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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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notre premier père. Le cottage deDeans, appelé Woodend, n’était pas très éloigné de Bersheba. Il y avait eu autrefois peu de liaison entre les deux familles. Deans était un franc Écossais, rempli de préjugés contre les gens du Sud et la race du Sud. D’ailleurs, Deans, avons-nous dit, était un presbytérien déclaré, suivant avec une rigueur sentencieuse ce qu’il appelait la seule ligne directe entre les excès de la droite et les délections de la gauche. Il détestait donc et avait en horreur tous les indépendans et quiconque il supposait tenir à eux.
    Mais, malgré ces préjugés nationaux et ce zèle religieux, Deans et la veuve étaient dans une situation qui devait faire naître quelque intimité entre les deux familles. Ils avaient partagé le même danger et la même délivrance. Ils avaient besoin d’une aide mutuelle comme ces voyageurs qui, traversant un torrent, sont forcés de se tenir serrés les uns contre les autres, de peur que le courant n’emporte celui d’entre eux qui ne serait pas ainsi soutenu par les autres.
    Peu à peu, Deans laissa tomber quelques unes de ses préventions ; il trouva que mistress Butler, sans être bien solide dans le vrai témoignage contre les défections du temps, n’avait aucune opinion en faveur du parti indépendant, et n’était pas non plus une anglaise. On pouvait donc espérer que, quoiqu’elle fût la veuve d’un enthousiaste sous-officier des dragons de Cromwell, il était possible que son petit-fils ne fût ni schismatique ni anti-national, deux titres qui causaient au fermier Deans autant de terreur que les papistes et les malveillans {30} . Par-dessus tout (car Douce Davie Deans avait son côté faible) il s’aperçut que la veuve Butler le regardait avec respect, écoutait ses avis, et tolérait une allusion par-ci par-là contre les doctrines de son défunt mari (doctrines auxquelles, avons-nous dit, elle n’était nullement attachée avec chaleur), en considération des utiles conseils que le presbytérien lui donnait pour l’exploitation de sa petite ferme. Ces conseils, Deans les terminait, habituellement par : – on fait peut-être autrement en Angleterre, voisine Butler, que je sache ! ou : – c’est peut-être différent dans les pays étrangers ; ou : – ceux qui pensent différemment sur le grand fondement de notre réformation par le Covenant, bouleversant et troublant le gouvernement et la discipline de l’Église, et brisant les ciselures du temple de notre Sion, sont peut-être pour semer le clos d’avoine, mais je dis qu’il faut semer des pois, moi, des pois ! – Et, comme son avis était sensé, quoique donné sous cette forme bizarre, il était reçu avec reconnaissance et respectueusement suivi.
    La liaison des deux familles de Bersheba et de Woodend devint bientôt encore plus intime entre Reuben Butler, que le lecteur connaît déjà, et Jeanie Deans, la seule fille qu’eût Douce Davie Deans de sa première femme, – cette chrétienne parfaite, disait-il souvent, dont le nom était plein de douceur pour tous ceux qui la connaissaient comme digne d’un tel nom, Chrétienne Menzies de Hochmagirdle.
    Nous allons maintenant raconter la source de cette liaison et ses conséquences.

CHAPITRE IX.
 
    « S’aimant tous deux comme des tourterelles,
    » Reuben, Rachel étaient pourtant discrets ;
    » L’amour en vain les couvrait de ses ailes,
    » Ils refusaient ses dons les plus secrets.
    » Tous deux, hélas ! étaient dans l’indigence :
    » L’amour est loin de donner l’opulence. »
    CRABBE. Le Registre de Paroisse.
    Pendant que la veuve Butler et le veuf Deans luttaient contre la pauvreté et le sol stérile de « ces lots et portions » du domaine de Dumbiedikes qu’ils cultivaient, on s’apercevait que peu à peu Deans sortait de cette lutte avec avantage, tandis que la veuve était sur le point de succomber. Il est vrai que le premier était un homme dans l’âge mûr ; mistress Butler était une femme, et sur le déclin de la vie. Ce désavantage aurait dû être balancé avec le temps, puisque Reuben grandissait pour aider sa grand’mère, et Jeanie Deans, la pauvre fille, ne pouvait qu’ajouter aux charges de son père. Mais Douce David Deans avait tout prévu : il éleva si bien sa jeune favorite, comme il l’appelait, que, depuis qu’elle était en état de marcher, elle s’occupait journellement à quelque emploi conforme à son âge et à sa capacité,

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