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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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retrouver vous... Darling... Alors racontez ce qui être arrivé vous !
    Tout en versant à
la jeune femme un gobelet de malvoisie Mortimer écoutait son récit. Il se
contentait de hocher sa tête bouclée. Le duc voyageait toujours en grand
équipage. Deux valets écossais, dont Zéphyrine connaissait les visages
taillés à la serpe, apportèrent un plantureux repas de cygnes rôtis et perdrix au jus.
    Après avoir salué
la princesse Farnello, les valets se retirèrent. Les longues jambes de Mortimer
passèrent aussitôt à l'attaque sous le guéridon. Zéphyrine recula. Sans se
soucier de ce retrait stratégique, Montrose continua ses travaux d'approche
tout en interrogeant avec civilité :
    —       Vous
avoir faim, je espère, darling ?
    Il offrait les
plats à la jeune femme. Après son plantureux repas du matin, serrée à mort dans
son « corps », elle se sentait incapable d'avaler une bouchée.
    Tandis que Mortimer
décortiquait les volailles des dents et des mains, Zéphyrine picorait du bout
des lèvres avec distinction. Mortimer lui faisait mille amabilités, remplissant
son gobelet, trinquant, la forçant à boire.
    —       Il
ne faut plous triste être, mon chérie, vous être le plous beau femme du monde,
et le plous intelligente... Je ramener vous in England... épouser vous ! Vous
être trop jeune pour pleurer, c'est le vie... Oubliez tout et venir avec moi,
vous être duchesse de Montrose, je moi bien m'occuper de votre petit fille.
    La proposition
était séduisante. Tout oublier ! Epouser le beau Mortimer dont elle avait même
été un peu amoureuse au Camp du Drap d'or [39] . Devenir une des plus grandes dames
d'Angleterre, régner sur d'immenses domaines et abandonner l'idée de retrouver
jamais Fulvio et Luigi...
    Les larmes
montèrent dans les yeux de Zéphyrine. Elle se mit debout si brusquement que les
cerceaux de sa jupe renversèrent un gobelet.
    —       Mon
cher ami, je vous aime beaucoup. Je vous remercie, mais ce n'est pas pour cela
que je suis ici.
    Mortimer de
Montrose n'avait entendu que trois mots dans la bouche de Zéphyrine : « Je vous
aime. » D'un bond, il se leva. Avant qu'elle ait pu protester, il la prit dans
ses bras musclés.
    —       Mon
chérie, darling, vous pas être faite pour pleurer... vous rire, danser, aimer.
    Il couvrait son visage de baisers. Zéphyrine n'avait pas la force de
résister à l'assaut. Elle était bien dans les bras de Mortimer.
Il sentait bon l'homme, escrimeur accompli, dangereux jouteur et grand seigneur raffiné parfumé d'ambre gris.
    Ses lèvres
nerveuses caressaient la joue de Zéphyrine, le coin de ses lèvres, elles
descendaient dans son cou, mangeaient sa gorge, revenaient et prenaient
possession de sa bouche. Sous le baiser profond, Zéphyrine défaillit en se
rendant compte qu'elle offrait sa bouche à Mortimer. Avec un
grondement, le lord anglais la saisit comme une proie. A grandes enjambées, il
la porta vers la chambre à coucher dont Zéphyrine voyait la blancheur du lit.
Avant qu'elle ait pu faire ouf, Mortimer de Montrose était allongé sur elle. A
travers l'épais tissu de sa robe, elle sentait son désir. Un gémissement sortit
des lèvres de Zéphyrine, excitant encore plus Mortimer. Il était aussi habile
que la meilleure femme de chambre pour déshabiller une femme. Du corselet, il
faisait jaillir les seins de Zéphyrine, dévorait leurs pointes dressées.
    —       Mon
amour, tou être si belle... Tou as aussi envie de moi, je ai tant rêvé de vous.
    Ses mains
relevaient les jupons de Zéphyrine, prenaient possession de son intimité. Elle
se tordait déjà de plaisir. A quoi bon lutter ? Pourquoi ne pas accepter cette
vie agréable contre cet homme qui lui plaisait ? Elle se rendait compte à quel
point les caresses de Fulvio lui avaient manqué... Fulvio...
    Soudain, Zéphyrine
se cabra. Allait-elle abandonner ainsi mari, fils, vengeance ? !
    —       Arrêtez,
Milord de Montrose, je vous ordonne un peu de décence. Pour qui me prenez-vous
? Ce n'est pas pour me faire traiter en fille de joie que je suis venue ici.
Oubliez-vous que je suis la princesse Farnello, épouse de votre ami !
    —       Mais
je... croire... être... Pourquoi vous venir?
    Mortimer se
redressait, un peu dépassé par la situation. Le désir se voyait encore sur son
visage dans lequel le nez cassé dans un combat ajoutait au charme. Ses lèvres
entrouvertes étaient humides. Espérant une

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