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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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coupa Ranulf. Vous êtes prêtre,
n’est-ce pas ? Vous devriez connaître vos ouailles !
    — Asseyez-vous ! Asseyez-vous ! s’exclama
le père Grimstone en tirant sur la soutane de Bellen. Notre hôte, souligna-t-il avec ironie, dit vrai.
    — Peux-tu être plus clair, Ranulf ?
pria Corbett.
    — Nous avons donc deux jeunes femmes,
Messire. Leurs familles sont pauvres. Leurs petites cervelles sont truffées de
rêvasseries. Elles vont au marché pour acheter pain et fromage, le nécessaire.
Puis elles passent devant le plateau ou l’étal d’un colporteur où il expose des
rubans rouges et bleus, peut-être même une broche, une bague, un bracelet ?
Pour nous ce ne sont que vétilles, mais pour elles c’est plus précieux que les
joyaux du roi. Le tueur a-t-il lancé un appât ? offert un cadeau ?
Prenez ceci ou cela en échange d’un baiser. Le gage est donné. La jouvencelle,
bien sûr, a juré le secret et c’est ainsi que le second piège est tendu. Mais,
cette fois, ça se passera dans un endroit désert et isolé. Pourquoi pas ?
se dit-elle. Elle n’a jamais gagné d’argent si facilement et avec si peu de
peine. Et la voilà partie à la rencontre de sa mort.
    Corbett dévisagea son serviteur.
    — Mais où est l’argent ?
    — Si Messire le bailli, dit Ranulf en s’approchant
de Blidscote qu’il serra par les épaules, se rendait chez les deux victimes et
fouillait leur logis de la cave au grenier, je parie une pièce d’argent contre
une pièce d’argent qu’on dénicherait la cachette et la somme qu’on leur a
donnée ou ce qu’elles ont acheté avec.
    — Allez-y, Blidscote, ordonna le magistrat.
Si Maître Ranulf a vu juste, vous viendrez m’en avertir à La
Toison d’or.
    Sir Maurice Chapeleys s’était levé.
    — Qu’est-ce ? s’enquit Corbett.
    — J’ai répondu à vos questions, Messire,
rétorqua le jeune seigneur. La tombe de mon père...
    Il déglutit péniblement.
    — On ne m’a point autorisé à ramener son
corps au manoir, mais le père Grimstone a eu la grâce de...
    Corbett ne put trancher : Sir Maurice se
gaussait-il ou non ?
    — Vous voulez vous rendre sur la tombe de
votre père ?
    Le jeune chevalier acquiesça.
    — Tout cela a réveillé des souvenirs. Si
vous avez encore des questions à me poser, notre bon prêtre sait où je suis.
    Le magistrat le laissa partir. Il récapitula en
quelques mots le déroulement de la réunion et était sur le point d’y mettre fin
quand la porte, en haut de la crypte, s’ouvrit puis se referma à grand fracas
et qu’il y eut un bruit de pas précipités.
    — Pour l’amour de Dieu !
    Ranulf s’écarta en hâte lorsqu’un chevalier de
haute taille aux cheveux blancs, emmitouflé dans une cape bleu nuit, fit
irruption, le visage lacéré et ensanglanté, les habits souillés de boue.
    — On m’a attaqué !
    — Sir Louis ! s’écria le père
Grimstone en bondissant.
    Le nouveau venu ôta le seul gant qui lui restait
et le lança sur le sol.
    — On m’a attaqué ! répéta-t-il.
    — Des bandits de grand chemin ?
suggéra Corbett.
    — Je l’ignore.
    Tressilyian s’assit sur une chaire et se
tamponna la figure du bord de sa robe.
    — Dieu merci, Chapeleys n’est point là !
    — Pourquoi ? s’étonna le magistrat.
    — Je jurerais que c’était le fantôme de son
père !

CHAPITRE IV
    Il fallut quelques instants au juge pour se
ressaisir. Le père Grimstone alla au presbytère chercher une chope de godale,
une cuvette et une toaille 1 . Tressilyian lampa la bière en quelques
gorgées et s’essuya la figure. Une estafilade zébrait le haut de sa joue et de
petites égratignures couvraient le dos de ses mains.
    — Qu’est-il arrivé ? s’inquiéta
Corbett.
    — Je passais par Falmer Lane, répondit le
juge.
    Il fit une pause.
    — Vous êtes sans doute Corbett ?
    Il y eut encore quelques moments de désordre pendant
que Corbett faisait les présentations.
    Tressilyian l’examina des pieds à la tête.
    — Je suppose qu’on vous a déjà demandé,
dit-il avec un sourire, pourquoi vous vous trouviez ici ? Le roi aurait pu
me confier l’enquête.
    — Oui, Messire, mais vous étiez le juge
principal au procès de Sir Roger. Les événements d’aujourd’hui prouvent que c’est
une affaire qui concerne le souverain. Après tout, vous, juge royal, avez été
agressé sur sa grand-route ! Vous aviez commencé à nous narrer ce qui s’est
passé.
    — Je

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