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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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parloir pour monter l'escalier en bois qui partait au fond d'un petit vestibule. La sérénité des lieux frappa Kathryn. Seules la troublaient les nombreuses fresques qui représentaient de poignantes scènes de martyre, illustrant la souffrance dans des tons sinistres. L'artiste compensait son manque de talent par une brutalité crue : saint Sébastien transpercé par des flèches ; sainte Apolline dont on arrachait les dents avec des tenailles ; saint Laurent que l'on faisait brûler lentement sur un feu rugissant.
    Colum, qui s'était arrêté pour regarder ces peintures, murmura :
    —
    Il ne manque que les horreurs de l'Enfer.

    Le couloir était propre avec des murs badigeonnés de vert pâle percés de petites fenêtres en encorbellement ouvrant sur un jardin, et de l'autre côté se distribuaient les cellules.
    —
    Atworth occupait la dernière, expliqua le prieur. C'était en fait une resserre, mais il disait qu'elle lui suffisait.
    Le loquet de la porte n'était pas mis. Anselm poussa le battant, et ils entrèrent. Ce n'était qu'une pièce exiguë aux murs blancs avec des poutres noires au plafond. Une petite fenêtre munie de volets ouvrait haut dans le mur, et dessous étaient disposés une table, un tabouret, un banc et un coffre vide, son couvercle ouvert Un sévère crucifix de bois noir était accroché au mur du fond. Tout près de la porte se trouvait un lit étroit dépourvu de ses draps et couvertures ; ne restait que le mince matelas garni de paille. À l'une des poutres pendait une lanterne, mais on en avait enlevé la bougie. Jonquil ouvrit les volets, et Kathryn s'aperçut qu'on avait débarrassé la pièce de toute chandelle et autres ornements. Jamais elle n'avait vu cellule aussi austère, aussi triste. Elle examina l'endroit où la porte avait été enfoncée, et s'agenouilla près du lit pour flairer le matelas. Il s'en dégageait une faible senteur parfumée ainsi que des odeurs corporelles.
    —
    Vous avez donc forcé la porte? Et où était frère Roger?
    Jonquil fit un geste de la main.
    —
    Étendu sur le lit comme s'il dormait, les mains croisées.
    — Montrez-moi.
    Jonquil obéit. Un peu gêné, il s'allongea sur la paillasse et tourna la tête légèrement de côté, puis croisa les mains sur son bas-ventre.
    Kathryn regarda les autres.
    — C'était ainsi?
    — Absolument assura Anselm.
    —
    Et les couvertures? demanda Colum. Il n'était donc pas couvert?
    —
    Non, répondit Jonquil en se redressant apparemment il s'est seulement étendu sur te lit et il est mort.
    — Où était le brasero ?

    Anselm indiqua l'angle le plus éloigné.
    — Là-bas. Nous l'avons trouvé éteint et rempli de cendre. Frère Roger avait également un candélabre en bronze dont les trois chandelles étaient entièrement consumées. On a tout enlevé, maintenant.
    Colum s'apprêtait à poser une autre question, mais, d'un regard, Kathryn l'en dissuada, aussi retint-il sa langue.
    —
    Eh bien, eh bien...
    Venables se percha au bord de la table.
    —
    Voilà qui va intéresser Sa Grâce la duchesse.
    —
    Tout comme moi, fit Kathryn dont la curiosité était éveillée. Dites-moi ce que faisait ici Roger, hormis prier, jeûner et correspondre avec la duchesse.
    —
    Il avait de bons yeux, déclara le prieur. Il y a dans la bibliothèque un livre de prières lui appartenant. Souvent il aimait orner les lettrines avec des enluminures. Sinon, comme vous l'avez dit, il priait, travaillait et observait le jeûne.
    —
    Avait-il des ennemis? demanda Colum sans lâcher Gervase des yeux.
    —
    Pas à ma connaissance, répondit sèchement le sous-prieur. Frère Roger était de ceux qui contemplent non pas ce monde, mais celui de l'au-delà.
    —
    Il aimait marcher, ajouta Jonquil, et se promenait souvent à Gethsémani
    : c'est un jardin tout au bout du prieuré, proche du mur de clôture. Il s'y trouve un pré d'herbe grasse, bordé d'arbres. Frère Roger disait que l'endroit offrait le meilleur des deux mondes : il était paisible et tranquille, mais on pouvait encore y percevoir le bruit de la ville. Le mur est haut, il n'y a pas de poterne...
    Il allait dire autre chose quand Kathryn remarqua que le prieur lui faisait signe de se taire.
    —
    Puis-je me promener sur la propriété conventuelle? demanda-t-elle.
    Le prieur parut surpris, mais accepta.
    —
    Comme vous le désirez, Maîtresse.
    Colum se plaça à côté de Kathryn, qui lui donna un coup de sa botte.

    —
    Je voudrais aussi passer la

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