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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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ouvertement ?
    — J’ai fait des allusions.
    — Vous vous êtes confessée, n’est-ce pas ?
insista Corbett à voix basse. Tous ces fardeaux étaient trop lourds :
votre mariage avec Molkyn, le viol de Margaret, Lucy et Ralph.
    Elle acquiesça.
    — Il y a six ans, le mercredi des Cendres,
je suis allée au confessionnal.
    — Celui de Robert, le vicaire ?
    — Non, non, il était trop jeune. Il avait
peur de moi, ajouta-t-elle en réprimant un rire. Il y avait un frère de passage
mais il n’était pas là, alors je me suis assise dans l’église en pleurant. Le
père Grimstone est entré. Je lui ai tout dit : mon mariage, Margaret, Molkyn,
Ralph et Lucy.
    — Et pensez-vous qu’il en a fait part à
quelqu’un d’autre ?
    — Comment l’aurait-il pu ? C’était
sous le secret de la confession.
    — Votre époux vous a-t-il jamais reproché d’en
avoir parlé ?
    — Non.
    Elle mit les mains sur la table.
    — Mais je surprenais parfois une lueur
meurtrière dans ses yeux. Il s’installait là où vous êtes et me jetait des
regards furieux. Nous n’avons jamais abordé ce sujet et je ne suis jamais retournée
voir le père Grimstone.
    — Et la nuit où Molkyn a péri ?
    — Nous vous avons dit la vérité, répondit
Ursula. Nous étions heureuses. Molkyn s’est rendu au moulin, a terminé sa tâche
et s’est installé, comme le cochon qu’il était, pour se noyer l’estomac dans la
bière. Quelqu’un est venu, l’a décapité et a mis la tête sur un plateau qu’il a
envoyé flotter sur le bief. Je suis contente qu’il soit mort. Et Margaret l’est
aussi.
    — Et avez-vous un jour divulgué votre
secret, Margaret ? questionna le magistrat en se tournant vers l’endroit
où la jeune fille était installée, apathique.
    — Jamais !
    Elle releva la tête d’un mouvement brusque, les
yeux brillant de courroux.
    — Vous comprenez, Messire, j’ai l’impression
de sortir de la tombe. Molkyn pourrit dans la terre. Je veux rencontrer un
brave homme et me marier. Je ne veux point qu’on étale ma honte dans Melford.
    Corbett se leva.
    — Dans ce cas, je ne vous dérangerai plus.
    Il fit le tour de la table, s’accroupit près du
banc et prit les doigts de la jeune fille entre les siens.
    — Vos mains sont froides, constata-t-il
avec douceur. Ne craignez rien : votre secret est en sécurité avec moi. Le
père Grimstone va partir : la justice de Dieu s’accomplira ; celle du
roi aussi.
    Il lui lâcha les mains, se releva, l’embrassa
sur le front et sortit dans la cour.
    — Où est Ralph ?
    — Il s’est enfermé dans le moulin, expliqua
Ranulf en riant. Il a prétendu qu’il avait mieux à faire que de débattre avec
des clercs fouineurs.
    — Il est vrai que nous fouinons, admit le
magistrat avec un sourire.
    Ils enfourchèrent leurs chevaux et se mirent en
route. Corbett allait prendre le tournant quand une silhouette surgit d’un
buisson, si vivement que la monture du clerc broncha. Ce dernier la rassura d’un
mot et lui flatta l’encolure.
    — Désolée, désolée...
    Sorrel repoussa son capuchon. Un grossier
bandage couvrait la blessure de son cou.
    — Vous chassiez ? interrogea Corbett
en montrant le sac dont elle était chargée.
    — Des collets pour les connils.
    Son visage tanné par les intempéries se fit
inquiet.
    — Un autre meurtre, Messire ? Le
vicaire ? On prétend qu’il s’est pendu. A-t-il tué mon pauvre Furrell ?
    — Non, je ne le pense pas. Dites-moi,
Sorrel, le corps de votre époux n’aurait-il pas pu être expédié au fond d’un
bourbier ou d’un marais ? demanda Corbett en serrant les rênes et en se
penchant. J’ai oublié de vous questionner là-dessus hier.
    — On voit bien l’homme des villes !
rétorqua Sorrel. Les marécages et les fondrières des alentours ne sont pas si
profonds. Et ce qui y est enfoui peut fort bien en resurgir. Pourquoi ?
Avez-vous découvert où il est enterré ?
    — Oui, oui. Je sais où se trouve l’endroit
exact.
    — Où ?
    Elle lâcha son sac et attrapa les rênes,
agrippant le genou de Corbett de l’autre main.
    Corbett repoussa les cheveux de Sorrel de son
visage.
    — Faites-moi confiance, chuchota-t-il.
Laissez-moi mener cette partie à bien. En attendant, restez à Melford.
    Sorrel relâcha les rênes. Corbett talonna son
cheval et, suivi de Ranulf et de Chanson, reprit son chemin vers la ville. Dans
les faubourgs, juste devant l’église, Corbett

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