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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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gardes, aurait-il commandé un gros pichet de vin pour deux personnes ?
    Clitheroe abaissa sa tasse.
    —
    Savez-vous, Maîtresse, vous avez raison. Si vous descendiez seule au
    Falstaff, et que vous commandiez du vin...
    — Je demanderais un petit pichet, acheva Kathryn.
    — Oui, un pour une personne.
    Clitheroe semblait stupéfait.
    —
    Alors pourquoi Mafiach aurait-il commandé un gros cruchon? demanda Kathryn.

    Clitheroe ferma les yeux.
    —
    Mais vous vous trompez, Maîtresse. Je m'en souviens, maintenant.
    C'était un petit. Je me rappelle aussi que Mafiach n'avait pas beaucoup bu.
    Kathryn étouffa une exclamation.
    —
    Qu'est-ce qui ne va pas, Kathryn? s'enquit Colum.
    La jeune femme fixa l'aubergiste avant de déclarer :
    —
    Non, non, ma théorie est la bonne. Laissez-moi attaquer par un autre angle. Vous avez dit que Mafiach n'avait pas bu beaucoup. Pourtant j'ai senti l'odeur du vin dans sa bouche. Vous vous rappelez ?
    Clitheroe hocha la tête et Kathryn tenta de se concentrer.
    —
    Cependant, vous n'avez jamais découvert si Mafiach avait commandé du vin et un repas ?
    — Il a dit qu'il voulait souper.
    —
    Mais vous n'avez pas souvenir qu'il ait à un moment demandé qu'on le lui monte?
    Clitheroe secoua la tête.
    —
    Pas plus que vous ne vous rappelez avoir donné l'ordre à un marmiton de le faire?
    L'aubergiste secoua encore la tête.
    Kathryn reprit lentement :
    —
    Et vous n'avez pas retrouvé le garçon de cuisine ou la souillon qui a monté le repas ?
    — Non, Maîtresse.
    —
    Que cherchez-vous à démontrer, Kathryn? s'exclama Colum.
    La jeune femme leva la main pour qu'il se taise.
    —
    Si je séjournais dans votre auberge, Maître Clitheroe, pourrais-je obtenir un petit pichet et un de vos gobelets habituels ? Je veux dire, un pichet et un gobelet vides. Me feriez-vous payer pour cela?
    — Bien sûr que non.
    —
    Avez-vous souvenir que le marchand et sa femme vous aient emprunté ces deux objets?

    —
    Non, Maîtresse, je ne me rappelle pas, mais ils ont pu descendre et le demander. Je n'y aurais pas fait attention. Nous sommes une taverne, Maîtresse. Il y a sur les tables des cruchons et des gobelets.
    Kathryn sourit.
    — J'en suis persuadée.
    —
    Que signifie tout cela? demanda Colum avec irritation.
    —
    Il s'agit d'un meurtre, Maître Murtagh, déclara Kathryn en se levant, un meurtre qu'ont commis cette jeune femme dont j'ai vu le corps et son prétendu mari.
    — Qui pouvait-il bien être ? bafouilla Clitheroe.
    — Etait-il rasé de près ? interrogea Kathryn.
    — Non, il portait barbe et moustache.
    — Ses cheveux?
    —
    Ils étaient gris, mais je ne sais plus s'il en avait beaucoup ou pas.
    Clitheroe secoua la tête.
    — L'homme était déguisé, déclara Kathryn.
    —
    Et qui était-ce? demanda Colum. Un frère du Sac?
    —
    Peut-être, répondit la jeune femme, ils ont assez d'argent pour cela, et sortent de leur couvent. Pourquoi ne se travestiraient-ils pas et ne loueraient-ils pas les services d'une courtisane?
    — Une courtisane ?
    —
    Je pense que la femme assassinée était une prostituée jouissant d'un statut assez élevé et d'une relative aisance, expliqua Kathryn, et qu'elle a été recrutée pour jouer un rôle, puis qu'on l'a attirée dans les bois de Bean où elle fut sauvagement assassinée. Elle devait se faire passer pour la femme du meurtrier. Si on la payait suffisamment en or et en argent, elle tiendrait sa langue et ferait ce qu'on lui dirait de faire. L'assassin surveillait probablement l'Auberge Falstaff. Quand ce marchand et sa femme sont-ils arrivés, Maître Clitheroe?
    — Deux jours à peu près avant Mafiach.
    —
    Et j'imagine qu'ils sont partis le lendemain matin?

    —
    En effet. Ils ont donné un nom, mais je ne l'ai plus en tête. Et ils ont bien payé.
    —
    Voilà qui ne m'étonne pas. Moins on vous pose de questions, mieux on se porte. Pour vous répondre sans détour, Colum, cette prétendue jeune épouse est descendue à la cuisine. Elle y a commandé deux assiettes de nourriture, du pain et un gros pichet de vin ainsi que deux gobelets. Elle a remonté le tout dans sa chambre. Avant, elle ou son complice s'étaient arrangés pour avoir à disposition un petit cruchon et un verre propre.
    Kathryn prit son bol de lait battu et en but une gorgée avant de poursuivre :
    —
    Quoi qu'il en soit, une fois de retour dans sa chambre, cette jeune femme s'est travestie, a mis une robe déchirée et des sandales. Elle s'est

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