La Rose de Sang
à
en tirer ! déclara Cortés.
Sur
un geste du conquistador, d'autres valets ôtèrent les victuailles, le guéridon
et refermèrent les portes.
Mis
à part Gros Léon digérant sur une armoire, Zéphyrine était seule avec Hernán
Cortés.
— Señor, attaqua Zéphyrine,
vous m'offrîtes hier un diamant contre ma place... Je vous propose aujourd'hui
un marché fort intéressant pour nous deux...
— Santo Domingo,
Señora, vous me plaisez de plus en plus.Voici comment j'aime les
femmes : luronnes, hardies et sans mignardise... Amazones guerrières... Avec
vous, pas de compli cations, droit
au but !
Joignant le geste à
la parole, Hernán Cortés venait sur Zéphyrine. Avant qu'elle ait pu faire un
mouvement, le conquistador avait ouvert sa robe de chambre. Il était
entièrement nu sous le brocart et dans un état prouvant sa flamme.
Zéphyrine était
tellement stupéfaite qu'elle n'eut même pas le temps de pousser le cri
effarouché d'une dame bien née. Son esprit enregistra seulement que le
conquistador possédait un corps magnifique à la peau ambrée et couturée de
longues cicatrices.
Comme un grand
fauve, Cortés se jeta sur Zéphyrine pour la lancer en travers du lit.
Retrouvant sa vigueur, elle tapait sur la poitrine masculine, se débattait,
étouffée par son poids.
— Va,
ma belle... Tu es excitée comme une jument en chaleur.
Il mordait
Zéphyrine, faisait jaillir ses seins, tapait sur sa croupe.
— Messire,
je suis ici pour affaires, protesta-t-elle.
— Les
bonnes affaires avec une femme commencent par le lit ! gronda Cortés.
Il relevait ses
jupons, écartait ses jambes, ne cherchait même pas à la déshabiller. Il la
troussait comme un hussard.
Zéphyrine sentait
ses mains fouaillant sa chair. Elle trembla, saisie par le plaisir que ce «
viol » lui apportait. Le corps nu de Cortés s'introduisait entre ses cuisses.
Le sexe brûlant allait la pénétrer.
Zéphyrine hurla :
— Je sais où vous
pourrez trouver le trésor de Montezuma !
Les mots miracles !
Hernán Cortés
s'arrêta brusquement. Ses yeux dorés sondaient avec méfiance le regard vert de Zéphyrine.
— Pourquoi
me dites-vous cela ?
Légèrement
essoufflé, il desserrait son étreinte.
— Parce
que c'est la vérité, Señor... Je peux vous rendre un immense service.
— Contre
quoi ?
— Contre...
un renseignement de la plus haute importance pour moi.
— Montezuma...
Comment savez-vous?
Cortés se laissa
aller en arrière. Sans regarder ce corps d'homme nu au sexe dressé, Zéphyrine
en profita pour rouler sur le côté et se remettre debout. Elle commençait à
avoir l'habitude de la manœuvre !
— Señor
Cortés, je ne voulais pas être indiscrète, mais je n'ai pu faire autrement que
d'entendre votre conversation avec le roi...
Tout en parlant, Zéphyrine réajustait ses vêtements et la
résille perlée de sa coiffure.
Cortés se redressa avec mauvaise grâce.
— Vous
écoutez aux portes ?
— Vous
hurliez tellement fort que toute l'antichambre a été au courant ! protesta
Zéphyrine.
Cortés passa une
main dans les boucles de ses cheveux de jais. Il referma les pans de sa robe et
grogna :
— Vous
nous avez gâché un bon moment... Parlons affaires, Señora, puisque tel est
votre désir !
Zéphyrine avait les
jambes tremblantes. Comme pour une audience, Cortés s'assit dans un vaste
fauteuil. Il fit signe à la jeune femme de prendre place sur un tabouret.
— Je
vous écoute. Ainsi, vous prétendez savoir où a été transporté le trésor de ce
chien d'Aztèque, volé par ce porc de corsaire français ?
— C'est-à-dire,
Señor..., commença Zéphyrine, qui aurait bien été en peine de donner un
lieu-dit, que ce ne sont pas mes paroles exactes...
Cortés fit un
mouvement exaspéré du genre « Ça commence ».
— Je
vous ai dit, Señor, que je savais où vous seriez en mesure de trouver le trésor
de Montezuma, rectifia Zéphyrine, car, en fait, je sais où se cache celui qui
vous l'a volé.
— Jean
Fleury ! gronda Cortés.
— Jean
Fleury, répéta avec un sourire Zéphyrine. Si je vous donne le corsaire, vous
avez le trésor. A moins, bien sûr, qu'il n'ait tout dépensé.
Zéphyrine mentait
avec effronterie, décidée à échanger du vent contre de bons
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