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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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verrou.
    —
    Qui était-ce?
    Thomasina, habillée de pied en cap et fleurant la lavande, descendait l'escalier, son tablier blanc couvrant sa robe de sarcenet foncé, une guimpe en gaze blanche disposée sur ses cheveux et maintenue en place par une cordelière verte.
    —
    Une visite, c'est tout.
    Thomasina dévisagea sa maîtresse.
    —
    Vous n'avez pas dormi, fit-elle observer, scrutant ses traits de ses petits yeux noirs.
    Kathryn regagna la cuisine.
    —
    Je ne puis expliquer, déclara-t-elle.
    — Expliquer quoi?
    C'était Colum qui, ses bottes à la main, silencieux comme un chat, entrait à son tour. Il avait l'œil frais, était rasé de près, et arborait une nouvelle chemise sous sa veste en cuir bouilli.
    —
    Pouvez-vous m'emmener au monastère? demanda Kathryn.
    — Je vais faire mieux que cela.
    Prenant le bol d'Eadwig, l'Irlandais s'en fut vers le pot de lait battu et le remplit à ras bord.
    —
    J'ai déjà envoyé un message à Holbech à Kingsmead. Il sait ce qu'il a à faire. Il va surveiller Malachi Smallbones.
    L'Irlandais se laissa tomber sur un siège au bout de la table, et but en observant attentivement Kathryn.
    — Qu'est-ce qui vous arrive, jeune fille?
    Kathryn, que Thomasina dominait tel un ange gardien, expliqua comment Mathilda Chandler avait été brûlée vive au monastère. Abaissant son bol, Colum regarda la jeune femme les yeux écarquillés, et même Thomasina se tut, figée dans un silence horrifié. Kathryn fut presque contente d'entendre quelqu'un frapper à la porte. Thomasina se précipita pour ouvrir.
    —
    Laisse-le entrer! lui cria Kathryn. Je sais qui c'est.
    Clitheroe, le tenancier de l'Auberge Falstaff, s'engagea dans le couloir d'un pas pesant, essuyant son visage congestionné et son crâne chauve avec un chiffon. Il salua Colum d'un signe de tête et, sans y être invité, s'assit sur un tabouret à l'entrée de la cuisine. Puis il fronça les narines.
    — Ça sent le lait battu, non? Je puis en avoir?
    Thomasina poussa avec brutalité une tasse devant lui. Kathryn se taisait, déterminée à ne pas influencer l'homme dans ce qu'il allait dire.
    — Non, jamais ! Vraiment jamais je n'aurais cru !
    Clitheroe fit claquer sa bouche.
    —
    Comment avez-vous su, Maîtresse ? À part cette broche, je veux dire.
    — Su quoi ? interrogea Colum, agacé.
    —
    Je viens de l'hospice des Prêtres Indigents, expliqua Clitheroe, à cause de la femme qui a été poignardée, puis dévêtue et jetée dans le marécage.
    —
    Dieu du Ciel, encore des morts ! gémit Thomasina.
    — Chut ! fit Kathryn.
    —
    C'était bien elle, poursuivit Clitheroe avec volubilité, la femme du marchand qui occupait la chambre au-dessus de celle de Mafiach, la nuit où il est mort. Vous pensez que l'assassinat de cette femme est lié à la mort de Mafiach? Je ne voudrais pas que cela s'ébruite. Avec ces maudits rats, les affaires sont déjà assez difficiles.
    — Vous êtes sûr que c'est elle? demanda Kathryn.
    —
    Absolument. Elle était jolie comme une image, et même morte, elle l'est toujours.
    — Comment était son mari ?
    —
    Beaucoup plus âgé qu'elle, il avait les cheveux gris et était réservé. Je ne l'ai pas regardé en détail.
    —
    Vous êtes bien sûr que c'est la même femme? insista Kathryn.
    —
    Allons, Maîtresse ! Joli visage, cheveux blonds... Ah, c'est vrai !

    L'aubergiste leva la main.
    —
    Elle est descendue chercher le repas. Certains clients veulent qu'on le leur monte, d'autres n'ont pas confiance en nos marmitons. Je me souviens qu'elle est apparue dans la salle d'auberge, œil de velours et tout sourires.
    — Qu'a-t-elle commandé?
    —
    Seigneur Dieu ! C'était il y a quelques jours, Maîtresse : du pain, une platée de viande et de légumes. J'ai le détail à l'auberge.
    — Elle a pris du vin? s'enquit Kathryn.
    — Oh oui, un gros pichet pour deux.
    —
    Le même que celui que Mafiach avait commandé ?
    Kathryn se pencha en avant.
    —
    Vous vous souvenez, vous avez dit qu'après avoir découvert le corps de Mafiach, vous avez redescendu le pichet à la cuisine et que vous l'avez fini avec vos garçons de salle...
    — En effet, oui.
    —
    Colum, lança Kathryn en regardant par-dessus son épaule, Mafiach buvait-il beaucoup ?
    — Non. Un verre ou deux, pas plus.
    Kathryn revint au tavernier.
    — Dans ce cas, pourquoi Mafiach, un homme circonspect...
    Elle sourit à ce qualificatif, et poursuivit :
    —
    Je dis bien circonspect, qui demeurait sur ses

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