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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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doivent se rassembler ici demain.
    —
    Continuez, ordonna Venables.
    Le prieur Anselm, qui maintenant contrôlait sa nervosité, s'éclaircit la gorge.
    —
    Il y a eu la vision ; il y a eu les miracles.
    —
    Prétendus miracles, décréta Gervase.
    —
    Nous avons suscité l'intérêt de la reine mère et du cardinal Spineri. Son Éminence est déjà dans l'église.
    —
    Dans ce cas, nous devrions le rejoindre, me semble-t-il.
    Anselm semblait désireux de poursuivre son discours. Kathryn sentait la nervosité des moines et s'en demandait la raison.
    Frère Jonquil se pencha sur la table et lui murmura :
    —
    Tout dépend de l'exhumation, n'est-ce pas? Si elle se passe bien, frère Roger sera canonisé, non ?
    Kathryn lui répondit par un sourire. Le prieur, tout agité, les fit sortir du parloir pour les conduire par des couloirs jusqu'à une entrée à portique; ils traversèrent ensuite une petite cour avant de pénétrer dans l'église par son grand porche. Son atmosphère sombre et imposante impressionna tout de suite Kathryn. Des statues, des visages sculptés, images de la sérénité, voisinaient avec des têtes de démons et de singes à la laideur grotesque, de lièvres aux yeux protubérants, de griffons et de dragons. L'intérieur de l'église était grandiose, avec une longue nef et de petites fenêtres ovales percées haut dans les murs. Un toit à la charpente noire était soutenu par de massifs piliers qui délimitaient des transepts remplis d'ombre. Le sol fait de dalles bien ajustées et d'une propreté parfaite répercutait tous les sons en écho.
    —
    C'est bien un endroit pour une apparition, chuchota Colum.
    Ils s'avancèrent dans la nef en direction du jubé, grande barrière en bois travaillé qui défendait l'entrée du chœur; celui-ci était illuminé de cierges, tout comme le renfoncement, à gauche, où des frères convers armés de pioches, de barres et de piques s'étaient rassemblés autour d'une dalle.
    Kathryn aperçut Spineri, qui, pour ne rien perdre de sa dignité, avait persuadé quelqu'un d'aller lui chercher l'un des sièges d'apparat du chœur. À
    présent, le cardinal évoquait un juge venu rendre un jugement.
    A l'entrée du jubé, tous imitèrent le prieur Anselm qui fit une génuflexion.
    Kathryn jeta un rapide coup d'œil sur le grand autel qu'éclairaient de hauts cierges, avec de part et d'autre les stalles de bois ciré réservées aux membres de la congrégation. La chapelle de la Vierge était aussi magnifique : une petite église à elle seule, avec son sol dallé et ses peintures, sur les côtés, représentant des scènes de la vie de la Vierge. Il s'y trouvait un petit autel surmonté d'une antique statue noire de la vierge Marie, représentée en reine assise serrant dans ses bras l'Enfant Jésus. La lumière provenait d'une superbe fenêtre en encorbellement garnie de verres peints de couleurs vives.
    Devant le tabernacle s'élevaient des supports en fer forgé soutenant des petites lampes à huile bleues que les fidèles pouvaient allumer après avoir mis une pièce de monnaie dans le tronc fixé au sol, à côté des prie-Dieu capitonnés de rouge.
    Kathryn s'éloigna pour examina- le saint lieu, avant de rejoindre les autres.
    Spineri s'était levé et tendait la main à Colum pour que celui-ci puisse baiser l'anneau épiscopal; il fit de même avec Kathryn. La main de l'évêque était douce et chaude, et fortement parfumée aussi. Le grenat de sa bague accrocha la lumière et éblouit Kathryn.
    Ce fut la confusion pendant quelques instants. Jonquil voulait expliquer à tout le monde où il se tenait à genoux, lorsque la vision lui était apparue.

    Anselm tentait d'imposer un semblant d'ordre parmi les frères convers qui tournaient en rond, ne sachant pas très bien ce qu'ils devaient faire. Enfin le calme s'établit, on alla chercher des chaises et des tabourets pour Kathryn, le prieur Anselm et ses hôtes. Kathryn examina avec attention la pierre tombale sur laquelle était gravée l'épitaphe d'Atworth. Lorsque, avec Spineri, elle se fut déclarée satisfaite, on souleva la dalle, et l'exhumation commença. On dégagea la terre meuble et les débris de maçonnerie, et le caveau apparut. À
    ce point, le cardinal Spineri exigea une prière, et engagea les frères à chanter le Veni Creator Spiritu. Ensuite on aspergea la tombe d'eau bénite, et l'un des frères convers fut maladroitement descendu dans le trou afin d'attacher des cordes aux

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