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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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marivaudaient face à face. Elle voyait le reflet de sa beauté dans
les yeux de Cortés.
    Lui-même
était séduisant. Il était homme. Il avait le pouvoir, il aurait pu en abuser.
N'était-elle pas sa prisonnière ? — Avec une délicatesse à laquelle Zéphyrine
ne s'attendait pas, il mettait tout en œuvre pour la séduire. Aurait-il exigé,
forcé, violenté qu'elle eût résisté avec l'énergie du désespoir.
    Charmeur,
courtois et tendre, il était beaucoup plus dangereux. Comment dire non ?
    Avant
la fin du repas, Zéphyrine se retrouva dans les bras de Cortés.
    «
Comment a-t-il fait ? » se demandait-elle avec étonnement.
    Grand
félin aux cheveux noirs, Hernán Cortés avait porté Zéphyrine vers un vaste lit
dissimulé par une tenture. Provoquée par le désir masculin, Zéphyrine répondait
aux baisers de Cortés avec une sorte de passion. Dans la pénombre, la
ressemblance était presque parfaite.
    «
Fulvio... Fulvio... », soupirait Zéphyrine pour elle-même. Elle caressait la
tête bouclée du conquistador, appelant de tout son corps et son âme l'homme à
qui elle avait donné son amour et sa vie.
    Avec
fougue, Cortés avait délacé la robe de Zéphyrine. Il faisait jaillir les seins
ronds du corselet. De ses lèvres chaudes et humides, il en mordillait les
pointes roses érigées.
    —       Tu es belle, Sainte Vierge, merci de m'avoir exaucé, tu me rendais
fou, Zéphyrine. Dès que je t'ai vue dans l'antichambre royale, j'ai eu envie de
toi. J'ai dit, par la Croix elle sera à moi... Seigneur Dieu Tout-Puissant, tu
m'as bien fait languir, mais... cela en valait la peine, ma biche d'or.
    A demi dénudée par Cortés, les
jupons relevés sur sa charmante féminité, Zéphyrine pensait : « Je devrais résister. » Annihilée, elle se laissait aller au
plaisir. Cortés était partout à la fois,
embrassant, mangeant, caressant, mélangeant la religion au rire et à la passion, il était d'une activité
inlassable.
    La volupté avec lui était joyeuse.
Il riait, parlait, s 'arrêtait lutinait,
recommençait, lacérait les jupons de Zéphyrine, arrachait ses chausses et
pourpoint.
    Ce fut elle qui le provoqua :
    —       Viens !
    Sans
prendre la peine d'achever de se dévêtir complètement, Cortés écarta les
cuisses de Zéphyrine pour s'emparer d'elle comme un forban. Zéphyrine poussa un
gémissement et se laissa emporter vers le pays du plaisir.
     
    Nuit
des Canaries... j'ai retrouvé Fulvio... Zéphyrine niche sa tête au creux de la
poitrine masculine, ses lèvres se posent humides et douces à la base du .cou.
Elle respire l'odeur de Fulvio, ce parfum mélangé d'ambre et de musc. Sa tête
glisse, sa bouche effleure la toison noire. Elle y enfouit son visage. Elle est
nue contre ce corps d'homme nu... Elle se livre, se donne, s'offre à toutes les
caresses, même les plus osées... La passion de son partenaire gronde, s'élève,
durcit... Fulvio... Fulvio..., je t'ai retrouvé, chante le cœur de Zéphyrine...
D'un genou nerveux, l'homme la renverse à nouveau. Elle s'ouvre à lui, gonflée,
chaude, humide. Il pèse de tout son poids. Les hanches voluptueuses de
Zéphyrine le provoquent. Dans la semi-clarté de la lune, il détaille ses formes
splendides, embrasse ses seins ronds, son ventre accueillant, sa douce toison
d'or.
    Des
mains expertes la caressent, atteignent le centre de la volupté, s'y attardent,
jouent, se retirent pour laisser la place à une bouche qui s'incruste comme un
oiseau buvant à la source. La jouissance de Zéphyrine continue, enfle, elle
suffoque, balbutie, veut rendre le plaisir. Elle le renverse, roule sur lui,
s'empale, crie. Elle veut mourir... Mourir d'amour avec toi, Fulvio...
    Au petit jour, Zéphyrine s'endormit,
vaincue par la fatigue, dans les bras de Cortés. Quand elle se réveilla, elle
était seule dans la pièce.
    Zéphyrine
poussa un hurlement. Le conquistador l'avait abandonnée. Elle s'habilla
précipitamment et sortit dans la clairière.
    Hernán
Cortés, sanglé de ses chausses et de son pourpoint, des diamants aux oreilles,
« à se demander s'il se promenait avec sa collection ! » donnait des ordres à
Cristóbal.
    —        Vous êtes là ! soupira Zéphyrine.
    Elle
avait eu tellement peur qu'elle ne rougit même pas de voir le cartographe qui
ne pouvait rien ignorer de la nuit.
    —       Vous êtes prête, chère amie ? En ce cas, nous embarquons !
déclara Cortés en baisant la main de Zéphyrine.
    —

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