La rose de Raby

solution.
    Les médecins du Moyen Âge connaissaient bien les propriétés de l'arsenic. Ils considéraient que c'était une substance dangereuse mais qui pouvait être utile, prise en petites quantités. Cette pratique a perduré en Europe jusqu'à la fin du xixe siècle. L'arsenic possède en effet certaines particularités uniques. La lente décomposition d'une victime empoisonnée à l'arsenic et la poussière rouge que l'on trouve souvent dans les cercueils de telles victimes ont envoyé bien des meurtriers célèbres à l'échafaud.
    A l'époque médiévale, sanctuaires et reliques constituaient une réelle source de revenus pour de nombreuses églises. Évidemment, beaucoup d'ordres religieux priaient pour qu'un jour leur église abrite les reliques d'un grand saint. Il ne faut pas rejeter hâtivement les guérisons qui s'opéraient dans ces sanctuaires. Assurément, certaines sont risibles, mais d'autres témoignent du pouvoir de l'esprit sur la matière.
    Les rumeurs concernant la duchesse Cécile d'York ne sont pas pure imagination. George, duc de Clarence, fut un traître, et plus tard, durant le règne d'Édouard, il fut arrêté pour avoir comploté contre son frère et fait courir ces bruits scandaleux sur sa mère et sur la légitimité de son frère le roi.
    En 1483, lorsque Richard de Gloucester usurpa le trône et emprisonna son neveu, Édouard V, à la Tour, on dit que ses partisans reprirent cette histoire.
    Ils firent valoir qu'Édouard IV était peut-être illégitime, et que, par conséquent, ses fils ne pouvaient prétendre au trône. L'histoire devint une arme puissante dans la politique houleuse de la maison d'York. Pour finir, ceux qui répandirent le scandale n'en profitèrent guère. Clarence fut assassiné à la Tour, noyé, dit-on, dans un tonneau de malvoisie. Richard de Gloucester, qui devait devenir Richard III, fut battu et tué par Henri Tudor à la bataille de Bosworth en 1485.