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La Sibylle De La Révolution

La Sibylle De La Révolution

Titel: La Sibylle De La Révolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nicolas Bouchard
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ces dénaturés devra mourir car telle est leur loi. Je pense que l’humanité
bénéficierait beaucoup de la mort de leur grand maître.
    — Qui est-il ?
    — Une simple réflexion, dénuée
de tous préjugés, vous permettra de le savoir. Nous souhaitons par votre
intermédiaire passer un pacte avec le Comité de sûreté générale, monsieur
Sénart. Même si nos opinions et nos buts divergent, même si vous nous
considérez comme des factieux et que nous n’avons guère une haute estime de
votre maître Vadier, un tel arrangement s’avérera mutuellement profitable.
Vous-même et le Comité démasqueraient un criminel qui risque à tout moment de
plonger le pays dans le chaos. Quant à nous, en contrant les actes de la Loge
Noire, nous aurions pour un temps remporté une victoire sur les frères de
l’ombre.
    Un arrangement avec les ennemis
de la Révolution ? Voilà quelque chose qu’il n’avait pas prévu. Que dirait
Vadier d’une telle proposition ? Il lui ordonnerait certainement d’accepter
quitte à violer le serment dès que cela pourrait lui profiter.
    Néanmoins, il avait des
scrupules à donner une parole qu’il ne tiendrait sans doute pas.
    « Je ne suis pas obligé de
rapporter à Vadier tous les détails de cette entrevue », réfléchit-il. Pourtant,
et si le Grand Inquisiteur siégeait parmi cette assemblée secrète, et si cette
enquête n’était qu’une énorme supercherie destinée à le mettre à
l’épreuve ?
    « Je délire ! se
dit-il. Vadier n’est tout de même pas omniscient et omniprésent comme il s’en
donne souvent l’allure. »
    Il décida d’accepter.
    — C’est d’accord. Je vais
m’enquérir de cette fameuse Loge Noire et ce soi-disant démon assassin. D’autre
part, jusqu’à ce que cette affaire soit résolue, je ne chercherai à nuire ni à
votre organisation ni au Philosophe inconnu. Néanmoins, il faut que vous
remplissiez votre part du marché.
    — Que voulez-vous dire ?
    — Je n’ai aucun indice sur ces
hommes. Aucune idée de qui ils peuvent être. Dites-moi plus précisément ce que
vous savez.
    Un silence. La voix du
vénérable maître s’éleva encore, mais cette fois-ci ce n’était pas à lui
qu’elle s’adressait.
    — Mon frère secrétaire, dites
ce que vous avez retenu des révélations que vous a faites notre frère Tavannes.
    Quelqu’un parla derrière lui.
C’était la voix de celui qui les avait conduits jusqu’ici :
    — Vénérable maître et vous tous
mes frères en vos rangs, âges et qualités. Notre malheureux frère est mort
avant d’avoir pu rédiger un rapport complet sur ce qu’il avait appris. J’ai néanmoins
eu l’occasion hier d’échanger quelques mots avec lui. C’était la nuit précédant
sa mort. Il a évoqué un individu prétendant appartenir à la loge des frères de
l’ombre. Tavannes en doutait car l’homme parlait trop et semblait pris de
boisson. En outre, il était sûrement un imposteur car il se faisait nommer
comte de Saint-Germain. Néanmoins, quelques détails révélés au cours des
conversations qu’il avait eues avec cet homme lui avaient laissé croire qu’il
disait peut-être la vérité, aussi absurde soit-elle. Voilà, citoyen Sénart, le
seul et unique indice que nous pouvons te donner. Il te reste à trouver l’homme
se faisant passer pour le comte de Saint-Germain et à l’interroger. Malheureusement,
dans un premier temps c’est à cela que se limitera notre aide. J’ai dit !
    Immédiatement, le vénérable
maître reprit la parole :
    — Monsieur Sénart, vous voyez
que notre bonne volonté n’est pas à remettre en cause. Nous regrettons que les
Comités soient tellement acharnés à notre perte mais, selon notre amie mademoiselle
Lenormand, vous n’êtes ni une brute ni un conspirateur sanguinaire, nous
espérons donc que vous aurez soin de ne pas entacher plus notre réputation
qu’elle ne l’est déjà auprès de celui qui vous envoie et de garder toute
discrétion sur ce que vous venez d’entendre.
    Le jeune homme s’éclaircit la
gorge : c’était le moment de donner un gage de bonne volonté. Mais en
vérité, il ignorait tout des desseins de Vadier.
    — Citoyens, j’ai toujours eu à
cœur de me montrer le plus précis et le plus impartial possible dans les
rapports que je rédige. Cette ligne de conduite sera la mienne dans celui que
je remettrai au Comité de sûreté générale. Quant à ma discrétion, vous
comprendrez bien que, compte

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