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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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de mouton ensanglanté dans l'écurie.
    —
    En effet, admit Kathryn, c'est un peu ce qui se passe avec les humeurs du corps. Elles abritent cet hôte singulier, et parfois en tirent de la force. Mais avec le temps, l'hôte vient à bout de leurs défenses. Vous le saviez sûrement, frère Simon? Tout comme vous n'ignoriez pas que la présence de l'arsenic dans le corps ne se révèle qu'après la mort, Dieu sait pourquoi.
    —
    Je l'ai entendu dire, avoua l'infirmier, mais les grains étaient si petits.
    Quoi qu'il en soit, pourquoi frère Roger en serait mort maintenant?
    —
    C'est comme une clé qui tourne dans une serrure, répliqua Kathryn. Il disait qu'il était malade, n'est-ce pas?
    —
    Oui, il souffrait de rhumatismes et de bronchite.
    —
    Son cœur a peut-être faibli, fit valoir Kathryn, son corps s'est épuisé, et il est mort dans son sommeil.
    —
    Qu'a-t-il bu et mangé? demanda Venables.
    —
    C'est moi qui lui servais sa nourriture, répondit frère Jonquil. La semaine qui a précédé sa mort, il a peu mangé, à la cuisine on vous le confirmera. De la soupe de cresson avec des petits morceaux de viande, un minuscule bout de pain avec un peu de miel, et de la bière coupée d'eau. Le frère Atworth avait un appétit d'oiseau.

    —
    Voilà qui m'intéresse, déclara Kathryn. Frère Roger est décédé le matin de la fête de l'Annonciation, du moins, c'est ce matin-là qu'on l'a trouvé mort.
    Il n'avait pas quitté sa chambre durant les deux jours précédents, n'est-ce pas ?
    —
    En effet, confirma le prieur, retroussant les manches de sa robe brune.
    Frère Roger était un homme réservé. Certains moines pouvant montrer de la curiosité, il gardait toujours sa cellule fermée à clé et verrouillée. Les seuls qui l'approchaient sont présents ici devant vous, en premier lieu, frère Jonquil.
    —
    Personne d'autre ne l'a vu? interrogea Kathryn.
    Le prieur Anselm soutint le regard de la jeune femme.
    —
    Non.
    —
    Cependant il avait promis d'écrire à la reine mère?
    —
    Il s'était affaibli, ne se sentait pas bien.
    —
    Et ces lettres que lui a envoyées la reine mère, où sont-elles, maintenant?
    aboya Venables.
    —
    Il les conservait dans une besace accrochée à sa ceinture, dont il ne se séparait jamais.
    —
    Cependant elles ont disparu, constata Venables d'un ton âpre. Sa Grâce la duchesse aimerait qu'on les lui renvoie.
    —
    Frère Roger les avait peut-être détruites, rétorqua le prieur. Il avait un brasero dans sa cellule. C'était un être qui ne se livrait pas. Sachant que ses jours étaient comptés, avant de mourir il aura voulu détruire tout ce qui lui appartenait. Comme c'était un saint homme, peut-être a-t-il eu la prémonition qu'il ne resterait plus longtemps dans cette vallée de larmes.
    Gervase ricana.
    —
    C'est vrai, intervint Jonquil. La veille au soir, il ne voulait pas ouvrir. Le lendemain matin, quand je n'ai pas obtenu de réponse, je suis allé prévenir le père prieur. Nous avons forcé la porte, et le brasero était rempli de cendres.
    On voyait bien qu'il avait brûlé quelque chose.
    —
    Quoi? demanda Kathryn.

    —
    Son chapelet avait disparu, ainsi que de menus objets : un crucifix en bois, un triptyque de la Passion.
    —
    Ce qui est important, reprit le père Anselm, c'est ce que laisse entendre Maîtresse Swinbrooke. Je ne pense pas que le bienheureux Roger ait été volontairement empoisonné, ajouta-t-il doucement
    Kathryn ne répondit pas, et le prieur poursuivit :
    —
    Il est mort dans son sommeil, c'est tout Peut- être a-t-il eu un spasme et compris que sa fin était proche. Il vivait dans un réel esprit de dénuement.
    Alors il s'est levé et a brûlé tout ce qu'il possédait y compris les lettres.
    Le prieur agita une main avant de conclure :
    —
    Maintenant, que l'arsenic soit la raison pour laquelle son corps n'est pas décomposé, soit, mais les autres phénomènes ?
    —
    Je mènerai mon enquête, déclara Kathryn. Il faut aussi que j'examine de nouveau le cadavre. Mais d'abord, j'aimerais voir la cellule d'Atworth.
    —
    Ce n'est pas loin, juste au-dessus de l'escalier, répliqua Anselm. Il y en a trois, la mienne, celle de Jonquil et celle du frère Roger.
    —
    Pourquoi n'était-il pas avec les autres moines? s'enquit la jeune femme.
    —
    Parce que c'était un saint, riposta Gervase qui, levant les yeux au ciel, joignit les mains en un simulacre de prière.
    Nul n'y fit attention, et tout le monde quitta le

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