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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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le registre à bord argenté et le sortit. Les pages épaisses craquèrent quand il
l’ouvrit.
    — C’est l’œuvre d’un relieur d’Ipswich,
observa-t-il. Il a environ cent ans, mais il est solidement cousu avec de la
bonne ficelle. Pourquoi cet intérêt, Sir Hugh ?
    — Le nom d’Elizabeth, la fille du charron,
s’y trouve-t-il ?
    — Oh, oui, oui, répondit le père Grimstone,
nerveux. Bien entendu. Nous célébrons sa messe de requiem à midi, aujourd’hui,
suivie par l’inhumation.
    Il désigna le vêtement liturgique noir et or
déposé sur un coffre.
    — Robert chantera l’office. Il a une belle
voix. Il connaissait cette jouvencelle mieux que moi.
    — Comment ça ? questionna Corbett,
incisif.
    Le vicaire avança en grattant sa tignasse.
    « Il n’est pas aussi anxieux qu’il en a l’air »,
se dit le magistrat. Si Bellen était troublé, son regard restait ferme.
    — Elle venait à mon confessionnal.
    — Vous ne l’aviez jamais rencontrée en
dehors de vos devoirs pastoraux ?
    — Non, Sir Hugh, pourquoi l’aurais-je fait ?
Je suis prêtre et voué au célibat. J’entendais ses menus péchés et l’absolvais.
Vous connaissez la loi canon, Messire le clerc.
    — Je la connais, Messire le prêtre !
Je n’ai point l’intention de vous demander ce qu’on vous a avoué sous le sceau
de la confession. C’est un sceau sacré, n’est-ce pas ?
    Un sourire passa dans les yeux du vicaire.
    — Je ne veux point vous offenser, expliqua
Corbett en quittant ses gants qu’il glissa dans son ceinturon. Mais la
malheureuse est morte.
    — Oui, Sir Hugh, elle a trépassé et son âme
est avec Dieu. Elizabeth n’avait pas de graves péchés à se reprocher, du moins
ne m’en a-t-elle avoué aucun.
    — Et Sir Roger Chapeleys ? interrogea
Corbett en jetant un coup d’œil à Grimstone.
    — Nous en avons déjà discuté, Sir Hugh. Je
vous ai dit tout ce que je savais. La dernière confession de Sir Roger a été
recueillie par un frère de passage qui a laissé entendre que le chevalier n’avait
reconnu aucun meurtre.
    — Vous le croyez innocent ?
    — Aucun homme n’est innocent.
    — Vous pensez que c’était un assassin ?
    — Je l’ignore.
    Le père Grimstone alla s’asseoir dans une chaire
entre deux coffres.
    — Je ne sais rien sur Sir Roger. Je ne le
décrirais pas comme un homme de Dieu. Oh, il assistait à la messe le dimanche
et quand il le fallait. Il a donné à l’église un triptyque qu’on a brûlé par la
suite.
    — Et pourquoi donc ? intervint Ranulf.
    — Vous me l’avez déjà demandé. Un de mes
paroissiens supportait peut-être mal qu’un cadeau d’un Chapeleys soit accroché
céans.
    — Molkyn et Thorkle fréquentaient-ils l’église ?
    — Thorkle davantage que Molkyn. Le meunier
ne craignait ni Dieu ni homme. Il n’aimait pas les religieux.
    Corbett s’approcha et prit le registre des morts
des mains de Grimstone.
    — Vous êtes prêtre. Vous entendez donc les
confessions.
    — Oui, au confessionnal ou ailleurs.
    — Mon père...
    Le magistrat se baissa pour rencontrer son
regard.
    — ... il y a un tueur en liberté à Melford.
Il a occis la veuve Walmer et d’autres femmes. Je le crois responsable de la
terrible exécution d’un innocent. Ne savez-vous rien qui puisse m’aider ?
    — Interrogez-moi, bégaya le prêtre.
Posez-moi toutes les questions qu’il vous plaira.
    Corbett tapota le recueil. Il se releva et jeta
un coup d’œil au vicaire.
    — Melford est une ville animée. Elle fait
commerce de laine et est bien desservie par les routes et les chemins. Les gens
vont et viennent. Quelqu’un a-t-il jamais frappé à votre huis pour vous
questionner au sujet d’une jouvencelle disparue ? Chaudronniers, familles,
marchands, bohémiens ?
    Il adressa un sourire à Burghesh.
    — Ou même des mercenaires qui se déplacent
avec leur famille de château en château ?
    — Il y en a eu plusieurs au fil des années,
répondit le vicaire. Mais, là encore, je ne sais pas exactement si elles sont
revenues ou si elles s’étaient enfuies. Le printemps dernier, j’ai un jour
croisé un groupe de colporteurs avec leur troupeau de femmes et d’enfants. Ils
étaient à la recherche d’une fille qui manquait. Je les ai écoutés, mais qu’aurais-je
pu faire ?
    — Robert a raison, ajouta Burghesh. Pour l’amour
de Dieu, Sir Hugh, allez donc à Ipswich ! Vous verrez que les ruelles et
les rues

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