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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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il accusa Kathryn d'indiscrétion.
    —
    Bien sûr, je suis indiscrète, riposta sèchement celle-ci, mais qui peut me le reprocher? Gervase? Il est retourné à Dieu. Vous ne trouvez pas cela bizarre, père prieur? Voilà un moine qui a des rendez-vous secrets près du mur d'enceinte bordant Gethsémani, et pourtant il n'y a rien de suspect dans ses affaires.
    —
    Quels rendez-vous? demanda le prieur. C'est la première fois que j'en entends parler.
    —
    S'ils étaient secrets, il est normal qu'on ne vous en ait rien dit.
    Kathryn exposa ce qu'elle avait appris, et à mesure qu'elle le faisait, les trois moines se troublaient davantage.
    —
    Gervase menait-il une vie irréprochable? interrogea-telle.
    —
    Jamais il n'y eut un soupçon de scandale. Oh, il se montrait parfois autoritaire et impudent, mais il respectait ses vœux. C'était un bon administrateur et un prêtre loyal.
    Kathryn demanda aux trois religieux de s'asseoir et ferma la porte. Après quoi, elle tira un tabouret.
    —
    Écoutez, dit-elle, il est certain que Gervase rencontrait là-bas quelqu'un de la ville ou un membre de votre congrégation. Ce dont ils s'entretenaient devait être hautement confidentiel, c'est pourquoi Gervase choisissait ce moment de la journée et cet endroit. J'avance l'hypothèse, non fondée, que ces rendez-vous étaient en rapport avec frère Roger Atworth.
    Kathryn leva une main et ajouta :

    —
    J'ignore pourquoi, mais c'est mon avis. Atworth est mort, et maintenant, voilà que Gervase est assassiné.
    Elle raconta ensuite le meurtre de Padraig Mafiach à l' Auberge Falstaff. Plus elle observait les trois moines, plus elle avait des soupçons, comprenant que l'essentiel de ce qu'elle avait vu et de ce qu'on lui avait dit ici reposait sur un mensonge. L'infirmier était plus calme, et Jonquil arborait une expression grave, mais le prieur Anselm ne cessait de se gratter la joue, clignant des yeux, évitant de croiser son regard.
    —
    Où voulez-vous en venir. Maîtresse? demanda Simon.
    —
    Frère Roger Atworth était le confesseur de la duchesse Cécile, expliqua Kathryn. Par conséquent, il devait être au courant de ses secrets comme tous les prêtres qui entendent en confession les grands et les puissants. Atworth fut autrefois prisonnier du vicomte de Sanglier, qui est aujourd'hui chef de la légion d'espions du roi de France. Or il y a, à la Cour, des agents proches du Conseil du roi... Je vous dis cela en confidence, ne le répétez pas. Il est possible aussi qu'il y ait un espion français ici, au monastère du Sac. C'était peut-être Atworth ; la duchesse Cécile a pu bavarder, et votre compagnon décédé savait sans doute mieux ce qui se passait à la Cour que notre archevêque lui-même.
    —
    J'en conviens, j'en conviens, intervint le prieur Anselm. Quand la duchesse Cécile venait ici, il lui arrivait de rester un jour, voire davantage.
    Avec Atworth, ils se promenaient inlassablement dans Gethsémani, bras dessus, bras dessous, comme frère et sœur. Mais de là à dire qu'Atworth était un espion ! C'était un homme âgé et faible. Il ne quittait jamais ce couvent et ne rencontrait à peu près personne d'autre.
    —
    Certes, répondit Kathryn, néanmoins, il allait marcher dans Gethsémani.
    Il a pu y retrouver un individu, faire passer des messages. Il se peut aussi qu'il y ait eu quelqu'un ici, parmi ses frères en religion, qui l'espionnait.
    —
    Nous sommes franciscains, l'interrompit Simon, et avons fait vœu de pauvreté, de prière et de chasteté.

    —
    Certes, mon frère, mais dans un tonneau, il arrive qu'il y ait une pomme pourrie. Je vous pose la question : y a-t-il dans cette congrégation quelqu'un qui, fût-ce de très loin, est en relation avec la cour de France ? Récemment, avez-vous reçu des visiteurs, des marchands français, des pèlerins?
    —
    De temps en temps, répondit Jonquil, nous avons un hôte de passage, mais frère Roger n'en a rencontré aucun. Nous sommes tous anglais, Maîtresse Swinbrooke, et fidèles à Dieu et au roi. Que gagnerait-on à devenir espion et à se rendre coupable de trahison? Visitez nos cellules. Certes nous jouissons d'un certain confort, mais en quoi trahir des secrets de la Couronne avancerait n'importe lequel d'entre nous?
    —
    Bien dit, mon frère.
    Kathryn fixa Jonquil : ce jeune frère convers n'était pas aussi simple d'esprit qu'il le prétendait, elle ne l'oublierait pas.
    Se levant, elle demanda encore :
    —
    Y a-t-il autre

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