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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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s’arrêta.
    — Ranulf, Chanson, je vais déjeuner à La
Toison d’or. Allez quérir Sir Louis Tressilyian et Sir Maurice
Chapeleys. Ramenez-les-moi tous les deux. Ordonnez-leur de venir au nom de leur
loyauté envers le souverain.
    — Chapeleys et Tressilyian ! s’exclama
Ranulf.
    — Ramenez-les ! déclara Corbett.
Dites-leur que je dois leur parler !

CHAPITRE XVII  
             Corbett retourna à la taverne où il se
restaura de porc salé, de pain frais, de tranches de fromage et d’un pichet de
petite bière. La grand-salle était presque vide mais, quand il eut terminé, des
chalands, en route pour le marché, arrivèrent. C’était les voyageurs habituels :
un vendeur de reliques, avec son plateau d’objets prétendument sacrés ;
des bohémiens proposant des rubans attachés à une perche ; un chaudronnier
itinérant ; deux colporteurs avec un blaireau qu’ils espéraient faire
combattre contre un chien. Étrangers à la ville, ils entraient d’un pas
hésitant et restaient à l’écart. Quand Repton et les autres surgirent, Corbett
décida qu’il était temps de se retirer. Il monta dans sa chambre, s’assit à la
table et médita sur les conclusions auxquelles il avait abouti plus tôt dans la
matinée. Il n’avait dormi que quelques heures : son esprit bouillonnait de
mille pensées mais il était heureux de la façon dont son plan se déroulait. Il
était navré pour Margaret. Il ne pouvait comprendre toute l’étendue de sa
douleur, mais peut-être lui avait-il apporté quelque apaisement. Corbett pensa
à la petite Aliénor et se demanda comment un père pouvait violer sa propre
fille. Pour se changer les idées, il prépara la pièce pour ses visiteurs et s’assura
qu’épée et poignard étaient à portée de main.
    Il s’assoupit et fut réveillé par Ranulf qui
frappait à la porte. Chapeleys et Tressilyian entrèrent. Ils s’étaient habillés
en hâte et n’avaient pris le temps ni de se raser ni de se coiffer. Ranulf
apporta des tabourets et Corbett fît asseoir ses hôtes. Aucun des deux ne
protesta. Chapeleys semblait nerveux. Tressilyian arborait un petit sourire
comme s’il pressentait ce qui allait arriver.
    — Des nouvelles ? commença Sir
Maurice. Ce doit être urgent ?
    — Non, point de nouvelles, répondit
Corbett. Je suis arrivé à certaines conclusions. Votre père, Sir Maurice, n’était
coupable que d’ivrognerie et de ribauderie. Il n’a pas tué la veuve Walmer. Il
n’a ni violé ni étranglé les femmes de la ville. C’est un assassin, diabolique
et intelligent, qui l’a expédié à la potence. Vous avez envoyé des pétitions à
la Cour et à la Chancellerie pour qu’on enquête, voire pour qu’on disculpe Sir
Roger. Cela sera fait.
    — Que se passe-t-il ? chuchota Sir
Maurice.
    — Quatre hommes savaient qu’il était
innocent, continua le clerc. Vous, lui, l’assassin et Sir Louis Tressilyian.
    Maurice, médusé, regarda le juge.
    — Il y a cinq ans, reprit Corbett d’un ton
uni, Sir Louis, à juste titre, fut convoqué au Guildhall où il reçut
dépositions et témoignages contre votre père. Il avait peut-être des doutes
mais, étant donné les indices fournis, Sir Roger paraissait coupable. Sir Louis
espérait probablement qu’un jury, comme c’est la coutume, laisserait au
prisonnier le bénéfice du doute. Il fut fort surpris quand ce ne fut pas le cas
et il retarda l’exécution de votre père. Il écrivit au roi. Mais l’important
dans le verdict d’un jury, c’est qu’on le considère aussi comme étant le
verdict de la communauté. Si Sir Louis continuait à protester, on ne manquerait
pas de proclamer qu’un seigneur cherchait à en protéger un autre. Ai-je raison,
Sir Louis ?
    — Je vous écoute, répliqua le juge.
    Il s’était exprimé avec si peu de passion que Corbett
s’inquiéta : sa conclusion était-elle vraiment juste ? Tressilyian ne
semblait pas ému.
    — Votre père mourut, enchaîna Corbett en s’adressant
à Sir Maurice. Les meurtres cessèrent. Sir Louis a dû se consoler en faisant de
son mieux pour vous, en vous traitant comme le fils qu’il n’a jamais eu.
Peut-être vous a-t-il encouragé à écrire à Westminster ? Quoi qu’il en
soit, trois éléments le réconfortaient en secret quant à la justice de la
sentence. Les preuves, le verdict du jury et le fait qu’il n’y avait plus de
crimes. Il devait pourtant s’étonner : Furrell avait disparu et Sir

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