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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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inquiet.
    —
    Je suis désolé, Maîtresse Swinbrooke, mais le responsable de l'hostellerie...
    Prenant son air le plus farouche, Colum se leva, la main sur sa ceinture de guerre, mais le frère convers ne se laissa pas démonter.
    —
    Ne faites pas le bravache, Colum Murtagh, je vous connais. J'étais archer dans la suite du duc d'York. Je portais alors le nom d'Edmund Appletree.
    Un sourire éclaira le visage de Colum, qui tendit la main au religieux.
    —
    Mais oui! Vous étiez alerte comme une sauterelle. Que faites-vous à vous cacher ici ?
    —
    Après Saint-Albans — vous vous en souvenez? Vous n'étiez qu'un tout jeune homme — des lancastriens me firent prisonnier. Ils me passèrent la corde au cou. Je fis alors un serment solennel à mon saint patron, Antoine de Padoue : si j'avais la vie sauve, je la consacrerais à Dieu.
    — Ils vous ont épargné?
    —
    Oh non, gloussa joyeusement Eadwig, ils m'ont pendu.
    Colum détailla le frère convers de la tête aux pieds.
    — Pour un fantôme, vous êtes bien vif.

    —
    La branche a rompu, déclara Eadwig, portant un regard radieux sur Kathryn. Les lancastriens y virent un signe de Dieu. Ils me donnèrent ma ceinture de guerre et un penny, me disant d'aller accomplir mon vœu.
    Eadwig tapa du pied par terre.
    —
    Et ce bon vieux Colum Murtagh qui essaie de prendre un air farouche avec moi ! On a bien failli vous pendre, jadis, non ?
    —
    Oui, j'étais gamin, c'était du temps de ma folle jeunesse.
    Kathryn, stupéfiée par ce frère si loquace, demanda :
    —
    Racontez-moi, Eadwig, vous avez combattu aux côtés du duc d'York?
    —
    C'était un homme imposant, Maîtresse : fier, vaniteux comme un paon, mais excellent combattant. Il était toujours plein de bonté pour les « vers de terre », comme il nous appelait.
    —
    Vous avez dû connaître Atworth?
    —
    Certes, mais je ne le lui ai jamais dit.
    Kathryn se leva pour fermer la porte.
    —
    Que le maître hôtelier attende, chuchota-t-elle, et que son imagination enfiévrée ne connaisse plus de frein. Pourquoi n'avez-vous pas dit que vous connaissiez Atworth ?
    —
    Quand nous venons ici, nous prononçons des vœux, Maîtresse. Nous renonçons au monde, et de ce fait au passé. Il n'était pas de mon devoir d'aller trouver le frère Roger pour lui dire : « Je vous ai connu. Vous rappelez-vous un tel et un tel ? »
    —
    Comment était-il ? Racontez-moi.
    —
    C'était un tueur-né, Maîtresse. En tout cas du temps où il était soldat.
    —
    IL se plaisait à tuer?
    —
    Pas quand il revint en Angleterre; il avait commencé à changer. Atworth était un partisan, Maître Murtagh sait ce que je veux dire. Si le duc disait : «
    Fais ceci », Atworth obéissait. Je ne l'ai connu que peu de temps ; puis nos chemins se sont séparés. Je suis entré au couvent le premier. Et j'ai failli dégringoler de ma stalle la première fois que je l'ai vu. Il avait changé. C'était un grand pécheur qui voulait devenir un saint. Voilà pourquoi la duchesse Cécile l'a choisi pour confesseur.
    —
    Que faisait-il ? interrogea Kathryn.
    —
    Il ne se mêlait à personne. Le prieur et frère Simon s'occupaient de lui et, bien sûr, ce Jonquil.
    —
    Vous n'avez pas une haute opinion de ce dernier, non? demanda Colum.
    —
    C'est vrai. Frère Atworth l'appelait son ange gardien. À mon avis, on l'avait placé là.
    — Comment cela?
    Kathryn saisit la main d'Eadwig.
    —
    Vous êtes une véritable mine d'anecdotes, frère Eadwig.
    Le moine tapota l'aile de son nez.
    —
    J'observe et j'écoute, dit-il, serrant les doigts de Kathryn. Pour parler clair, je vous aurais dit ceci de toute façon. Je n'aime pas Anselm et je pense que Jonquil est un espion.
    — Pour le compte de qui? interrogea Kathryn.
    — De la duchesse, évidemment.
    — Elle faisait espionner son propre confesseur?
    —
    Disons qu'elle voulait garder un œil sur lui. Maintenant, pour quelle raison, je l'ignore.
    — Jonquil est ici depuis longtemps ?
    —
    Quelques mois. Après la victoire des York, il s'est présenté à la porte du monastère avec des lettres d'accréditation signées par un marchand de Londres. Au début, je l'ai trouvé agréable, plutôt simple, jusqu'à ce que je remarque qu'il quittait le monastère pour y rentrer en cachette aux petites heures du jour.
    — Est-ce habituel? demanda Colum.
    —
    Non, dans l'ensemble, les frères ici respectent leurs vœux ; ils pèchent plus par gourmandise ou parce qu'ils boivent trop qu'ils

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