Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
et avez lâché le
corps. Il n’a jamais repris conscience. Lui avez-vous tiré sur les pieds pour
hâter son trépas ? C’est ce qui a provoqué le second tintement de cloches
ce soir-là. Puis vous avez caché la coupe, chose aisée dans un tel endroit.
Vous avez essuyé la bouche du pauvre Robert avec un linge et vérifié que tout
était en ordre autour de vous. Vous êtes donc revenu en vitesse au Guildhall
pour annoncer la triste nouvelle.
    — Et la lettre ?
    — Quelle lettre ?
    — Le morceau de parchemin découvert dans la
manchette de Robert.
    — Oh, c’est vous qui l’y avez mis !
Vous apportez donc le vin au vicaire. Avant de quitter le presbytère avec le
père Grimstone, vous fouillez la chambre de Robert qui, lui, se trouvait à l’église
et en enlevez tout ce qui pourrait susciter des soupçons. Vous cherchez aussi
un bout de parchemin. Je parie que le vicaire était bien connu pour écrire des
versets, des citations de la Bible sur lesquelles il méditait. Celle que vous
avez vue correspondait à votre but, mais bien d’autres auraient pu convenir.
Vous l’avez glissée dans votre escarcelle et vous êtes rendu au Guildhall.
    Burghesh s’était ressaisi, à présent. Il croisa
les bras comme pour montrer à Corbett que son poignard était hors de portée de
sa main.
    — Et si le poids n’était pas tombé ? S’il
s’était passé quelque chose ?
    — Dans ce cas, le vicaire se serait
réveillé avec des maux de tête et se serait senti coupable, comme d’habitude.
Vous auriez dégusté le splendide festin du Guildhall et auriez attendu une
autre occasion. Il est vrai que vous aviez farfouillé dans la chambre de Robert
et qu’il aurait pu noter la disparition de quelques documents, un certain
désordre. Mais, là encore, il aurait pu se blâmer. Il n’aurait pas eu l’esprit
clair, n’est-ce pas ? Ou il aurait pu en accuser le père Grimstone qui,
quand il est ivre, ne sait plus ce qu’il fait et entre n’importe où.
    — Mais pourquoi aurais-je tué le vicaire ?
    — Parce que vous êtes un assassin, Maître
Burghesh. Vous aimez tuer. Vous savourez surtout la terreur d’une jeune femme
quand vous la violez puis l’étranglez.
    Burghesh déglutit avec peine.
    — Je n’ai pas à écouter ce tissu de
mensonges !
    — Où pouvez-vous aller ? mentit
Corbett. Mes hommes cernent l’église. Ils vous arrêteront dès que vous en
sortirez. Voulez-vous savoir pourquoi vous avez occis Bellen ?
    — Vous avez vos propres théories, se gaussa
Burghesh. Mais pourquoi m’en serais-je pris à un homme avec lequel je vivais
depuis si longtemps ? C’était mon ami.
    — C’était aussi le vicaire de cette église,
rétorqua le magistrat, et vous étiez de plus en plus inquiet. Le père Grimstone
buvait beaucoup et commençait à perdre la tête. Ce qui souciait Robert, en fait
 – et j’admets que là je n’ai pas de véritable preuve  –, c’est que
quelqu’un
    — Dieu sait qui, pourquoi et comment  –
lui avait confié que des péchés avoués sous le sceau du secret de la confession
étaient connus de tous.
    — Ainsi vous n’avez point de preuves ?
    — J’ai une forme de preuves. C’est le genre
de chose qui troublait, qui inquiétait beaucoup Robert. En a-t-il parlé avec le
père Grimstone, qui, bien entendu, vous en aurait fait part ? Avez-vous
farfouillé dans la chambre du vicaire et découvert qu’il s’apprêtait à écrire à
son évêque ? Bellen devenait dangereux. C’est pour cela que vous l’avez
tué. En même temps, il faisait un coupable possible. En fait, il savait peu de
chose des meurtres. Néanmoins, un prêtre ayant un brin de conscience se serait
inquiété si le secret de la confession avait été violé. Je me demanderai jusqu’à
la fin de mes jours, et vous aussi, ajouta Corbett, qui était cette personne.
Molkyn, le braillard ? Sa fille ? Deverell, notre sournois
charpentier ? Ou même Blidscote ?
    — Allez-vous aussi m’accuser des morts de Molkyn
et de Deverell ?
    — Non, bien entendu, répondit le magistrat.
Ils ont été exécutés ou assassinés par Sir Louis Tressilyian, qui a compris qu’à
cause de leurs faux témoignages un innocent avait été pendu.
    Burghesh tressaillit, tout agité.
    — Oh oui, Sir Roger était innocent !
Vous avez tué, Burghesh, et, par votre faute, d’autres ont menti, se sont
parjurés et ont enfin été assassinés pour protéger votre crime.
    Corbett se leva

Weitere Kostenlose Bücher