pas mauvais que je fasse ce souhait. Quel est celui de nous qui n’a pas besoin de pardon ? Quant à moi, je ne puis vous blâmer : vous avez agi d’après votre conscience. Si je n’ai pas causé la mort de mon pauvre enfant, vous avez tous vu que j’ai causé aujourd’hui celle de mon malheureux père. Je reçois donc votre sentence comme une punition des hommes et de Dieu. Mais Dieu est plus miséricordieux pour nous que nous ne le sommes les uns envers les autres.
    Le président leva la séance : Effie fut reconduite en prison, et le public sortit de la salle d’audience avec autant de tumulte qu’il y était entré, chacun se pressant, se poussant et s’agitant des coudes et des épaules pour se faire jour à travers la foule. La plupart oublièrent, en reprenant leurs occupations ordinaires, les diverses émotions qu’ils avaient éprouvées : les hommes de loi, endurcis par l’habitude de voir de pareilles scènes, n’y étaient pas plus sensibles que des chirurgiens qui voient pratiquer une opération de leur art, et ils s’en retournèrent en discutant froidement le principe de la condamnation qui venait d’être prononcée, la nature des preuves produites contre l’accusée, les dépositions des témoins, les discours des avocats, et même ceux du président.
    Les spectatrices, dont le cœur est toujours plus ouvert à la compassion, se récriaient vivement contre la dureté du juge, qui n’avait laissé aucun espoir de pardon.
    – Il lui convient bien, disait mistress Howden, de dire à la pauvre créature qu’elle doit se disposer à la mort, quand un homme aussi honnête et aussi instruit que M. John Kirk a pris la peine d’intercéder pour elle !
    – Oui, voisine, dit miss Damahoy, en relevant sa

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