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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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pu être comiques.
    Zéphyrine
avait des remords d'avoir entraîné la pauvre Arthémise et Piccolo dans ce monde
inconnu.
    Tôt
le matin du quatrième jour, Zéphyrine et ses compagnons furent tirés de leur
léthargie par un vacarme tonitruant de tambours, trompettes, hennissements de
chevaux, décharges d'arquebuses. Les murailles tremblaient. On tirait au canon.
    —       Les Espagnols ! murmura Zéphyrine.
    Elle
tambourina à la porte. Les gardes avaient fui.
    —       Il faut taper sans arrêt ! ordonna-t-elle.
    Pendant
deux heures, ils se relayèrent, hurlant, appelant au secours, frappant le bois,
s'écorchant les mains sur la muraille et criant par les barreaux du soupirail.
    Ils
désespéraient d'être entendus quand le miracle s'accomplit. La porte du cachot
s'ouvrit sur Hernando de Soto. Jamais Zéphyrine n'avait été aussi heureuse de
voir un Espagnol, émotion, elle tomba le nez sur sa cotte de mailles.
    —       Par Madame la Vierge, Princesse, que vous ont donc fait ces
sauvages ?
    Zéphyrine
éluda la réponse. Elle se contenta de parler d'un quiproquo ayant
mécontenté l'Inca. Avec ses compagnons, elle suivit Hernando de Soto.
    Le
calme régnait maintenant dans Cajamarca. Les Espagnols étaient entrés de la
façon spectaculaire préconisée par Pizarro. Cavalcades et tirs de canon
avaient fait merveille.
    Les
habitants, terrorisés, croyant voir des dieux blancs, avaient pour la plupart
fui vers le campement de leur souverain. Ceux qui restaient se mettaient au
service des Espagnols.
    Pizarro
avait installé son quartier général dans un palais déserté.
    —       Vous nous avez faussé compagnie, Señora... et voyez le
résultat ! se contenta de ricaner Pizarro en voyant Zéphyrine.
    Les
trois frères surenchérirent. Zéphyrine avait envie de les gifler. Avec dignité,
elle expliqua aux conquistadors qu'elle n'avait pas eu le temps de les prévenir
de son départ, précipité par un renseignement concernant sa « vie privée ».
Elle ne parla bien sûr pas de doña Hermina.
    Pizarro
fit mine de la croire. Au fond, le conquistador se moquait de ses histoires de
bonne femme. Si elle devenait trop ennuyeuse, on verrait à s'en débarrasser.
    Pour
le moment, c'était une amie de Cortés, et Soto paraissait avoir un faible pour
elle. De toute façon, Pizarro avait d'autres chats à fouetter !
    Avec
deux cents soldats affaiblis par les privations, il s'était fait le pari fou de
soumettre des millions d'individus.
    Il
dépêcha Hernando de Soto avec vingt cavaliers en ambassade à l'Inca. Ebloui par
les chevaux et les armures, la réponse du souverain ne tarda pas à venir. « Le
Sapa Inca faisait dire qu'il viendrait lui-même en ville accueillir les envoyés
de Viracocha ! »
    Sous
le prétexte de se restaurer, Zéphyrine était restée au palais parmi
l'état-major de Pizarro. Personne ne faisait attention à elle. Elle vit le
conquistador se frotter les mains et ordonner :
    —       Messieurs, l'Inca vient ici... Préparons le piège !
    Zéphyrine
prévint Pando-Pando de ce qui se préparait. Comment avertir l'Inca ?
Pando-Pando était réticent pour retourner au camp de son souverain.
    Ne
doutant de rien, Zéphyrine voulait y aller.
    —       Sapa Inca pas croire toi... Sapa Inca mécontent, te donner à
grand prêtre pour égorger toi pour mensonges à la place lama ! prévint
gentiment Pando-Pando.
    —       Madame,
soyez raisonnable... Vous voyez bien qu'ils veulent pas vous croire. Pensez à
vous et à nous ! gémit Pluche
    Zéphyrine se rendit à leurs
raisons. Elle ne pouvait aller se jeter seule dans la gueule du loup. Bien décidée à démasquer doña
Hermina qui, elle en était certaine, serait dissimulée parmi les courtisans du
souverain, elle devait d'abord faire quelque toilette.
    Pando-Pando,
toujours débrouillard, la conduisit, avec demoiselle Pluche et Piccolo, dans la
demeure abandonnée d'un aristocrate inca.
    Les quatre
compagnons se restaurèrent. Ils demeuraient épuisés par leurs quatre jours de
privations. Pour résister à la fatigue, Pando-Pando leur prépara un jus de cuca avec un peu de citron. Après avoir absorbé ce liquide, les
trois Européens se sentirent comme d'habitude en pleine forme.
    Au centre d'une
cour se trouvait un bassin de pierre où coulait une source d'eau chaude.
Zéphyrine et demoiselle Pluche se débarrassèrent de leurs hardes. Elles se
lavèrent avec plaisir. Tandis que les hommes faisaient leurs

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