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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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allons-nous? se méfia Zéphyrine.
    —       Vous le verrez bien !
    Cortés
arrondissait le bras.
    Résister
aurait été ridicule. Le conquistador l'entraîna sur le pont vers l'échelle de
coupée. Une felouque armée de quatre marins attendait contre le navire.
    —       On va à terre ? s'inquiéta Zéphyrine.
    —       Oui, Madame !
    —       Ah non ! pas question, moi je ne descends pas ! fit-elle avec
un recul.
    Cortés
éclata de rire.
    —       Vous avez vraiment cru que je vous laisserais ?
    —       Eh bien ! c'est que...
    Devant
l'air de Zéphyrine, te fou rire de Cortés reprit de plus belle.
    —       On n'est jamais trop prudent dans la vie, on fait des
promesses, on ne les tient pas. Après on se trouve, si j'ose dire, dans de
beaux draps... Allons, venez, dame de mes pensées.
    Zéphyrine
hésitait entre plusieurs attitudes : hurler, courir s'attacher à l'un des mâts,
s'enfermer dans une cale, se suicider de la proue.
    Cortés
choisit à sa place. Il la poussa sur une balancelle. Avec sa robe, elle ne
pouvait emprunter l'échelle de coupée. Deux marins actionnèrent lentement un
treuil et Zéphyrine, assise, descendit vers la chaloupe.
    Cortés,
rapide, l'attendait en bas. Il l'aida à se remettre sur pied. Les matelots
ramèrent en rythme vers le port.
    C'était
une image splendide de voir cet homme grand et beau, somptueusement vêtu, et
cette créature de rêve en robe de cour se découper à l'arrière de la felouque
sous les rayons du soleil couchant.
    L'embarcation
repassait devant la galère.
    Comme
à l'aller, Zéphyrine eut l'impression qu'un regard la suivait. Elle se
retourna, mais en contrejour elle ne vit que les énormes rames pendant le long
du vaisseau.
    —       Où allons-nous? interrogea-t-elle encore, en reposant le pied
sur l'île de Gomera.
    Solennel,
le conquistador l'entraîna... vers la chapelle !
    Le capellan du bord disait la messe pour Pedro de
Cadix et quelques officiers. Agenouillé sur les dalles, Cortés priait avec
ferveur. Zéphyrine était stupéfaite. Elle s'était attendue à tout, sauf à se
retrouver à l'église. Cortés se frappait la poitrine en répétant ;
    —       Mea culpa... mea maxima culpa... pardonnez-moi Seigneur parce
que j'ai péché... Accordez-nous, Sainte Vierge, une bonne traversée... Eclairez
de votre lumière notre pilote Pedro de Cadix.
    Beaucoup
moins pieuse, Zéphyrine essayait de deviner la suite des événements. Le
conquistador se contenterait peut-être de cette édifiante soirée !
    Après
une heure d'oraisons, Zéphyrine avait mal aux genoux. Quand on ressortit de la
chapelle, il faisait nuit.
    Cortés
donna quelques ordres à Pedro et à ses officiers. Des mulets tenus par des
esclaves maures attendaient devant le portail.
    —       S'il vous plaît, Señora !
    Cortés
invitait Zéphyrine à monter.
    —       Où allons-nous? répéta la jeune femme.
    —       Que serait la vie sans surprises ? se contenta de répondre le
conquistador.
    Des
serviteurs éclairaient le chemin des mulets. On montait à flanc de montagne une
route escarpée entre les arbrisseaux.
    Zéphyrine
avait l'impression de retourner là d'où elle venait avec Hierro.
    Les
cavaliers s'arrêtèrent dans une clairière à mi-coteau du volcan. L'endroit
était charmant. Une cabane de bois et pierres volcaniques se dressait au centre
de la trouée.
    La
similitude avec le pavillon des Amours, sur les pentes de l'Etna, chavira le
cœur de Zéphyrine [90] .
    —       Ce lieu vous plaît-il, Señora? s'enquit Cortés en aidant Zéphyrine à
descendre de son mulet.
    —       C'est très joli..., répondit la jeune femme d'une voix tremblante .
    « Fulvio, mon amour ! »
    Cortés lui jeta un regard intrigué. Il la fit entrer dans la cabàne. Le conquistador
avait bien préparé la soirée. Un repas succulent les
attendait sur un guéridon. Cachés autour de la cabane, les joueurs de luth
dispensaient des airs mélodieux.
    —       Vous paraissiez bien sûr que je viendrais, Messire ? lança
Zéphyrine en souriant.
    —       Je ne suis qu'un soldat, Señora, et, en tant que tel, je ne
dois jamais douter d'abattre la place forte...
    —       Parfois, Messire, le siège est long !
    —       Plus la ville se fait attendre, meilleure est l'entrée dans
la cité!
    Tout
en suçotant les os de perdrix et buvant le vin de Malaga, Zéphyrine et le
conquistador

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