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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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bontés, c’est un traître qui mérite d’être pendu… que dis-je, d’être écartelé et brûlé à petit feu.
    – Dis-moi ce que tu as à me dire, mais prends garde… n’essaie pas de mentir… sinon je te ferai arracher la langue et c’est toi que je ferai brûler à petit feu. Parle, maintenant. »
    La féroce et vindicative mégère fit alors, en l’amplifiant à sa manière et en chargeant à outrance son ex-fiancé, le récit des événements à la suite desquels Myrtille put enfin être réunie à Buridan.
    Simon Malingre, derrière sa porte, était atterré.
    Machinalement poussé par l’instinct de la conservation, plus fort que par le raisonnement, il avait fermé doucement la porte et s’était retiré à pas de loup vers un étroit réduit où il savait que nul ne pénétrerait… nul que lui.
    Là, se sentant momentanément en sûreté, il se laissa choir lourdement sur un escabeau, ses jambes se dérobant littéralement sous lui, et hébété, hagard, ruisselant de sueur, versant de grosses larmes qui se mêlaient aux gouttes de sueur, sans qu’il parût s’en apercevoir, il se prit la tête à deux mains, geignant sans cesse.
    Peu à peu le calme lui revint. Il prit minutieusement toutes les dispositions nécessaires pour ne pas être surpris au cas invraisemblable où on serait venu le relancer jusque-là, s’arrangea dans un coin une sorte de couche et s’étendit voluptueusement en murmurant :
    « Je tombe de fatigue… dormons… Nous verrons le reste demain… mais, ma douce Gillonne, tenez-vous bien, je ne suis pas encore écorché vif… Rira bien qui rira le dernier. »

XXXI
 
LE GÉNIE DE SIMON MALINGRE
    Le lendemain dans la matinée, Simon, aussi calme, aussi tranquille que si rien ne l’eût menacé, pénétrait de lui-même dans la chambre du comte de Valois, avec la belle assurance de la plus parfaite innocence, et cette quiétude absolue que donne, dit-on, une conscience sans reproches.
    « Victoire, monseigneur, victoire !… j’apporte une heureuse nouvelle ! »
    Simon Malingre comprit parfaitement ce qui se passait dans l’esprit de Valois et jouant le tout pour le tout :
    « Allons ! dit-il avec un soupir, le moment fatal et douloureux est venu… je vois que mon maître doute de moi… je dois tout dire. »
    Sur ces mots, il se mit humblement à genoux et baissant la tête avec une contrition admirablement jouée :
    « Monseigneur, j’implore votre pardon ! »
    Le comte tressaillit violemment et se penchant vers lui, le dévorant du regard :
    « Mon pardon ? dit-il. Et de quoi ?
    – Monseigneur, larmoya Simon en s’écrasant sur le parquet, je vous ai trompé…
    – Ah ! misérable traître ! hurla le comte qui bondit en envoyant rouler derrière lui le fauteuil sur lequel il était assis, tu avoues enfin ?…
    – J’ai dit, monseigneur, que je vous avais trompé. Je n’ai pas dit que je vous avais trahi. »
    Alors Simon Malingre, à son tour, et en arrangeant à sa manière, mais en prenant un par un tous les faits que la vieille Gillonne avait présentés à sa charge et en les retournant à son profit, fit le récit complet de la manière dont il avait livré Myrtille à Buridan.
    Cette fois, le comte était parfaitement convaincu de l’innocence de Simon. Il saisit une bourse pleine de pièces d’or et la lui donna en disant :
    « Tiens ! prends ceci… c’est pour te faire oublier ma brusquerie de tout à l’heure, ajouta-t-il en souriant… mais si tu réussis, c’est dix bourses pareilles que je te donnerai. »
    Avec une dextérité qui dénotait une grande habitude, Simon fit prestement disparaître la bourse, non sans l’avoir préalablement soupesée, ce qui amena chez lui une grimace de satisfaction.
    « Maintenant, monseigneur, je vais repartir tout de suite en campagne ; comme je vous l’ai expliqué, je dois agir seul ; cependant, j’aurais besoin d’un aide ; je vous prierai de m’accorder votre femme de charge, Gillonne. »
    Le comte fit appeler Gillonne.
    On doit juger de sa stupeur en apercevant Malingre dans la chambre du comte et paraissant être plus en faveur que jamais.
    « Dame Gillonne, je vous confie à Malingre pour quelques jours… obéissez-lui en tout ce qu’il vous commandera comme vous m’obéiriez à moi-même et songez que, suivant votre conduite en cette affaire, j’oublierai ou je châtierai la faute que vous avez commise hier soir.
    – Là, fit Malingre gravement,

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