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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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derrière lui. Après avoir rempli de vin son gobelet, la jeune femme gagna la fenêtre. La nuit tombait. Comment allaient les choses à Ottemelle Lane?
    Thomasina devait rouspéter, mais elle tenait la maisonnée bien en main...
    — Vous ne rentrez jamais chez vous?

    Kathryn faillit lâcher son gobelet en pivotant. Colum se tenait dans l'encadrement de la porte, ses fontes de selle sur l'épaule.
    —
    Je ne suis pas censé être ici, dit-il en grimaçant un sourire, le maître de l'hôtellerie m'a octroyé une demi-heure, pas plus. Hommes et femmes doivent résider dans des chambres séparées.
    Kathryn s'approcha.
    —
    Dans ce cas, fit-elle, mutine, faites rapidement ce que vous avez à faire.
    Colum posa ses sacs par terre avant de l'attira- à lui et, fermant la porte dans son dos d'un coup de pied, il l'embrassa gaillardement sur la bouche puis sur les joues. Un bruit de pas dans l'escalier alarma Kathryn, qui se dégagea.
    —
    Je crois savoir que quelqu'un est mort, déclara Colum.
    Il ramassa ses fontes et prit le siège que Kathryn lui offrait. Celle-ci lui raconta les événements, et il siffla dans sa barbe.
    —
    J'en ai entendu parler dans Mercery. Les commentaires vont bon train.
    — Tout se passe bien à Ottemelle Lane ?
    —
    Bien sûr. Évidemment, Thomasina était furieuse que vous ne rentriez pas. Pourquoi rester ici, Kathryn? La maison n'est pas loin.
    —
    Je veux connaître cet endroit.
    —
    Vous pourriez être en danger.
    —
    Ni plus ni moins que dans les ruelles de Cantorbéry. A-t-on des nouvelles de Monksbane?
    Colum secoua la tête.
    —
    C'est trop tôt.
    S'approchant, Kathryn l'embrassa sur le front tout en lui tapotant l'épaule.
    —
    Parfait. Écoutez ce que j'ai à vous dire. Oh, à propos, pourquoi êtes-vous en retard?
    —
    Un contretemps à Kingsmead : la Cour veut davantage de chevaux. Mais continuez.
    —
    Quand mon père se trouvait en présence d'un patient souffrant d'un mal mystérieux, commença la jeune femme, il posait une hypothèse, une théorie, puis cherchait des preuves; c'est ce que je fais en ce moment. Nous savons tous qui était Atworth: un ancien soldat, un cruel Écorcheur qui s'était repenti et devint moine. Pour une raison que nous ignorons, la duchesse Cécile l'a choisi pour confesseur. Ils étaient en relation, et elle venait souvent le voir. Or il est clair que la duchesse a ses secrets, mais sont-ils en rapport avec la mort d'Atworth?
    —
    Qu'on aurait alors assassiné pour l'empêcher de parler? demanda Colum.
    —
    Dans ce cas, c'est la duchesse qui est la meurtrière, ou quelqu'un à qui elle ou Atworth transmettait les secrets, quelqu'un que des révélations publiques compromettraient tout autant.
    Kathryn s'assit sur la chaise et poursuivit :
    —
    C'est ridicule. À la fin de sa vie, Atworth était un saint; il voulait devenir un homme de bien, un bon prêtre. Il n'aurait jamais songé à révéler ce que quiconque lui aurait confié en confession, et surtout pas quelqu'un comme la duchesse Cécile.
    — Et l'arsenic?
    —
    Ce fut un accident, Colum. J'ai de nombreux patients à Cantorbéry.
    Beaucoup de maux, et même de décès, proviennent de ce que les gens se soignent eux- mêmes ou achètent un remède auprès d'un charlatan. Vous vous rappelez ce pauvre charpentier1 que son épouse empoisonnait? Elle l'obligeait à boire de l'eau bénite qui était aussi putride que celle d'une auge à chevaux.
    Kathryn soupira.
    —
    Je crois aussi aux manifestations de Dieu, mais les visions, les parfums entêtants ?
    — Vous parlez d'une hypothèse? la taquina Colum.
    —
    Je ne sais pas si je me penche sur les bons symptômes. Il est arrivé à Atworth quelque chose de très étrange. Puis nous avons d'autres affaires : le traître proche de la cour anglaise, le meurtre de Padraig Mafiach.
    — Y aurait-il un lien ?

    1 Voir Le Livre des ombres, 10/18, n° 3190.

    Kathryn secoua la tête.
    — Si l'on se fie aux apparences, non.
    Elle se tapota le ventre, puis :
    —
    Mais, comme dirait un de mes vieux patients, un homme du Yorkshire, dans mes os, je sens qu'il y en a un.
    — Nous en venons donc à la mort de Gervase.
    —
    Oui, mon Irlandais aux cheveux fous, je pense que c 'est le maillon manquant. Quelqu'un ne veut pas d'une enquête approfondie sur la mort d'Atworth, et Gervase savait peut-être quelque chose.
    Kathryn se tut comme on frappait à la porte.
    — Entrez!
    Eadwig pénétra dans la pièce en traînant des pieds, l'air

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