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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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d’être Écossaise, lui dit-elle tout bas : on pendrait bien toutes mes sœurs, et j’en ai une demi-douzaine, avant que personne s’avisât de m’envoyer seulement un mouchoir de poche.
    – Ou sans que vous fissiez rien pour les sauver, lui répondit-il sèchement. Mais je suis surpris, dit-il en regardant à sa montre, de ne pas encore entendre la cloche de l’église.
    – Diable ! M. Archibald, s’écria le capitaine de Knockdunder, voudriez-vous qu’on sonnât la cloche sans être sûr que je sois prêt ? j’en ferais manger la corde au bedeau, s’il prenait une telle liberté. Mais si vous voulez qu’on la sonne, mettons-nous en chemin, et dès qu’on me verra sur cette hauteur là-bas, je vous réponds que vous l’entendrez.
    On partit sur-le-champ, et effectivement, dès que le galon d’or du chapeau du capitaine parut comme l’étoile du soir sur la montagne, la cloche s’ébranla dans la vieille tour, et le marteau continua à en battre les parois fêlées jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés à l’église, Duncan ne cessant de répéter à ses compagnons : – Ne vous pressez pas ! ne vous pressez pas ! du diable s’ils commencent avant que j’y sois.
    En conséquence, la cloche ne cessa de faire entendre ses sons discordans que lorsque toute la compagnie entra et se plaça au banc du duc dans l’église, précédée de Duncan ; mais David Deans n’était pas avec les autres, ayant déjà pris sa place parmi les Anciens.
    Nous ne fatiguerons pas nos lecteurs des détails du cérémonial de l’ordination de Butler. Toutes les formes d’usage furent observées, et le sermon qui fut prononcé eut le bonheur de plaire à Deans, quoiqu’il n’eût duré que cinq quarts d’heure, ce qu’il appelait une assez maigre provision spirituelle.
    Le prédicateur qui l’avait prononcé partageait en grande partie les opinions du père Deans, et il s’excusa tout bas auprès de lui de sa brièveté, en lui disant qu’il avait remarqué que le capitaine bâillait d’une manière effrayante, et que, s’il l’avait retenu plus long-temps, il ne savait pas combien il aurait pu lui faire attendre le paiement du terme suivant de ses émolumens.
    Deans soupira en voyant que des motifs si humains pouvaient avoir une telle influence sur l’esprit d’un prédicateur de l’Évangile. Mais un autre incident l’avait scandalisé encore bien davantage pendant le service divin.
    Lorsque les prières furent finies, et que le sermon allait commencer, Duncan fouilla dans sa poche de cuir, suspendue sur le devant de son jupon, en tira sa pipe, et dit presque à voix haute : – J’ai oublié ma poche à tabac ! Lachlan, cours au clachan {131} , et rapporte-m’en pour un sou. – Cinq ou six bras furent à l’instant étendus vers lui, chacun lui présentant une poche à tabac. Il en prit une en faisant un léger mouvement de tête en signe de remerciement, remplit sa pipe, battit le briquet, alluma son tabac, et fuma du plus grand sang-froid pendant tout le temps du sermon. Quand il fut fini, il secoua les cendres de sa pipe, la remit dans sa poche, rendit la poche à celui à qui elle appartenait, et assista au reste de l’office avec décence et attention.
    Lorsque toutes les cérémonies furent terminées, et que Butler eut été installé, reconnu comme ministre de l’église de Knocktarlity, et investi de toutes les immunités et priviléges spirituels de cette place, Deans, qui avait gémi et murmuré de la conduite irrévérencieuse du capitaine de Knockdunder, fit part de ses pensées à Isaac Meiklehose, dont l’air grave et sérieux et les cheveux gris l’avaient disposé en sa faveur. – Un sauvage indien, lui dit-il, ne se permettrait pas d’être assis dans une église, lâchant des bouffées de fumée de tabac comme s’il était au cabaret. Comment est-il possible qu’un chrétien, qu’un homme comme il faut, se le permette ?
    – Cela n’est pas bien, répondit Meiklehose en branlant la tête, cela n’est pas bien ; mais qu’y faire ? Le capitaine a ses manières, et lui faire des représentations sur quelque chose, ce serait vouloir mettre le feu à la maison. Il tient la haute main sur tout le pays, et sans sa protection nous ne pourrions rien faire avec les montagnards. Au fond, il n’est pas méchant, et vous savez que les montagnes dominent sur les vallons.
    – Cela peut être, voisin, mais Reuben Butler n’est pas ce que je le crois, s’il

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