Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
première fois qu’elle a besoin de la protection d’un étranger ! Adieu, Effie, adieu, ne me dites rien ! Il ne faut pas que je pleure maintenant, déjà la tête me tourne.
    S’arrachant des bras de sa sœur, elle sortit de la chambre. Ratcliffe la suivit, et lui fit signe d’entrer avec lui dans une petite pièce, d’un air qui semblait annoncer qu’il avait quelque chose d’important à lui communiquer. Elle le suivit, non sans un tremblement involontaire.
    – Pourquoi tremblez-vous ? lui dit-il : diable ! vous n’avez rien à craindre. Je ne vous veux que du bien ; je vous respecte : je ne puis m’en empêcher. Écoutez-moi. Vous voulez aller à Londres ? vous avez raison. Vous avez tant de courage, Dieu me damne ! qu’il est possible que vous réussissiez. Mais diable ! il ne faut pas aller trouver le roi de but en blanc ! il faut vous faire quelque ami. Essayez de voir le duc ; oui, voyez Mac-Callumore, c’est l’ami des Écossais. Je sais que les grands ne l’aiment point, mais ils le craignent, c’est la même chose. Connaissez-vous quelqu’un qui puisse vous donner une lettre pour lui ?
    – Le duc d’Argyle ! s’écria Jeanie : est-il parent du seigneur du même nom qui a souffert la persécution du temps de mon père ?
    – C’est son fils ou son petit-fils, je crois. Mais qu’importe ?
    – Que Dieu soit loué ! s’écria Jeanie.
    – Oui, oui, vous autres Whigs, vous louez Dieu à chaque instant du jour : c’est fort bien, mais diable !… écoutez-moi, j’ai un secret à vous dire. Sur les confins de l’Écosse et de l’Angleterre, et surtout dans le comté d’York, il est possible que vous rencontriez des gens qui ne sont pas les plus polis du monde. Mais du diable si l’un d’eux touche une connaissance de Daddy Rat ! Quoique je sois retiré des affaires publiques, ils savent que je puis encore leur faire du bien ou du mal ; et il n’y en a pas un qui exerce le métier seulement depuis un an, soit sur les côtes, soit sur un grand chemin, qui ne respecte ma passe et ma signature plus que celles de tous les juges de paix des deux royaumes. Mais c’est le latin des voleurs pour vous.
    Il se servait en effet d’un argot à peu près inintelligible pour Jeanie. La pauvre fille était impatiente de lui échapper, mais il la força d’attendre, et griffonnant quelques lignes sur un morceau de papier sale, il le plia en quatre, et le présenta à Jeanie. Comme elle semblait hésiter à le prendre : – Prenez donc ! s’écria-t-il, prenez ! craignez-vous qu’il ne vous morde ? que diable ! s’il ne vous fait pas de bien, il ne vous fera pas de mal. N’oubliez pas de le montrer, si vous rencontrez quelqu’un des clercs de Saint-Nicolas.
    – Hélas, je ne vous comprends pas, lui dit-elle.
    – Je veux dire, si vous tombez aux mains des voleurs, ma précieuse, voilà une phrase de l’Écriture, si vous en voulez une ; le plus audacieux d’entre eux respectera le griffonnage de ma plume d’oie. Maintenant partez, et tâchez de voir le duc d’Argyle. Si quelqu’un peut vous servir dans l’affaire, c’est lui.
    Après avoir jeté un dernier regard d’inquiétude sur les murs noircis et les fenêtres grillées de la vieille Tolbooth, et un autre sur la maison hospitalière de mistress Saddletree, Jeanie quitta Édimbourg, et ne tarda point à arriver à Saint-Léonard. Elle ne rencontra personne de sa connaissance , et elle s’en félicita. – J’ai besoin de tout mon courage, pensa-t-elle, et je dois éviter tout ce qui pourrait tendre à l’affaiblir.
    Elle envoya chercher une femme qui avait servi long-temps chez son père, et qui, ayant amassé quelque peu d’argent, vivait alors tranquillement dans une cabane voisine. Elle lui dit que des affaires l’obligeaient à faire un voyage qui durerait quelques semaines ; elle l’engagea à venir passer le temps de son absence à Saint-Léonard, et à s’y charger de tous les détails domestiques.
    May Hettly ayant consenti à cette proposition, elle lui détailla avec une précision dont elle fut elle-même surprise, dans la situation d’esprit où elle se trouvait, tous les soins dont elle aurait à s’occuper, principalement ceux dont son père devait être l’objet. Elle lui dit qu’il reviendrait probablement à Saint-Léonard le lendemain, ou du moins très incessamment ; qu’il fallait que tout fût bien en ordre à son arrivée, attendu que son esprit était déjà

Weitere Kostenlose Bücher